Spectacle mélancolique

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L'homme avait quitter la pièce depuis déjà plusieurs minutes mais je n'osais pas faire un pas en dehors du lit.
Je ne savais pas vraiment comment réagir ou même simplement agir de manière général.
Mes yeux étaient restés bloqués sur la porte à présent fermée. J'étais quasiment sur d'avoir déjà croisé cet homme. Mais où ? Cela, je n'en avais aucunes idées.

Je me décida finalement à descendre de ce grand lit.
Mes pieds heurtèrent le sol froid de la chambre se dirigeant d'eux mêmes vers la porte que Mr. Kim m'avait montré.
J'entrai dans la salle d'eau, prenant soin de refermer silencieusement la porte derrière moi.
La salle de bain était à l'effigie de la chambre : blanche, peu décorée, relativement simple.
Des vêtements étaient pliés et posés su bort de l'évier. Ils devaient de toute évidence être pour moi. Je me déshabilla et entra dans la cabine.
Le jet d'eau chaude ruisselait sur mon corps mince.
Voici l'une des nombreuses choses que je pouvais haïr chez moi : mon corps et sa maigreur.
Je détestais me regarder dans un miroir. Tous mes os étaient apparents, mes joues étaient creusées. Mon regard était vide de tout sens.
J'étais terriblement laid à voir. Je me répugnais.

Après avoir pris le temps de correctement me laver je me séchai et enfilai les vêtements que l'on m'avait prêté. Ils étaient bien trop grands pour moi. Il y avait un large pull noir qui m'arrivais à mi-cuisses et un jogging que j'avais du serrer au maximum pour éviter qu'il ne tombe. Je sortis finalement de la salle de bain posant mes affaires aux côtés de mon sac qui était lui même disposé sur une chaise, a proximité du lit dans lequel je me trouvais une dizaines de minutes auparavant.

J'ouvris timidement la porte m'élançant dans un long couloir.
Non loin de moi une ouverture laissait passer un jet de lumière. En m'y approchant mes yeux furent éblouie par tant de luminosité. De grandes baies vitrées se trouvaient face à moi, je fus émerveillé par la vue qui se posait devant mes yeux. Vis-à-vis de ces grands carreaux transparents se trouvait un sofa. Il était tourné vers le soleil couchant, comme s'il voulait nous insister à venir admirer la vue. En temps normal j'aurais probablement voulu m'y trouver, histoire de pouvoir contempler cette somptueuse vision que l'on pouvait avoir de Séoul. Mais ce magnifique couché de soleil dont les couleurs étaient comparable à un tableau d'aquarelle me fis vite changer d'opinion. Durant combien de temps avais-je dormis pour que de nouveau le soir ne tombe ?

"Tu apprécie la vue ?"

Cette voix sortit de nul part me fis sursauter. Je me retourna sur le coup, soudainement apeuré par cette intrusion inattendu. Mes mains tremblaient légèrement en voyant Mr. Kim se tenir devant moi. Il avait un sourire qui se voulait attendrissant comme pour me montrer que je pouvais avoir confiance en lui. Il avait l'air d'attendre une réponse, mais une nouvelle fois je détourna le sujet et mon regard qui par la même occasion était bien trop ancré sur son visage.

"Depuis combien de temps suis-je ici ?"

"Hier soir. C'est simplement moi ou tu ne réponds jamais aux questions que l'on te pose ?"

"Parfois le silence peut être la meilleure des réponses."

Mon ton avait été froid, et sans le vouloir je lui avais arraché son sourire. Pourtant ses yeux, eux n'avaient pas bougés, ils reflétaient toujours autan cette aura mesquine et intimidante.

"Bon, tu veux manger ou non ?"

Suite à cette phrase il me contourna me frôlant au passage. Le contact de son bras contre mon épaule m'avait hérissé le poil. Je me retourna vers lui, le regardant se diriger d'un pas lasse vers ce qui me semblais être la cuisine.
Je le suivit, mon regard fut absorbé par son imposante carrure et les cheveux blond qui caressaient le haut de sa nuque. Il se posta devant le grand frigo et se retournant ensuite vers moi.

"Tu mange quoi en général ?"

"Pas grand chose..."

"Ça je l'avais bien remarqué en te portant hier soir."

Je baissa les yeux légèrement honteux.
J'étais maigre, faible et ignoble à regarder.

"Pourquoi avoir fait une telle chose ? On ne se connait même pas."

"Je n'allais pas laisser quelqu'un mourir dans la rue."

"Et si tel était mon souhait ? Vous n'avez que faire de l'avis des autres ?"

"Je ne pouvais simplement pas me résigner à te laisser dans cette ruelle. Disons dans ce cas que je suis quelqu'un d'égoïste."

Depuis le début de notre dialogue ses sombres prunelles n'avaient pas quittées les miennes. Mes mains étaient devenues moites et mes joues avait doucement commencés à me brûler.
Il me tourna le dos un fois de plus, sortant un plat déjà préparé du frigo. Sûrement des restes. Mais cela allait parfaitement me contenter.
Il avait placé ce fameux récipient dans le micro-onde, l'avait démarré est était resté totalement dos à moi.
Mon regard avait dérivé de son cou à ses omoplates drôlement bien dessinées à travers le fin tissu qui les séparaient de mes yeux. Mon regard descendis lentement, longeant sa colonne vertébrale.
Mes yeux se déposèrent au niveau de ses reins. Cette vue avait visiblement l'air de me plaire bien que je ne sois pas totalement conscients de mes actes déplacés à cet instant.
Heureusement qu'il ne s'était retourné car je crois bien que mes joues étaient complètement rouges.
Je détourna finalement mon regard suite à l'entente du "bip" sonore qu'évoquait le micro-onde.

Nous avions pris place autour du bar qui se trouvait face à la cuisine. Namjoon avait déposé le plat devant moi ainsi que des couverts mais je n'y touchai pas.
Comme si j'attendais qu'il me donne la permission de sorte à pouvoir calmer les bruits indécents que provoquait mon estomac.

"Qu'attends tu ? Je croyais que tu avais faim."

Je releva la tête vers lui et entrepris maladroitement d'attraper mes couverts.
Le fait qu'il me regarde me déstabilisait. Mais ma faim l'emporta sur ma timidité et je commençai rapidement à engloutir ce féstin. Depuis le début du "repas" j'avais sentis son regard pesant sur moi et le silence qui régnait dans l'appartement ne m'aidais pas vraiment à calmer mon stresse.

"Pourquoi étais-tu dehors hier soir ?"

Sa vois rauque m'avais fait frissonner, je releva ma tête soutenant ainsi son regard. Je savais pertinemment que cette fois-ci je n'allais pas pouvoir échapper à la question.

𝐷𝑒𝑠𝑡𝑟𝑜𝑦 𝑚𝑦 𝑠𝑜𝑢𝑙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant