Je vous ai parlé des différentes thérapies que j'ai pu faire et que je fais encore (notamment la TCC) mais je ne vous aie pas encore parlé de ma thérapie en générale. Parce que c'est bien beau de faire une TCC mais je ne fais pas que ça avec ma psychologue et ma psychiatre.
Je vais d'abord vous parler de ma psychiatre parce que c'est bien moins long que ma psychologue. J'ai commencé à voir cette psychiatre il y a quelque mois déjà. En décembre, il me semble, fin décembre. Donc cela fait neuf mois que je la vois et que nous travaillons petit à petit sur ma phobie, mais aussi sur mes autres troubles/peurs/maladies. Car oui, si cette « histoire » est principalement basée sur l'agoraphobie, il y a un tout qui fait que je le soit devenu et certaines choses qui l'aggravent.
Il faut savoir que le Dr. Lauret n'a pas été mon premier choix de psychiatre puisqu'à la sortie de ma première hospitalisation, en octobre 2015, je devais voir un psychiatre qui n'a pas daigné me recevoir puisqu'à l'époque, je voyais encore ma psychologue enfin, je l'entrecroisais étant donné qu'en ayant pas de psychiatre, je n'avais pas le droit de la voir. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai été hospitalisé plus tôt en décembre. Parce que je sentais que j'allais péter les plombs. Dr. Lauret, je l'ai connu parce qu'un des éducateurs (que j'aimais beaucoup) m'en avait parlé et m'avait dit beaucoup de bien de cette psychiatre. (qui avait déjà travaillé à l'hôpital où j'étais d'ailleurs.)
Avec elle, je pense qu'on travaille plus le côté subconscient. On travaille énormément avec mes cauchemars qu'on essaie toutes les deux d'analyser pour qu'ensuite, je puisse m'en défaire et mettre en place des choses dans ma vie de tous les jours pour qu'elle soit plus agréable à vivre, mais aussi pour que j'aille un peu mieux chaque jour. Bon, je vous avouerais que la chose qui est bien quand je parle de mes cauchemars, c'est qu'ensuite, je ne les fais plus. (mais d'autre viennent, c'est un peu con...)
Elle s'occupe aussi de mon traitement et en ce moment, je dirais que c'est un peu la galère avec celui-ci. C'est compliqué de trouver le bon dosage, la bonne molécule, le bon médicament qui fera que ça ira mieux. La seule chose de poser dans mon traitement est mon antidépresseur et mon anxiolytique du soir. Sinon, c'est la merde totale. C'est un peu un jeu de chance parfois. Elle m'a ajouté un demi valium (anxiolytique) tous les matins plus un entier en si besoin (quand je sors en gros ou qu'une crise se manifeste). Mais selon moi, je pense qu'il n'est pas assez fort. Mais on ne peut pas toujours changer d'un coup alors pour le moment, elle s'occupe plus de mon traitement au niveau de mes hallucinations, ce qui selon elle est plus important que mon traitement pour mes angoisses. (ce que parfois, j'ai du mal à comprendre, mais que je finis par m'y faire avec le temps).
Avec ma psychologue c'est plus, intime, on va dire. J'ai plus de facilité à parler avec elle et on parle de beaucoup plus de choses ensemble. Après tout, c'est elle qui me voit le plus souvent. C'est aussi dans un cadre bien précis que je la vois, mais elle prend le temps de répondre à mes possibles questions (que je n'ose pas forcément poser) et en plus de la TCC, maintiens une thérapie normale.
Parfois, elle me fait faire des tests quand elle pense avoir compris quelque chose sur moi et nous en parlons ensuite en entretien. C'est de ces tests-là dont je voulais vous parler parce qu'ils sont importants pour comprendre pourquoi je suis devenu agoraphobe aujourd'hui. Enfin pourquoi je suis agoraphobe depuis bientôt six ans maintenant. Je ne rentrerais pas dans les détails parce que j'en ai pas forcement la possibilité ou l'envie, mais je dirais le principal pour que vous compreniez un minimum.
Je vais d'abord, vous parlez de la liste des distorsions cognitives (ou pensées dysfonctionnelles) qui rentre dans mon travail de TCC. C'est une liste qui comporte neuf points.
-La pensée du tout ou rien : le fait de penser que si une chose n'est pas exactement comme nous le souhaitons, alors il s'agit d'un échec. Il s'agit d'une perte totale de nuance.
-La sur-généralisation : on construit des règles pour son comportement futur à partir de quelque événement négatif passé. Avec cette pensée, un seul événement négatif peut influencer tout le comportement à venir d'une personne qui se voit alors vouée à l'échec.
-L'abstraction sélective : c'est un filtre mental qui ne laisse percevoir que le côté négatif des choses. On se focalise sur les détails déplaisants, ce qui nous conduit à voir l'ensemble en négatif.
-Les conclusions hâtives dont on distingue deux sortes : les lectures des pensées d'autrui : c'est lorsque l'on croit connaître les pensées des autres en se fiant à de maigres indices. Et les erreurs de voyances qui sont de faire des prédictions pessimistes et les considérer comme vraies.
-Exagération (dramatisation) et minimisation : on exagère ses erreurs et on minimise ses points forts.
-Le raisonnement émotionnel : c'est se servir de ses sentiments comme s'il s'agissait de preuves.
-Les fausses obligations : c'est se fier des buts à atteindre (je dois, je devrais...) Résultat, si l'on n'atteint pas ses objectifs, on se sent coupable. On peut également appliquer cette règle pour les autres. (on me doit...)
-L'étiquetage : Ce sont des jugements définitifs et émotionnellement chargés que l'on porte sur les autres ou sur soi-même.
-La personnalisation : c'est se sentir responsable du comportement des autres et cela conduit à un sentiment de culpabilité.
Lesquelles je fais ? Toutes mit à part le raisonnement émotionnel. Je vous rassure, tout le monde à ce genre de pensées. C'est juste que pour mon cas, je les fais trop fréquemment et à trop forte dose ce qui fait que je suis devenu au fil du temps ce que je suis devenu. Ce n'est pas grave, mais c'est un travail à faire sur soit et ma psy est là pour m'aider à faire en sorte qu'au fil du temps, je fasse ses distorsions cognitives beaucoup moins souvent pour que mes peurs soit moins présentes et que je soit moins peureuse envers le monde extérieur.
![](https://img.wattpad.com/cover/80827664-288-k572909.jpg)
VOUS LISEZ
Agoraphobia [Phase II]
Non-FictionCela fait dix années que je vis avec l'agoraphobie. Dix longues années qui, aujourd'hui, sont de plus en plus difficiles à gérer. Si j'écris ce journal aujourd'hui, c'est pour montrer aux quelques personnes qui me liront que ce n'est pas un caprice...