Chapitre 14.

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Aujourd'hui, et oui ce jour est arriver tellement vite.

Cela va faire maintenant une semaine. Une semaine que tu es introuvable. Que je guette chaque coin de rue en espérant revoir ta silhouette au loin. Cela va faire aussi une semaine que j'ai promis à mon père de ne pas te chercher: sous prétexte que la police savent faire leur boulot. Et leur recherche n'ont toujours rien donner. Mais aussi une semaine, où, tous les jours, je ne te vois plus au lycée. Tu n'es plus sur cette chaise à côté de moi. Ni dans le couloir, contre le mur à la fin du cours, avec ton large sourire. Tu n'es plus là.. Et.. Putain de merde! Ça fait déjà une semaine! Une semaine que j'espère recevoir un message de ta part, et non mon opérateur. Oui, mon opérateur.. J'ai dépassé mes heures d'appels en seulement deux jours. Juste pour, espérer que tu répondes. Et vu que ce n'était pas le cas, il y avait ta voix dans ton répondeur.. Cette voix.. J'aimerai tellement l'entendre encore une fois. Puis, tous les soirs, je regarde ces photos avec le contrat, en me disant que je devrais peut-être accepter.. Du moins le faire pour toi.. Mais ça fait une semaine. Il en reste plus qu'une, juste une dernière. Avant que tout s'effondre.

Tout va s'effondrer?

Il n'en est pas question. Je me levai brusquement de mon lit, ce qui fut peur à Skitty. Je pourrais la retrouver? Je remis les photos et le contrat dans l'enveloppe. Oui je vais la retrouver. Je sortis de la maison pour mettre le contrat dans la poubelle. Je cherchais dans mon téléphone une photo de Paige. Une fois trouvé, un sourire en coin m'échappa. Je la ramènerai.

Je marchais un peu partout dans le village tout en réfléchissant: où elle pouvait bien être. J'arrivai dans ce parc où j'avais tendance à faire un peu de parkour quand je me sentais seule. Je me suis demandée quel genre de fille est Paige. Si elle était celle qui lit son livre sur un banc, ou bien la fille qui est en retard et passe par le parc comme si c'était un raccourci. Ou alors cette fille qui vient d'aller derrière un buisson pour je ne sais quoi. Elle n'est sûrement pas ce genre de fille vu qu'elle n'est pas là, à faire ses habitudes. Son petit quotidien qu'elle aime tant. Il devient inexistant. Elle n'est pas là.

Je poursuivai ma quête en demandant par ici et par là si ils ont vu cette fille sur cette photo. Mais toutes ces personnes, tous ces inconnus sont littéralement inutile. Soit ils vous écoutent à moitié car ils ont mieux à faire. Mais aussi ceux qui t'encourage à la retrouver alors que, leur timbre de voix dit absolument le contraire. L'impression de ne pas avancer, d'être inutile depuis le début me traversa l'esprit. Tout ce que j'ai appris aujourd'hui sur sa disparition se résume à ça : Rien. Absolument rien.

Un bruit sonore me fit sursauter.

C'était des gyrophares d'une ambulances. L'hôpital.

J'accélérai mon allure vers ce bâtiment. Pour retourner là où nous étions avant son enlèvement. J'étais sur cette route. Là où cette camionnette blanche la fait disparaître dans l'oubli. En plus, on n'avait pas besoin de regarder rigoureusement la route pour voir les traces de pneus. Mais lorsque je levis ma tête une carrure s'avança, mon père. Merde.

"Qu'est-ce tu fous ici? Tu vas quand-même pas encore aller à l'hôpital, me questionna t'il.

-Non.

-J'espère bien sinon il faudrait penser à prendre une carte de fidélité.

-Non elle va pas nous servir à grand chose, supposai-je.

-Arrête ça.

-Arrêter quoi?

-Ça! Mais Faith qu'est-ce que tu comprends pas dans "ne la cherches pas". Hein? C'est pourtant simple non? Pour une fois que je te demandes de ne rien faire, tu reste une incapable. Oui tu es incapable de m'écouter avec tes "je vais la retrouver" ou bien "la police sert à rien je serai plus utile". Mais non. Non Faith. La police est plus utile que toi, ils s'en sortent très bien sans toi. Mais tu persiste encore. C'est quoi cette manie à vouloir te décevoir."

Un long silence était présent entre nous.

Je n'avais rien à dire, rien à ajouter. A partir du moment où on ne peux pas me comprendre sur le fait que je veux la retrouver, cette conversation devient complètement inutile à mes yeux. C'est mon amie. Peut être que pour elle je ne suis pas qu'une amie, mais elle reste mon amie. Ma Paige que j'aime embêter pour tout et n'importe quoi. Celle avec qui je passais la majeur partie de mon temps avant ma transformation. C'est ma vielle branche, et je vais la retrouver.

"J'avais terminer de toute façon. Pas la peine de me conduire à la maison, je connais la route.

-Fais ce que tu veux. C'est pas mon problème de toute façon, ajouta t-il"

Au fond ces paroles me faisait mal. Je ne savais pas pourquoi mais ça m'avais atteint, comme si j'étais devenue le néant que tout le monde s'en branle. Je masquais tout ceci avec un bref sourire avant de partir.

Au bout d'une petite heure de marche, j'étais chez moi. Mon père n'était pas encore là. Alors je montai dans ma chambre silencieusement. Je regardai par la fenêtre; une prairie vide. Cela m'étonne de la part de Cocaïne de ne pas brouter l'herbe, ou bien de ne pas faire la folle. Elle n'est pas du genre à se reposer surtout l'après-midi.

Je ne m'inquiétai absolument pas et m'installai confortablement dans mon lit. J'avais cette impression d'être en sécurité, dans mon cocon. Quelques bruits faisaient rage dehors. Mais j'étais là, comme si jamais rien pouvais m'arriver. Ces bruits ressemblaient aux raffuts des travaux publics. Mais j'étais toujours là parce que le temps autour de moi c'était arrêté.

722187: Je voulais juste être humaine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant