Agoraphobia [Phase II]

L'amour.

« Tout ce qui est ou a été, a commencé avec un rêve. »

« L'amour, c'est un sentiment que moi-même, je ne peux décrire. Je sais que, quand ça vous arrive, vous ne comprenez rien. Vous êtes pris par une bouffée de chaleur, d'oxygène. Quand vous rencontrez la personne qui vous ensoleillera la vie, vous ne pouviez être qu'heureux. Vous avez attendu ce jour depuis des années. Quand vous êtes auprès de votre âme sœur, vous souriez, vous vivez, comme personne n'a vécu. Mais l'amour a aussi des points faibles, tellement faibles que quand il toque à votre porte, vous ne pouvez vous empêcher d'ouvrir et de voir ce qui va se passer. Mais vous le regrettez très vite. Vous apprenez le mot infidèle, tromperie, et j'en passe. Vous êtes anéantie, vous criez, vous êtes en colère contre vous-même. Le véritable amour n'est qu'un rêve et le restera à jamais. »

Ce texte, c'est ce que j'ai écrit il y a longtemps, l'année où il me fallait un exutoire. L'année de ma première tentative de suicide. J'ai écrit des mots que moi-même à l'époque, je ne comprenais pas, mais je pense aujourd'hui avoir une meilleure vision de ce qu'est l'amour. Mais l'amour du point de vu d'une agoraphobe. Parce que oui, moi, je n'ai pas eu la chance de connaître l'amour physique, du moins, je veux dire par là que je n'ai jamais aimé quelqu'un qui vivait à moins de vingt minutes de chez-moi. Je n'ai pas vécu ça et au jour d'aujourd'hui, je ne pense pas le connaître un jour.

Selon moi, l'amour ce n'est pas seulement ce que j'ai décrit plus haut. Selon moi, je serais prête à tout par amour. Je serais prête à donner ma vie par amour. À lui donner mon oxygène, à l'aimer et la chérir inconditionnellement. Je serais prête à me donner en quatre pour qu'elle soit heureuse et épanouît. Je ferais en sorte de pouvoir l'aider dans ses projets et être l'épaule sur laquelle elle pourra pleurer si cela devait arriver. L'amour ne se défini pas. Ce n'est pas qu'un « je t'aime » qu'on jette à toutes les personnes qu'on aime. L'amour. L'Amour avec un grand A n'est pas un simple « je t'aime ».

Je pourrais vous raconter toutes les histoires que j'ai eues, toutes les personnes que j'ai aimées, mais je vais parler d'une seule en particulier parce que je l'aime encore et je pense que je l'aimerais toujours. Cette personne, je l'ai connu sur TL. Ça fait quelque temps maintenant que je lui ai avoué mon amour pour elle. Peut-être deux ou trois mois ? Je ne me souviens pas vraiment. Tout ce que je savais, c'est que les « Je t'aime » que je lui accordés était différents des autres. Ils voulaient dire tellement plus... Je ne suis pas du genre à dire « Je t'aime » à n'importe qui. Il faut que je soit un minimum en confiance avec la personne pour être certaine qu'elle ne sera pas du genre à me faire des coups de putes dans le dos et il faut surtout que je l'apprécie. Mais avec Effy, c'était différent. 

Non. Avec Effy, c'est différent. Parce que c'est toujours d'actualité. Ce n'est pas terminé et ce n'est pas prêt de se terminer. Cela doit bien faire un an qu'on se connaît et pour rien au monde, je voudrais arrêter de lui parler. J'aurais bien voulu vous donner la date exacte, mais ils y avaient presque 20 000 messages privés sans compter les textos et les messages sur son double compte du RPG. J'ai mis du temps avant de lui dire que je l'aimais. Peut-être en janvier ou en décembre. Je ne me rappelle pas bien. En même temps, je me fiche pas mal de connaître ses dates quand je sais qu'elle fera toujours partie de ma vie. Qu'importent les difficultés que l'on pourra traverser, je sais qu'elle sera toujours là pour moi comme je serais toujours là pour elle.

Lorsque je suis partie du RPG, j'ai compris à quel point je pouvais être dépendante d'elle, a quel point j'avais besoin d'elle dans ma vie. Et savoir qu'elle va mal et qu'en plus, elle m'en voulait parce que j'étais parti sans prévenir personne, ni même elle, m'a rendu très mal et m'a fait comme un électrochoc. Je les laissé respirer, du moins j'ai essayé et finalement, encore aujourd'hui, nous parlons et rions ensemble. 

Notre amour n'est pas comme les autres. En étant agoraphobe, je ne peux pas me rendre chez elle-même si j'en meurs d'envie et elle, de son côté a des problèmes qui font qu'elle ne peut pas se déplacer non plus. Mais nous ne sommes pas officiellement en couple. Nous nous aimons, c'est certain. Nous voulons nous voir, nous voulons nous embrasser, nous serrer l'une contre l'autre et pouvoir nous parler de vives voix, mais nous ne sommes pas en couple et nous ne le serons peut-être pas et, dans un sens, nous le préférons ainsi.

  « - Tu sais après notre conversation sur notre mise en couple impossible pour des raisons évidentes. Je me suis rendu compte que c'était peut-être mieux comme ça. Qu'on s'aime comme ça. Sans rien officialiser. Sans mettre de mot dessus.

- Peut-être. Je pense aussi que ça changerait trop de choses. J'ai été une fois en couple avec quelqu'un a distance.

- Ce n'est pas forcément la distance. Mais... J'aime ça. Notre façon de nous aimer.

- Idem. »

Alors voilà, l'amour pour moi, c'est Effy. C'est l'amour avec un grand A. L'amour qui porte Effy comme prénom. C'est les difficultés. C'est les joies aussi. Surtout les moments de joie. Et pour rien au monde, je voudrais avoir une autre vision de l'amour. Jamais.