"Vous obéirez à nos règles, et vivrez selon nos lois."
Tels avaient été les mots d'Ivor.
Les esprits étaient soulagés. Les Hooligans s'étaient empressés de visiter cette île curieuse. Astrid inspectait également des yeux le village. Les villageois était à l'ouvrage. Ils s'engouffraient vivement dans la forge, coupaient minutieusement le bois et adoptaient un comportement timide en présence des nouveaux arrivants.
Mais malgré toute cette vitalité, tout semblait figé dans le temps. Leurs mouvements étaient alertes, et leurs esprits constamment sur les gardes. L'île entière respirait le mystère, et Astrid y percevait un sentiment inhabituel de méfiance. Elle décida de suivre furtivement Ivor à travers l'île. Ils ne savaient rien des Magyars, et Stoick avait eu la faiblesse de leur faire confiance.
Ivor sortit rapidement de la Grande Salle et prit le chemin boueux qu'ils avaient empruntés précédemment. Astrid suivit ses pas quelques mètres plus loin. Rustik embobinait les demoiselles avec sa fausseté habituelle, Varek étudiait la flore, son bouquin de botanique sous le bras, et, bonne nouvelle, les jumeaux n'avaient encore rien fait exploser.
La silhouette du vieille homme s'engouffra dans la forêt dense. Les racines agrippaient les pieds d'Astrid et les branches fugaces griffaient ses joues, ce qui risquait de briser le silence régnant sous les arbres.
Une seconde silhouette se joint à la marche d'Ivor. Plus fine, plus délicate. Une femme, aux yeux amande et noisette. Ses joues étaient roses et bouffies et ses cheveux, ô Thor ses cheveux, étaient de la couleur des troncs des sapins, brun satiné et pourtant luisant. Elle était magnifique dans sa banalité. Son âge devait se rapprochait de celui d'Astrid.
"Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête?!" Demanda-t-elle en gesticulant ses mains avec objection.
"La faim les aurait vu trépasser, Attila. Et nous ne sommes pas dénaturé de toute compassion." Répondit sèchement Ivor en plissant ses épais sourcils blancs.
"Si ce n'est pas la faim qui les tue, ils s'en chargeront." Déclara Attila.
Le coeur d'Astrid se serra dans sa poitrine. Des dizaines de questions tourbillonnèrent dans sa tête lui causant une migraine. Elle pouvait sentir son pouls battre dans ses tempes. Alvin le Traitre? Drago Poinsanklan? De quel infernales personnes pouvaient-ils parler? Elle tendit à nouveau l'oreille.
"Ils ne doivent en aucun cas apprendre leur présence." Dit autoritairement Attila à l'homme qui aurait pu être son père. Il posa une main sur sa joue.
"Aucun risque. Ils ne reviendront pas de l'Oasis de si tôt." la rassura-t-il. Un tendre sourire apparu sur les lèvres de la jeune femme, à demi tournée vers Astrid.
Soudain un lourd bruit suivi de cris sourds provînt du village. Une nuée d'oiseau s'envola des arbres, fuyant le vacarme. Astrid eu à peine le temps de s'aplatir sur le sol qu'Ivor et Attila se retournèrent en hâte, alertés par le raffut.
***
"C'est si beau!" S'exclama Kognedur.
"C'est de l'art!" S'émerveilla son frère.
Les jumeaux firent un high-five et contemplèrent le pilier de grès fracassé sur le sol. Les Magyars regardaient avec stupeur la scène.
Astrid apparu dans ce folklore chaotique et emboita le pas à Stoick.
"Stoick! Ils nous cachent des choses! Nous ne sommes pas en sécurité ici." Chuchota-t-elle.
"ASTRID!" S'écria Stoick, rompant le murmure de la jeune femme qui le fixait, ses traits figeaient par l'incompréhension.
"Tu étais sensée les surveiller! C'était la seule chose que tu avais à faire!" Continua-t-il en élevant la voix.
Tous les regards se tournèrent vers Astrid qui fronçait les sourcils, décontenancée face à l'emportement de son chef. Puis la honte la gagna peu à peu. Le rouge lui monta aux joues et elle tenta de s'expliquer.
"Non! Ma-Mais... C-c'est eux..."
"Tu as désobéi au seul ordre que je t'avais donné. Tu me déçois Astrid Hofferson. Si nous devons reprendre le large, tout sera de ta faute."
Il laissa Astrid planté au centre de l'attention, pétrifiée par l'humiliation. Des chuchotements firent écho dans la foule de vikings, alors elle s'enfuit d'un pas honteux dans la forêt dont elle venait de s'échapper.
Sa hache voltigeait entre ses doigts, découpant toutes plantes se dressant sur son passage. Son esprit échauffé par l'offense qu'elle venait de subir lui arrachait des jurons tandis que son arme tournoyait dans l'air, menaçante. Celle-ci se planta finalement dans l'écorce brune d'un grand chêne sous lequel elle s'accroupit, refoulant sa fureur.
Une branche craqua sous le poids d'un pas. Astrid releva prestement la tête, ses mèches blondes collaient à ses joues humidifiées par les larmes. L'homme capuchonné se tenait à une dizaine de mètres d'elle. Ses yeux étaient cachés dans l'ombre de sa capuche, sa tête baissée laissait seulement concevoir une mâchoire bien dessinée parsemé de grain de beauté et ses lèvres nacrées dévoilèrent un murmure.
"Mon père aussi était comme ça."
"C-Ce n'est pas mon père..." Marmonna Astrid en gommant les larmes sur ses joues.
"Alors qui est-il?" Questionna l'inconnu de sa voix éraillée.
"Mon chef." Répondit-elle simplement. Elle hésita un moment du regard, fronça ses sourcils et demanda enfin "Où est ton père?"
L'inconnu à capuche n'hésita pas le moins du monde et répondit de sa voix gutturale "Il est mort."
Astrid retint son souffle alors que l'homme repartit en courant à travers la forêt luxuriante. Elle s'élança alors à son tour parmi la verdure opulente. Ses bottes se prirent une fois de trop dans les souches et elle s'étala malencontreusement dans la boue. Elle leva la tête mais tout ce qu'elle pu voir fut une silhouette noire s'envoler dans le ciel 'Tsss... corbeau.'
Un petit rire fluet sur sa droite lui glaça le sang. Astrid tourna la tête et vit avec dégout deux personnes s'enlacer contre un arbre.
Une jeune femme rousse, aux cheveux frisottants et aux joues lessivées par les baisers gloutons de Rustik, était plaquée contre l'écorce rugueuse d'un tronc. Et cette douce créature aux épaules dévoilées, entrainait Rustik avec elle, langoureuse, dans les volants de sa robe verte poivrée. Ce rapprochement, ce frôlement semblable à un témoignage de tendresse, fit frémir Astrid.
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Inconnu
FanfictionHTTYD FANFICTION Quand le destin barbare de Harold conduit à l'anéantissement de Beurk, le peuple des Hooligans se perd dans une longue quête vers le pardon et la renaissance. Bonjour Wattpad! Je suis très heureuse de partager cette nouvelle f...