Un jour, ma psychologue m'a dit qu'on pouvait tous faire une rechute.Que ce soit l'alcool, la drogue, la bouffe, ou les crises d'angoisse et même la scarification. Pour mon cas à moi, c'était les angoisses, la boulimie et la « scarification ».
La dernière fois que je me suis scarifiée,c'était à un point d'être hospitaliser en avril 2017. Depuis, je n'ai plus ressentit le besoin de me faire du mal. Je trouvais toujours une solution plutôt que de faire couler le sang. La scarification, c'est l'un des seuls moyen qu'une personne trouve pour ressentir une douleur physique plutôt que psychique. Vous savez pourquoi ? Parce que, la scarification fait partit intégrante d'un esprit maltraité. La douleur psychique peut être si intense qu'on ferait tout pour l'arrêter. Et la douleur marche plutôt bien. Mais on a honte. Alors on cache, quitte à se foutre du fond de teint sur les plaies à peine fermer. Et si ça ne fonctionne pas on met des manches longues ou alors on a été assez intelligent pour le faire à un endroit que personne ne pourra voir sauf si on nous déshabille.
J'ai souvent entendu des personnes dirent que quelqu'un qui se mutilait était faible ou bien qu'il souhaite attirer l'attention, la compassion. Comme les personnes qui ont tenter de se suicider. On leurs donnent une étiquette et un grand cercle se forme autour de la personne en question. Il est si grand que, même avec toute la volonté du monde, il finira par recommencer à se scarifier et peut-être même finir par réussir à quitter ce monde.
Quand j'étais encore au collège, j'étais pas forcément la petite fille modèle. En sixième, je faisais tout pour être très « studieuse »au point de pleurer en plein cours lorsque j'ai vue une jolie bulle sur mon devoir de français. En cinquième j'ai fait ma chieuse en demandant le latin pour être dans LA classe. Mais, malgré le fait d'être avec des personnes que je connaissais depuis la petite section, j'ai craqué. J'ai craqué et j'ai su que je n'étais pas faite pour un monde si imparfait, si... Si cruelle. Je suis allé en Italie avec ma classe de latin et c'est là que j'ai su que j'étais pas aux mornes de notre société pourrie jusqu'à la moelle. C'est là que le dragon qu'est mon agoraphobe s'est réveillé. Somatisation,caprices, perte d'appétit, bouc émissaire des troisièmes...Croyez-moi, j'ai tout fait pour avoir l'hélicoptère qui me ramènerai en France. Dans ma chambre, j'étais avec une « bonne »amie. J'avais une belle vue. J'avais envie de sauter. Je voulais sauter. J'aurais pu sauter. Mais bizarrement j'ai réussi à tenir jusqu'en quatrième. Et la boucle reprend. Scarification, peur de sortir, pousser à « prendre le taureau par les cornes »et d'un coup, un six octobre deux milles onze, j'ai décidé d'avaler tout les antidépresseur de ma mère avant de partir pour mes cours de l'après midi. Et si vous pouvez me lire aujourd'hui c'est que je n'ai pas réussi à mourir ou bien que j'ai pas eu les couilles de finir ce que j'avais commencé. Ambulance et parents aussitôt appelé, j'ai faite une mini hospitalisation en pédiatrie. Et c'est après une semaine d'hospitalisation que j'ai cherché à ne plus venir en cours. Je faisais tout ce que je pouvais et, grâce aux dieux, j'ai finis dans un hôpital psychiatrique.
Cane vous parez pas cohérent quand je vous dit que j'étais« heureuse » d'aller dans un hôpital psychiatrique ?Pour moi non plus. Mais à l'époque j'étais encore enfants, la clinique où j'étais n'était pas une machine à fric et j'avais donc eu droit à une chambre seule. Pourtant, une fois que les papiers étaient signé j'ai été soudainement prise de panique et je me suis accrocher à ma mère au point de lui faire mal. C'est un peu con. C'est comme si mon agoraphobie agisser à ma place. Les renforts sont arrivé et en moins de deux minutes j'étais déjà dans ma chambre. Je n'ai pas vu mes parents partir mais, tout ce que j'ai su, c'est que j'avais réussi à faire pleurer mon père. Je n'ai jamais, même aujourd'hui, vu mon père pleurer. C'est une carapace qui sait aboyer quand ont s'attaque à sa famille ou aux personnes à qui il tiens. Mais c'est aussi un être doux,réconfortant, qui prend beaucoup sur lui.
Ma rechute date du jour de mon anniversaire. Du jour où j'ai appris que ma sœur ne viendrais qu'en été. Mon frère aussi. Je pourrais allait les voir. Prendre le train et être en quelque heures chez eux mais l'idée même de prendre le train me terrifie. Pour vous dire, l'idée même d'aller à mon hôpital de jour me terrifie.L'angoisse est beaucoup plus présente. Les voix aussi. Mon homme imaginaire aussi. Quand je regarde par la fenêtre, je ne vois que terreur. Savoir que l'on peut être prit en otage dans un magasin,une banque, une salle de concert ne fait que nourrir mon agoraphobie.Et lundi 19 mars 2018, après une journée éprouvante, après être rentrer dans ma maison, j'ai fondu en larme. J'ai fondu en larme et j'ai chuté d'une dizaine d'étage. Comme si je perdais le contrôle.Comme si ELLE prenait ma voix pour exprimer mon angoisse, mes peurs,mon envie de ne plus bouger de peur de mourir si j'ouvrais une fenêtre.
...Tout part en lambeau et le sang, encore une fois, a coulé...

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Agoraphobia [Phase II]
NonfiksiCela fait dix années que je vis avec l'agoraphobie. Dix longues années qui, aujourd'hui, sont de plus en plus difficiles à gérer. Si j'écris ce journal aujourd'hui, c'est pour montrer aux quelques personnes qui me liront que ce n'est pas un caprice...