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                Après avoir claqué la porte de sa chambre, Angélique s'était réfugiée dans la chambre de ses parents. Elle aimait moins cette pièce, plus sombre et rustique. En plus, il n'y avait pas de salle de bain. Elle entrait et fermait la porte à clé. Furieuse, elle se jetait à plat ventre sur le lit et frappait dans les coussins. La jeune femme n'en pouvait plus.

Depuis l'arrivée du Profiler, son monde, ses habitudes et sa vie avaient voler en éclats. Jamais, elle ne s'était sentie aussi seule et en colère. Elle se mettait sur le dos et essayait de respirer lentement. Après de longues minutes, elle se sentait mieux et décidait d'aller le lendemain à Lörrach. Qu'importe ce qu'en penserait Ryan, elle était majeure et libre de faire ce qu'elle voulait. Elle se relevait, sortie le dossier que lui avait donné Magalie, ainsi que les objets qu'elle cachait avec soin.

Le froid du métal, la fit frissonner et elle déposait le Glock 17, qu'elle tenait dans ses mains, bien à plat sur la coiffeuse de sa mère. Angélique vérifiait le chargeur. Il lui restait encore 5 balles, mais elle préférait préparer un chargeur de plus, juste au cas où. Puis pour se détendre, elle démontait son arme, comme le lui avait appris Henri.

Adolescente, la jeune femme avait commencé à faire des crises de panique, à l'idée que son père se fasse tirer dessus, dans l'exercice de sa fonction de policier. Alors, le meilleur ami de ce dernier, lui avait alors expliquer, que si elle apprenait à s'en servir, à comprendre comme cela fonctionnait, elle ressentirait moins de peur et cela avait été le cas.

Sûre d'elle, métrisant chacun de ses gestes, elle nettoyait le canon avec la brosse et le solvant nettoyant pour éliminer les traces de plomb et de poudre. Elle inspectait chaque partie, avec des cotons tiges et des disques en coton, avant de lubrifier certaines des parties amovibles. Enfin, elle remontait l'arme, soulagée de faire des gestes qu'elle connaissait par cœur. Apaisée de pouvoir à nouveau maitriser, cette partie de son existence.

La jeune femme sortait son téléphone et regardait à nouveau son itinéraire. Ensuite, elle effectuait des recherches sur le village de Hammerstein, car elle avait décidé de commencer par là et si elle avait le temps ou si elle ne trouvait rien, elle se rendrait sur les lieux des charniers. Elle décidait de concentrer son esprit sur son but et de ne penser à rien d'autre. Plus détendue, elle se recouchait et s'endormait après quelques minutes.

Elle courait dans une forêt sombre. Sa robe se prenait dans des ronces et de arbustes. Elle se sentait libre. Le vent soufflait doucement et les arbres dansaient. Le ciel était noir, mais elle n'avait pas peur, bien au contraire. Elle sautillait de joie, à l'idée de le retrouver. Une main douce et chaude se posait sur sa joue et elle se blottissait contre lui.

- M'aimes-tu ? Demanda-t-il.

- Oui. Répondit-elle, du bout des lèvres.

Il se penchait et l'embrassait avec passion. Elle passait les bras autour de son cou et il la soulevait. Un immense sourire se dessinait sur ses lèvres. Sa robe volait avec volupté autour d'eux. Elle était tellement heureuse.

- Sois mienne, ma tendre rose sauvage. Suppliait-il.

- Je le suis. Assura la jeune femme.

Ici, rien d'autre ne comptait. C'était leur monde. Leur rêve. La jeune femme avait conscience que rien n'était réel, mais ici, elle pouvait l'aimer de toute son âme. Lui. Une fois de plus, elle se blottissait contre son torse, en espérant ne plus jamais se réveiller.

- Tu dois être prudente. Promets-le-moi. Insistait-il sur chaque mot.

- Je le suis toujours.

Tendrement, il lui prit la main et l'emmenait sur un chemin. Après ce qu'il lui paraissait une éternité, ils s'arrêtèrent et il se plaçait derrière elle. Il embrassait son épaule, sa nuque et son oreille. Sous l'onde de plaisir qu'elle ressentait sous ses lèvres, Angélique fermait les yeux.

- Je te désire tellement. L'implorait-il, en frôlant sa peau.

Le cœur battant, le souffle court, le corps tremblant de passion, la jeune femme ouvrit les yeux et se retournait pour l'embrasser avec passion. Lentement, il fit glisser sa robe le long de son corps. Il caressait son dos, la courbe de ses reins, satisfait de la sentir frissonner sous ses doigts. Sa peau semblait s'embraser.

- Je t'aime. Murmurait-elle, comme une délivrance.

- Angélique. Chuchotait-il, happé dans le désir. Je... je te veux.

La jeune femme sentit des milliers de papillons battre dans son bas ventre, elle aussi, elle le voulait. Elle avait même tellement envie de lui, que chaque minute sans lui, elle avait l'impression de mourir.

Il glissait sa main entre ses cuisses et elle se cambrait pour s'offrir à lui. Le plaisir fut si intense, si implacable, que la jeune femme se réveillait soudain en sursaut.

Angélique restait assise dans son lit. Choquée par son rêve. Par l'érotisme inconscient qu'elle venait de vivre. Ebranlée par son propre désir. Le cœur battant à tout rompre, elle essayait d'échapper à son regard. À ses doigts sur sa peau, à ses lèvres. Machinalement, elle touchait les siennes, complètement perdue. Brusquement, son réveil sonnait et elle sursautait, avant de l'éteindre.

- Bon sang. Murmura-t-elle, en essayant de revenir à la réalité.

Elle n'arrive pas à croire qu'un simple rêve, puisse lui faire autant d'effet. Elle fermait les yeux et elle frissonnait, avant de les rouvrir aussitôt. Peinant à reprendre ses esprits, elle se levait, et faisait son lit.

Doucement, elle sortait de sa chambre et entrait dans la salle de bain qui se trouvait sur sa gauche. Tout le monde semblait encore endormi. Elle se rafraichissait sans perdre un instant et retournait dans sa chambre pour s'habiller.

Le carillon de la vieille horloge du couloir indiquait soudain, qu'il était 5 heures 30 du matin. Alors qu'elle allait sortir de sa chambre, elle entendit une porte s'ouvrir. Elle entre ouvrait la sienne et vit Éric descendre les escaliers en tenue de sport. A pas de loup, elle s'approchait de la seule fenêtre du couloir, qui donnait sur le parking et le vit partir sur la route forestière en direction du mont Hermone. Sans attendre, elle prit ses affaires, refermait soigneusement sa porte et descendit dans l'entrée. Elle mettait sa tenue de moto, ainsi que ses bottes. Alors qu'elle allait partir, elle décidait d'écrire un mot, histoire que le Profiler ne se lance pas à sa poursuite. Elle réalisait alors, qu'il l'avait laissée aller chez Magalie le jour d'avant et décidait d'en profiter.

 Elle réalisait alors, qu'il l'avait laissée aller chez Magalie le jour d'avant et décidait d'en profiter

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Ainsi elle serait tranquille pour plusieurs heures. Angélique revenait dans l'entrée, enfilait son sac, ses gants et son casque, avant de sortir. Elle décidait de ne pas démarrer sa moto sur le parking. Elle desserrait le frein, partait à pied sur le chemin de terre, avant de faire plusieurs mètres sur la route. Elle entendit alors le tracteur du paysan du coin et en profitait pour enjamber et démarrer sa moto. Dans 3 heures, elle serait à Lörrach.

Enfin libre, la jeune femme ne réfléchissait plus et se laissait aller. La route, la vitesse et la sensation de bienêtre prirent entièrement le dessus. Elle se sentait enfin elle-même. Les événements de ces derniers jours avaient fait ressortir une Angélique qu'elle ne connaissait pas et qui l'énervait. Elle voulait rester la femme, qu'elle avait toujours été. Ténébreuse et insoumise.

Cette idée, la fit frissonner de plaisir et elle accélérait. Être à moto était la meilleure sensation du monde. Être à la fois libre et dangereusement près de la mort. Il fallait maitriser ses émotions. La moindre parcelle de son être, car une seule erreur pouvait être fatal et c'était ce qui la faisait se sentir encore plus vivante.

TRIEB TOME 1 (DARK THRILLER) (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant