Wounded

Retour à la réalité.

Mon nom est Sady Conagan, mes parents l'ont choisis à partir du mot anglais « Sadness »signifiant « tristesse ». Aujourd'hui, je dois admettre que ce nom me va bien. A vrai dire, ma vie au collège était des plus banales. Je me levais, prenais les transports, suivais mes cours et je m'amusais avec mes amis. Tout ce qui a de plus normal pour une adolescente de mon âge. Je ne connaissais pas la tristesse, la douleur, la solitude et l'angoisse. Chaque jour, je savourais chaque instant de mon existence, et, l'insouciance de mon innocence me protégeait du gouffre sans fin du désespoir et de toutes sortes de sentiments obscurs. C'est à croire que le fait de vivre paisiblement est éphémère et apprenez que, tôt ou tard , le mal vous souillera et vous regardera tomber.. un sourire machiavélique à ses lèvres. Et quand vous vous relèverez, il vous piétinera et vous empêchera d'aller de l'avant. Alors, si je devais retourner dans le passé, je retirerais toutes émotions de mon être et je serais restée dans ma paisible innocence, dans le meilleur des mondes possible.

A présent, retournons quelques années en arrière. Plus précisément sept ans en arrière, cette année là, ma vie a complètement changée.

Un minuscule flocon se posais sur ma paupière, puis un deuxième sur mes lèvres, ce doux frisson sur ma peau me fit sourire. Je levais ma tête vers le ciel et pris le temps d'admirer cette pluie blanche de pureté. Le froid me gelait les mains et les oreilles mais cette neige soudaine semblait me réchauffer le cœur.

C'est magnifique..

Stéfania me lança un regard amusé mais très attentif :

C'est la première fois que tu vois la neige je me trompe?

Non, c'est bien la première fois.

Je ne mentais pas, c'était nouveau pour moi, je vis avec ma mère et ma famille et moi sommes habitués à déménager. J'ai toujours vécu en milieu tropical ou humide alors les joies de l'hiver sont une découverte. Stéfania m'extirpais de mes pensées en me proposant de nous asseoir sur un banc situé juste en dessous du kiosque dans la cour. Tandis qu'elle fermait les yeux, une musique au tempo rythmique à ses oreilles, j'entrepris de continuer la lecture de mon roman préféré : « L'herbe bleue ». C'est un roman anonyme, en réalité, cet écrit fut le journal intime d'une certaine Jenna, une droguée. A ce qu'on dit, elle avait été retrouvée morte d'une overdose et la seule chose qu'on a retrouvé d'elle fut son journal. Il est sublime, elle y décrit si bien ses sentiments, et à chacune de ses phrases j'ai l'impression de voyager dans un tourbillon de sensations. Il parle d'amour mais aussi de trahison et de substances illégales. Je le cache sous mon lit en rentrant chez moi, ma mère étant très croyante ne tolérerait pas que je lise cette «aberration» je cite. Pendant ma passionnante lecture, un groupe de quatre filles sont venues s'installer sur le banc à notre droite. Je pense que c'était des quatrième, ce qui signifie qu'elle ont un an de plus que moi.

Alors raconte ! S'exclama l'une d'entre elle impatiente

Ben.. Répondis la fille concernée

Accouches Anna !!! S'écrie la troisième fille

Il m'a embrassé ! Voilà !Satisfaite ?

A ces mots, je détournais mes yeux de mon livre maintenant interpellé par la situation.

Ouah.. Et, c'était comment ?Dit l'une des filles maintenant fortement troublée

Bien.. Je suppose.. Non, c'était trop bien même !

Toutes les autres filles se mirent à glousser en se tortillant dans tous les sens. Sans aucune réaction, je reposais à nouveau mes yeux à leur point de départ. Après une demi-heure environ, la sonnerie retentit signalant à tous les élèves qu'il est à présent l'heure de rejoindre leurs classes :