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Peut-être avais-je mal entendu, peut-être avais-je mal compris. Mais depuis ce jour, je dois avouer que j'étais bien déboussolée. Cet instant privilégié, pendant lequel je n'avais pas su sortir un quelconque mot de ma bouche autre que ces deux que voici: moi aussi. C'étaient deux simples mots, sortie d'un léger murmure, avec une toute petite voix, à peine audible. Je les avais glissé à son oreille dans l'espoir de qu'il ressente que c'était un sentiment que je partageais depuis si longtemps. Je ne sais pas si il l'avais compris. Je ne le saurais peut-être jamais.

Mais une chose est sûre c'est qu'après ce fameux jour dont j'ai noté la date dans mon carnet, Peter et moi ne nous sommes plus revus. Voilà maintenant sept ans.

Beaucoup de choses ont changés. J'ai beaucoup changé. Avec le temps, j'ai mûri. Ces petites choses qui m'empêchaient d'avancer avant, je les avais laissés derrière moi. En disant ces deux mots à Peter ce jour là, j'ai eu comme l'impression de devenir une femme libre. Je me suis laissée pousser des ailes, et les cheveux aussi. Il était temps pour moi de passer à autre chose.

Grandir physiquement est une chose, mais mentalement en est une autre. J'ai réussi à me forger et à créer mon propre bonheur. J'ai arrêté de trop espérer des autres, j'ai commencé à compter sur moi même. Une nouvelle Mary-Rose, une version améliorée. L'hawaïenne qui venait d'arriver à New-York est devenue elle même une New-yorkaise qui a réussi à avoir le post de rédactrice en chef pour le magazine Vanity Fair. Et mes deux meilleures amies, et même Alison étaient là pour me soutenir, elle et son copain. Je n'ai jamais été autant ravie de ma vie.

-Alors? Finit Greenwich village et bonjour Upper east side? Me dit malicieusement May-Lee.

-Alors ça, non! J'adore mon appartement de Greenwich village. Refusais-je catégoriquement.

-La par contre t'es pas sympa Marose, quand on gagne le salaire d'une star et qu'on est amené à rencontrer des stars tout les jours, on se doit de vivre comme une star.

-Et je-m'en-fou. Rétorquais-je avant d'avaler d'une traite le reste de champagne qui trônait dans ma coupe.

Je lui lance un sourire narquois avant de lui tourner le dos afin d'aller chercher quelque chose à me mettre sous la dents. Cette fête était en mon honneur, pour me présenter à ma future team de travail, mais je ne me sentais pas vraiment à ma place. Pendant que je regardais ce que me proposait le buffet, Alison et son désormais fiancé Lucas sont venus me voir en m'annonçant leur départ.

-Quoi? Déjà? M'étonnais-je.

-Oui ma belle, on est vraiment désolé. S'excusait-elle. Tu m'en veux?

-Un peu oui. Avouais-je.

Elle me prit tendrement dans ses bras avant de déposer un énorme baiser baveux sur ma joue, qui m'arracha un léger rire.

-T'es fatiguante Ali.

-Vraiment désolée. Et encore félicitations à toi, tu le mérites. Et t'es une fille en or Mary-Rose, ne l'oublie pas. Elle me dit tout en s'en allant.

-T'en fais pas. Rentrez bien. Et au revoir Lucas.

-Bye Mary-Rose. Il me répond en souriant.

Je les regarde partir puis soupire. Cette fête, je devais l'avouer, était vraiment nulle. Même le buffet n'était pas bien intéressant. Il y avait beaucoup de monde qui malheureusement pour moi se connaissaient entre eux, il m'était donc difficile de me fondre dans la masse. May était partie à la chasse aux garçons et Henriette avait fait la connaissance de quelques journalistes de qui elle avait déjà entendu parlé. Et moi, je me retrouvait là, seule.

-On devrait s'en aller. J'ai piqué une bouteille de champagne au bar. M'informe soudainement Henriette en arrivant vers moi.

-Tu as quoi?

-Hey les filles, je viens de voler une bouteille de champagne au bar, on devrait s'éclipser et aller en screte sur le toit. Propose May en sortant de nul part.

-Quoi? Toi aussi! Henriette s'étonne.

Un fou rire m'échappe, et je me met à les regarder à tour de rôle. Les deux se disputaient en chuchotant pendant que je me demandais comment je pouvais avoir des amies pareilles. Puis, pendant que je rigolais, ces deux se sont mises d'accord et m'ont tirés jusqu'à l'ascenseur et nous sommes montés jusqu'au dernier étage. Nous avons par la suite prit l'escalier de secours qui nous a conduit sur le haut de l'immeuble. Il ne nous a pas fallut longtemps pour descendre les deux bouteilles et nous retrouver allongées sur le sol en regardant les étoiles.

-Vous y croyez vous? On a 26 ans. Déclare doucement Henriette.

-26? T'es sûre? Lui demandais-je.

-Ouais, 26. Et j'ai toujours pas de mec. Se plaint May-Lee.

-Qu'est-ce qu'on était il y a 10ans?

-Eh bien, je flirtais avec tout les gars de l'équipe de foot, Henriette était folle amoureuse de son Jadenounou et toi Mary, tu pleurais pour Peter Hernandez aka Bruno Mars. Au fait, qu'est-ce qu'il devient?

-Une super star. Répond Henriette. Et il est toujours avec sa Jessica.

Immédiatement, May et moi nous tournons vers elle qui était allongée juste entre nous deux.

-Comment tu sais ça? Demandais-je.

-Je suis l'actu people à mes heures perdues. D'ailleurs, il est devenu très très riche.

-Marose, pourquoi tu réclames pas t'es droits d'auteur? Tu as participé à la composition de ses chansons non? Tu pourrais devenir tellement riche, je ne te comprends pas. May déclare.

Je sourie légèrement en admettant que cela était vrai. Je pourrais réclamer mes droits d'auteur rien que sur une seule chanson et je pourrais devenir millionnaire avec toutes les récompenses qu'il a gagné et qu'il continue de gagner sur Just the way you are. Mais je ne le ferais jamais.

-J'aurais pu le faire, c'est vrai. Mais regarde où je suis aujourd'hui, je n'ai pas besoin de cet argent. Laissons Peter là où il est. Je suis passée à autre choses, je suis la rédactrice en chef de Vanity Fair, je ne suis plus Mary-Rose qui pleure pour un mec. Quand on tourne la page et qu'on passe à autre chose, ressasser le passé ne sert plus à rien.

Parfois il est mieux de croire que les choses sont meilleures lorsqu'on ne force rien. On laisse la vie mener son cours et on subit les épreuves qu'on rencontre. Tomber amoureuse de Peter a été je pense l'épreuve la plus dur qui me soit arrivée. C'était dur, j'ai dépensé des larmes et de l'énergie. Mais c'est en tombant qu'on se relève. J'aime penser que si cela ne m'était pas arrivé, jamais je ne serais devenue celle que je suis aujourd'hui.

D'une façon ou d'une autre, je suis reconnaissante envers lui, je le suis énormément.

Till The End [Bruno Mars]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant