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Couché dans l'herbe, à même le sol, Isabelle goutait à une tranquillité retrouvée. Quelques oiseaux chantaient dans l'arbre sous lequel elle était faiblement protégée par les rayons du soleil, déversant sur elle toute sa chaleur. Un ruisseau s'écoulait dans un faible clapotis, rendant l'instant paisible et enchanteur. Elle avait découvert cet endroit au fin fond du jardin, dès son arrivée, il y a maintenant deux semaines de cela.
La maison était charmante, bien moins grande que le manoir, ou que celle de sa mère. Elle permettait toutefois d'abriter tout le petit monde qui l'avait accompagné, en plus des serviteurs qui vivaient là. Elle avait tout de suite apprécié la demeure, très lumineuse, et dont chaque pièce était décorée sobrement. Pas d'or, de rideau ou de tableau démesuré et des couleurs dans les ton pales mais très clairs. Elle était souvent seule, toujours surveillé par deux gardes, mais leurs présence ne l'importunait pas. Ils savaient se montrer discrets.
Elle se montrait d'une oisiveté sans borne, qui aurait dû la mortifier de honte. Mais ici, elle se moquait de tout.

Le matin elle se levait sans penser à l'heure, elle petit-déjeunait grassement avant de se rendre dans les jardins pour lire un livre ou simplement flâner entre les allées jonché de rose de toutes les couleurs possibles.
Le midi elle prenait son déjeuner en compagnie de David. Ensuite elle lui dressait une liste d'objet qu'il devait aller lui chercher chaque après-midi au village. Il en était très heureux car ainsi il avait la possibilité de voir sa charmante amie, Angéline. Le reste de l'après-midi elle se contentait de faire la même chose que le matin, à savoir lire dans le jardin, au bord du ruisseau qu'elle avait découvert, faire une promenade à cheval, ou écrire à Antoine pour le rassurer. Puis elle passait du temps avec son ami quand il rentrait de ses emplettes. Ils discutaient la plus part du temps, puis ils dinaient ensemble le soir et passaient encore de longues heures le soir ensemble ou bien seul, chacun de leur côté. Isabelle avait dit aux employés de la maison de garder les habitudes qu'ils avaient lorsqu'ils étaient seuls, ainsi elle ne serait pas dérangée par des demandes qu'ils avaient l'habitude de gérer.

Isabelle s'endormit, cette après-midi-là. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien de toute sa vie. David la réveilla plus tard lorsqu'il revint du village. Isabelle s'étira de tout son long, se sentant un peu engourdi d'avoir trop dormis. Il s'assit à côté d'elle et lui raconta de quelle façon il faisait la cour à son amie. Ils avaient d'abord marché un long moment puis il lui avait offert une fleur cueilli sur le bord du chemin. Elle avait souri puis légèrement rougit en la prenant. David était tellement enchanté, souriant, les yeux pleins de malice, que cela faisait plaisir à voir et rendait Isabelle simplement heureuse pour lui. La vie était si simple ici.

- Parfois, dit-elle quand son ami eu finit son récit, je regrette de mettre marier. De ne pas avoir résisté à ma mère.

- Tu as simplement accomplis ton devoir, comme chacun aurait fait.

- Je sais que tu as raison. Mais je me sens tellement.... à l'abri et sereine ici. Il faudra que je demande à Antoine de venir ici au moins deux mois dans l'année. C'est tellement joli !

- Mes chevaux me manqueraient trop.

- Est-ce le cas en ce moment ? Rien ne t'oblige à rester auprès de moi, tu le sais ?

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, rigola David. Je suis bien ici, mais je vais bientôt devoir rentrer, d'ici une semaine. De ton côté tu as réfléchis ?

Isabelle se mordit la lèvre. Au départ, elle avait simplement arrêté de penser. Elle devait se détendre avant d'envisager concrètement de prendre une décision. Elle avait écrit à Antoine cette semaine pour s'excuser de son comportement. Elle avait très mal réagit quand il avait voulu la sauver en lui faisant boire son sang. Bien que cela la hante encore, elle lui avait pardonné son acte et surtout elle s'en voulait d'avoir réagi aussi vivement. Il avait voulu bien faire. Elle devait arrêter de tout prendre mal de cette façon, elle vivait avec un vampire après tout. Cela impliquait forcément certain désavantage.

IsabelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant