L'enfer...

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J'ai un mal de tête atroce, la gorge irritée, les yeux bouffis et le nez qui coule. Tout ça à cause de cette foutue poussière.
Je me demande ce que mon prédécesseur faisait là bas. À mon arrivée Monsieur Faye m'avait dit que son ancienne assistante avait arrêté de travailler suite à une grossesse difficile.

Mais qu'est ce quelle faisait quand elle travaillait encore la bas?

Je devais sortir ce soir avec ma meilleure amie Mami, mais dans ces circonstances je crois que je ferais mieux d'annuler. Je n'ose pas sortir de cette maison la morve au nez.

Je suis sur le point de composer son numéro quand quelqu'un sonne à la porte.
Je n'ai pas la force d'aller ouvrir, alors je reste confortablement couchée sur le canapé, attendant que quelqu'un y ailles à ma place.
Deuxième sonnerie.

-Lya, on sonne! Lance mon frère de sa chambre.

Je reste couchée.
Troisième sonnerie.

- Ma! On sonne, dis à Lya d'aller ouvrir ! Crie mon frère.

Je reste toujours couchée. Qu'ils m'attendent pour voir rekk.
Quatrième sonnerie.

- Lya yaw! Hurle mon petit frangin.

- Mais Cheikh Tidiane, tu te moques de moi? Demal oubbil kii sonner ( vas ouvrir la porte). Intervient enfin ma mère.

Cinquième sonnerie.

- Cheikh Tidiane si je te trouve là bas! Cette fois c'est maman qui crie.

Mon frère déteste ouvrir la porte, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu'il sait que s'il ne le fait pas quelqu'un d'autre le fera.
C'était pas trop tôt!

J'entends mon frère qui se dirige vers la porte d'entrée en grommelant et en traînant les pieds.
Je fais semblant de dormir.
Il fait un énorme Tchip en me dépassant, khol bou diekh.
J'entends la voix de Mami qui le salut quand il ouvre ,enfin.
Pour une fois j'ai gagné gagné à ce jeu pourri.

- Où est Lya? Demande t-elle.

- Elle est au salon, di tapalé ( Elle feint la maladie). Répond t-il.

Ses pas se dirigent vers moi. Je sens quelqu'un me pincer le bras très fort.

- Aïeuuuuuuu!! Fais-je en sursautant.

- Alors, comme ça on est malade? MA pauvre, pauvre chérie . Dit-elle d'une voix faussement compatissante.

- Oui j'ai la grippe. Dis-je en faisant exprès d'enrouer encore plus ma voix.

- Je ne sais pas si c'est une excuse ou si c'est vrai, mais je m'en fous. On sort, un point, un trait. Fait-elle d'une voie bourrue.

C'est typiquement elle ça.
Elle tient toujours à respecter ses engagements. Elle est le genre de personne qui se pointe en avance à un rendez-vous et qui n'arrive jamais en retard.
Pour elle on sort dimanche soir = on sort dimanche soir qu'il pleuve ou qu' il neige. Plus pointilleuse qu'elle, tu meurs.
Le fait est que je n'ai aucune envie de me traîner dehors avec cette chaleur, à tousser, éternuer et me moucher partout.

Je perds 20 minutes à la convaincre que je ne peux pas sortir, je la supplie même mais elle est inflexible.

Finalement je traîne les pieds jusqu'à ma chambre pour mettre un haut rose léger et une jupe bleue pour sortir.
Je me maquille un peu, beaucoup...

Quoi? J'aime beaucoup le naturel mais en ce moment mon visage ne ressemble à rien , j'ai une tronche de zombie.
De l'anti cernes pour cacher les valises sous mes yeux, du mascara, de l'eyeliner (marron), un peu de blush sur les joues et du rose sur les lèvres.
Je n'aime pas trop me maquiller mais je respecte une règle fondamentale qui consiste à : toujours en faire trop lorsqu'on se sent fade. .
Mais non Je ne suis pas bizarre.

AlbinosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant