Wounded

La valse des sentiments

Les premiers faisceaux de lumières transpercent mes rideaux et viennent se poser sur mon visage endormi. Je grimace au contact de la lumière matinale et me tourne vers mon meuble à la recherche d'obscurité. Quand le monde des rêves fut sur le point de me reprendre avec lui, je sentais ma couette si confortable s'envoler, puis, quelques secondes après, je pus entendre mes rideaux s'ouvrir laissant toute la lumière pénétrer ma chambre. Je grogne en faisant de drôles de mouvements avec mes jambes tandis que ma mère s'écrit:

- Réveille-toi Sady, je sais que l'on est samedi mais tu as déjà bien assez dormis comme ça! 

j'émets un gémissement plaintif et je me force à m'asseoir aux bords du lit les yeux encore à moitié ouverts, mon placard me fait face avec un miroir de la même taille sur le devant. Je peux observer avec mécontentement l'état de mon visage. J'ai d'énormes poches de rides, de la salive séchée au bord de la lèvre inférieure et l'état de mes cheveux est semblable à la crinière d'un lion. Je souffle sur une mèche rebelle tandis que ma main droite gratte mécaniquement ma cuisse droite. Décidément, je n'ai absolument rien à voir avec ces héroïnes canons dans les films aussi belles au réveil que le reste de la journée. Après avoir ouverts les fenêtres pour aérer, ma mère se dirige vers la sortie de la chambre en me lançant:

- Allez, dépêche-toi de descendre prendre ton petit déjeuner et n'oublie pas que tu as un exposé à faire avec ton camarade cet après-midi. 

Je penche ma tête vers la gauche dans le but d'essayer de réaliser ce qu'elle vient de dire, puis m'exclame étonnement surprise:

- Comment tu sais que j'ai un exposé à faire avec Davis? 

- Sa mère m'a téléphoné hier soir pour me prévenir, c'est une femme extrêmement courtoise, je savais en voyant cet enfant qu'il était de bonne famille. 

Cette fois-ci, je penche la tête vers la droite pour bien être sûre de comprendre ce qu'elle vient juste de dire:

- Comment? Mais? Tu connais Davis? 

Elle me sourit et réponds aussitôt:

- Mais pour qui me prends-tu ma chérie? Aurais-tu oubliée que je suis ta mère? Tu croyais que je ne savais pas qu'au collège ce garçon empruntais toujours la même route que toi pour aller à l'école? Dit-elle fièrement.

- Je suis choquée, tu m'espionnes maintenant? 

Elle me lance un regard furtif avant de dire:

- Je ne fais que surveiller ma fille, tu ne dois pas emprunter un mauvais chemin. 

Je me tais aussitôt, il ne vaut mieux pas éveiller son autre côté... Je soupire, et me rends à la cuisine. Je me sers un verre de jus de fruits et observe mes frères et sœurs jouer dans le jardin, je les regarde avec bienveillance, ils ont déjà tellement grandis. Après avoir pris quelques gorgées de mon nectar, mon téléphone se met à sonner, je le saisis et décroche sans prendre le temps de regarder qui m'appelle:

- Allô? Dis-je d'un ton nonchalant. 

- Salut petite Sady? Ça baigne? 

Je roule des yeux avant de répondre:

- Plus personne ne parle comme ça de nos jours mon cher Davis. Mais ça va et toi? 

- Bien comme d'habitude, alors prête pour l'exposé? 

- Oh ça va, c'est qu'un exposé. 

- Oui t'as raison, ma mère a reçue un appel de la tienne hier soir, j'te dis pas comment elle en était fière! dis-je entre deux gloussements.