chapitre un

2.1K 176 12
                                    

L'air me manquait, mes poumons me brûlaient, ma gorge me serrait. J'entendais les pulsations de mon cœur au creux de mon oreille. Je sentais mon sang se rependre sur mes poignets. Mes plais s'étaient rouvertes, mais je n'avais plus mal. La douleur physique ne me faisait plus rien pourtant je souffrais le martyr.

La sueur de la nuit avait recouvert mon front d'une fine pellicule transparente et la lumière du jour éblouissait mes yeux endolorirent par le sommeil. Mon réveil m'avait arraché d'un rêve, ou d'un cauchemar, je ne savais plus vraiment faire de distinction entre les deux. Ma vie était elle-même devenue un cauchemar, mes journées étaient emplies de solitude et ce manque constant de sociabilité m'avait efforcé de m'effacer de plus en plus du monde réel, de ce fait, je ne faisais plus réellement de distinction entre le bonheur et le malheur. Pourtant, je pouvais être sur de ne pas être heureux.

Je passais le plus clair de mon temps à lire toutes sortes de bouquins en tous genres à la bibliothèque, le bruit avait tendance à m'empoisonner les oreilles, alors cet endroit me paraissait satisfaisant vis-à-vis de ça. J'avais réussis à m'effacer du monde au point de ne même plus exister dans ma classe. Les professeurs eux-mêmes ne savaient pas que j'étais là. Personnes ne savait que j'existais. Personnes. Je ne suis même pas sûr que ma propre mère se rappelle de moi, ou même n'ai qu'un vague souvenir de mon visage. Les souvenirs, voila tout ce qu'il me restait au aujourd'hui. Rien de plus, rien de moins, et j'étais forcé de vivre ainsi, sans avoir eu mon mot à dire.

Mes journées étaient emplies de lecture, je ne faisais que ça. Le reste ne m'intéressait plus, je n'avais plus aucune envie, plus aucun désir ni même de rêves, je n'avais plus goût à rien, tout me paraissait fade et infect.

La sonnerie du lycée retentit me sortant de mes pensées, plus morbides et tristes les unes que les autres. Les élèves s'étaient littéralement jetés hors de la salle. Ils ne pensaient tous qu'à une seule chose: renter chez soi et voir sa famille. J'étais bien content pour eux, mais moi aussi je pensais avoir mérité ça. Le ciel n'avait pas été assez clément avec moi et je me ramassait une vie de misère et de débauche. Je gagnais à peine assez d'argent pour payer convenablement mon loyer.

J'avais longuement traîné des pieds pour rentrer chez moi et après avoir passé le seuil de le porte, je m'étais efforcé de tenir sur mes jambes jusqu'au vieux sofa, qui servait aussi de lit. À peine avais-je eu le temps de m'affaler sur ce dernier que quelqu'un frappa à ma porte. J'étais littéralement crevé, mais je n'avais pas le droit d'être impoli en laissant quelqu'un sur mon palier. Bien évidement, en ouvrant la porte je ne fus pas le moins du monde surpris par la venue du concierge de l'immeuble. C'était un vieil homme respectable, et il avait toujours été clément avec moi depuis que je vivais ici.

_Monsieur Min, vous n'avez toujours pas fini de payer les propriétaires ainsi que vos impôts, et ce depuis trois mois.

Mon visage ne changea pas d'expression face à ses dires. Je restais impassible, ça ne m'étonnait pas tellement à vrai dire. Il m'avait couvert l'année dernière, mais je comprenais bien que ce ne soit plus possible aujourd'hui.

_Je suis désolé de vous l'annoncer mais vous allez devoir quitter l'immeuble dé demain si vous n'avez toujours pas payé...

Le vieil homme parut embarrassé face à cette situation, il se sentait probablement mal pour moi, mais je n'avais clairement pas besoin de pitié.

_Très bien, je partirais dé demain matin, avais-je simplement répondu, sans prendre la peine de dire quoi que ce soit d'autre, je n'en avait simplement pas la force.

𝐷𝑒𝑠𝑡𝑟𝑜𝑦 𝑚𝑦 𝑠𝑜𝑢𝑙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant