Rainflower [en pause]

Chapitre 7

Le domestique déposa les valises près de l'armoire, tandis qu'Amos se dirigea vers la fenêtre. Il était quatre heures de l'après-midi et la file d'attente au pied du Rainflower semblait toujours aussi grande. Lorsque Jonathan avait décidé que leur famille passerait des vacances ensemble sur le Rainflower, le jeune homme n'avait pas eu la réaction espérée par ses parents. Il s'était violemment exprimé et avait réclamé un peu de tranquillité, loin de sa famille. Ses remarques fut vaines et les Dickingson se retrouvaient encore ensemble. Seule Arthemisia lui apportait un peu de réconfort. D'ailleurs, c'était avec elle qu'il avait décidé de découvrir cette fantastique invention.

Amos changea de vêtements et se recoiffa, aidé de son valet de chambre, et se présenta à la porte de sa sœur, quelque appartements plus loin. Ce fut la femme de chambre, qui ouvrit. Maryse était une femme plus âgée que sa maîtresse, discrète mais commère, de larges boucles couleur paille sortant de sous son bonnet en dentelle. Derrière elle, assise à la coiffeuse, la fille Dickingson remettait en place quelques mèches couleur de jais de sa coiffure. Elle avait revêtue une robe dans les tons pêche, ce qui renvoyait une image enfantine. D'un commun accord, ils décidèrent de se rendre dans un premiers temps sur l'un des nombreux ponts du vaisseau pour une collation. Le frère et la sœur s'installèrent à une table à l'ombre, et commandèrent un thé glacé, idéal pour la saison. La fin d'après-midi était agréable, la terrasse pas encore bondée.

« Te souviens-tu lorsque j'ai rencontré Dorothéa, la semaine dernière ? Commença la jeune fille. Ses parents lui avaient arrangé un mariage depuis sa naissance. Elle m'a confié qu'au premier regard, lorsqu'elle l'a rencontré il y a un mois, elle était tombée amoureuse ! Cela arrangeait tout le monde !

-En effet, admis Amos. Et quel est le nom de ce gentleman ?

-Je ne m'en rappelle plus... Pourrais-tu me passer le sucre s'il te plait ? En tout cas, j'ose croire que j'aurais cette chance. Pouvoir me marier avec l'homme que j'aime et qui est accepté par la famille... Mais bon, tant qu'il te plait, cela me conviendra amplement ! Je n'ai point besoin de la bénédiction de Père et Mère si cela fait mon bonheur ! »

A ce moment, la tranquillité de tous fut perturbée par des éclats de voix. Une jeune femme aux cheveux auburn s'étaient levée de son siège et semblait se disputée avec une autre. Amos ne connaissait que trop bien cette situation, décida de s'interposer. Le jeune homme s'approcha, sous le regard étonné de sa sœur. Il se plaça au centre du conflit verbal, pour séparer les deux opposantes.

« Mesdames, s'il vous plait, calmez-vous ! Vos cris dérangent les clients qui souhaitent profiter calmement de cette magnifique terrasse !

-Veuillez me pardonner, Monsieur, je m'en vais de ce pas rejoindre mon époux, s'excusa la jeune femme aux cheveux de jais. Et veuillez pardonner ma sœur par la même occasion.

-Permettez-moi de vous raccompagner, lui proposa Amos, un sourire galant aux lèvres. »

La brune n'avait pas dit un mot, elle se rassit et attendit patiemment. Dickingson la salua d'un mouvement de tête, présenta son bras à la jeune femme qui s'en saisit et s'éloigna. Durant le trajet, elle lui apprit son nom, Lady Arabella Ashton, et il fit de même. Elle expliqua que sa sœur et elle ne s'étaient plus parler depuis plusieurs années, suite à une dispute.

« Voyez-vous, Monsieur Dickingson, lui confia-t-elle. Ma famille a connu de tragiques évènements, le dernier étant le décès du cher époux de ma sœur, lors d'un regrettable accident. C'était un homme bien, ils s'aimaient... Ma sœur ne s'est jamaisvéritablement pliée à l'étiquette, elle disait préférer être libre. Ce choc n'a fait qu'empirer, elle en devient indécente !