Lettre du 18 juillet 1916

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Chère Anna,

Pardonne-moi pour ce long retard mais je viens de recevoir ta lettre. Elle avait été envoyée dans la mauvaise région. J'ai changé de région il y a peu de temps.

Ici, il n'y a rien de mieux que là où j'étais avant. Les poux, les rats. Il fait seulement plus chaud ce qui nous réchauffe le cœur. La boue a laissé place à de la terre molle, ce qui est bien plus agréable. Les journées de réserve se font rares, la bataille est rude. Ici, les mutineries sont beaucoup plus nombreuses que dans l'ancienne tranchée. Les hommes se révoltent. Ils en ont assez.

J'ai raté ton anniversaire et j'en suis désolé, permets-moi de te souhaiter un bon anniversaire en retard. J'espère que tu vas bien. Tu me manques énormément.

J'ai eu des nouvelles de Jacob, il est sorti de l'hôpital en septembre mais il a été de nouveau blessé au même bras, il ne s'était pas bien remis. Il donc retourné à l'hôpital et il y est toujours. Je me sens désespérément seul. Je suis fatigué de cette guerre, de tout ce bruit, de tous ces morts. Il n'y aura donc jamais de fin ? Les hommes se mutilent toujours pour tenter d'échapper à cette tuerie mais ils se font attraper et passent au conseil de guerre. Ces gars là, on sait ce qui les attend.

Je suis fatigué et la seule qui me tienne encore de bout, c'est toi.

Je t'embrasse.

Christian


Histoire de deux soldats ennemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant