Chapitre 1 partie 2

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"-Et, là, la nouvelle, tu travailles pas, tu vas te faire virer surtout si des personnes complètement idiotes te dénoncent.
-J'aimerais travailler mais je ne sais pas faire.
-Qu'est-ce que tu fais là alors ?
-Je cherchais un emplois et voilà.
-Il t'a dit quoi le père Bablem ?
-C'est qui ?
-Le directeur.
-Ah, euh que j'apprendrai.
-Mouais, bah nous on veut pas d'une débutante surtout pour une commande aussi importante.
-Je sais bien mais...
-Il n'y a pas de mais qui tienne. Tu vas aller apporter ces habits aux mannequins."

Je m'en vais avec le panier sur la hanche. J'entends d'ici le ricanement des jeunes demoiselles. Je baisse la tête puis je m'avance jusqu'à la porte. Je leur tends le panier et elles se jettent dessus comme de vulgaires chiens. D'ailleurs elles m'aboient dessus pour me dire de déguerpir.

Je préfère les écouter, je reprends le panier puis je m'éclipse discrètement vers la porte. Je la referme en laissant les furies à l'intérieur.

Je regagne le sous-sol, elles me regardent toutes. Flora, la plus petite d'entre elles, me fait gentiment un sourire pour me donner du courage. Je lui rends l'appareil avec le plus beau sourire que je puisse faire. Je vois bien que son sourire s'efface quand Louane, celle qui m'avait parlé, croise son regard.

Je me rassois à mon poste et je me mets à compter les heures. Jusqu'au moment où le photographe de la Baronne se fait annoncer. Tout le monde, même les couturières, les blanchisseuses et pleins d'autres encore, se rassemblent dans le hall. Là je vois plus d'une vingtaine de magnifiques que dis-je, de splendides jeunes femmes. Sur le plateau elles sont beaucoup plus sérieuses et gentilles que dans le vestiaire.

Elles me font pitié, vous savez pourquoi ? Non et bien parce qu'elles essayent de séduire le photographe. Il n'est pas mal, brun aux yeux noisettes, typique, mais il est si charismatique, un seul regard et vous êtes amoureuse. Il ne se laisse pas avoir si une intruse se fait passer pour une mannequin il la reconnaît tout de suite.

  Ça va vous paraître idiot mais quand il m'aperçoit et me fait un sourire je fonds moi aussi. Plutôt grand il dépasse monsieur Bablem qui est assez grand lui aussi. Je lui donnerais plutôt 20 ans et encore. J'apprends bien vite son prénom, Maxon.

  Je passe devant lui en me forçant de baisser la tête mais c'est trop dur, je le regarde, je l'étudie comme pour choisir un animal, et j'ai honte. Le rouge monte sur mon visage. Maintenant plus rouge qu'une tomate je rejoins mon lieu de travail un étage en dessous. Quand je sens une main qui m'attrape.
"-Mais qu'est-ce que tu fais encore ici, tu aurais dû partir depuis longtemps, s'écrit Monsieur Bablem.
-Oui pardon monsieur je mis rendait justement.
-Où ça ?
-Eh bien au sous-sol.
-Non retourne chez toi on a plus besoin de toi aujourd'hui."

  J'opine du chef puis je rentre chez moi. Je traverse Paris à pied et arrive 25 minutes plus tard. Sur mon lit est posée une enveloppe. Le concierge a dû me la poser plutôt. Je vois à 20 francs, pourtant le directeur m'avais pourtant expliqué que je devais recevoir 50 francs. Je vois un mot dans le l'enveloppe : Je vous remercie d'avance car je vous ai pris 30 francs pour payer le loyer. Thomas le fils du concierge.

Je suis rassurée, Thomas est tellement prévoyant et gentil, il m'a même laissé un jour de plus pour payer ma chambre. Au moins maintenant je n'ai plus à me soucier de ce foutu loyer.

Ayant mon après-midi de libre, je décide de sortir me promener dans la capitale. Je hante les rues de Paris jusqu'à, je pense, 18 heures. Je continue ma balade après avoir acheté de quoi manger. Je m'achète aussi une plus belle robe, rose avec une pointe de gris, ornée de quelques dentelles fines accrochées en haut du col mais plus du tout à la mode. Je garde tout de même 10 francs pour manger jusqu'à ma nouvelle paye.

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