5 septembre 2015
Premier face à face avec un psy depuis mon incarcération (non, non, pas mon arrivée dans cet asile chaleureux et accueillant : incarcération). J'avoue que j'ai un peu la pression mais je pense que ça devrait bien se passer. Après tout c'est la « pouffe » avec qui j'ai rendez-vous.
J'entends parler dans l'interphone en fin de matinée. Un homme qui dit : « Face au mur du fond, vite, et les mains sur la tête ». Moi, je n'ai pas vraiment le choix, je m'exécute. Une fois m'être bien plaqué au mur couvert de pisse (parce que oui, ils n'ont toujours pas nettoyé la cellule ces cons !) j'entends la porte blindée cliqueter puis racler le sol bétonné. Là je sens une paire de main qui me plaque la tête contre le mur, une deuxième qui maintiens mes mains, et une troisième qui me passe des menottes. Après ça, ils m'emmènent dans le dédale d'Arkham avec ses longs couloirs obscurs, ses patients qui hurlent et cette odeur de transpiration, de douleur et de folie.
Ils m'entraînent ensuite sous une alcôve. Ils me retournent et je vois leurs têtes de gardiens. Non, sérieusement, ils ont une tête de gardien, ça peut paraître étrange mais c'est comme ça. Il y en a un qui sort un Glock 18 de son holster et qui le braque sur ma tempe. Ça me met juste un peut la pression. Il me chuchote à l'oreille. J'ai toujours trouvé super érotique de chuchoter des trucs aux oreilles, et là j'avais juste envie de rire tellement c'était ridicule de penser à ça maintenant. « T'as buté la fille d'un collègue, le taré. Je te préviens, au moindre faux mouvement, au moindre soupçon, c'est fini, pigé ? » Je me contente de hocher la tête en retenant mon fou rire.
Ensuite, ils finissent par m'amener dans une petite salle capitonnée (super propre, c'était impeccable, pas comme ma cellule tiens !) avec une table et deux chaises en fer. Sur la chaise, y'a pouffe (quelle surprise, alalala c'est insoutenable !). Elle me désigne le siège de la tête (surtout me dit pas bonjour connasse). « Bonjour Mr Tone. » Je lui répond en hochant la tête. Y'a pas de raison : elle s'est pas présentée cette pouffe.
- Bon, si vous voulez qu'on aille quelque part, il va falloir coopérer.
- Jolie coiffure.
Là elle s'y attendait pas. Enfin j'imagine puisqu'elle ouvre la bouche et secoue un peu la tête avant de me lâcher un « merci » bien timide.
- Vous savez ce que j'aime avec les chignons ?
- Heu... non.
- L'aiguille.
Je me lève, je saute à pieds-joints et je fais passer mes mains menottées devant moi. Là je l'attrape par le col de sa blouse et je lui donne un coup de tête. Elle est sonnée, j'en profite. J'entends des pas dans le couloir. J'attrape maladroitement l'aiguille et je la plonge dans la serrure de mes menottes. Quelqu'un ouvre la porte blindée. Après quelques secondes à la manipuler, j'entends enfin un « clic » et je jette mes menottes sur visage du gardien qui vient de s'engouffrer à l'intérieur de la salle. J'attrape la pouffe par le cou et j'applique la pointe de l'aiguille sur sa gorge. Il y quatre garde en face de moi, un Glock 18 pointé sur moi. Sauf que j'ai une otage. Donc j'ai un moyen de pression. Mais le seul soucis, c'est que les gardiens m'ont fait part de leurs intentions et que si ils acceptent mes revendications, je suis grave dans la merde. Mais je le suis déjà non ?
- Tu la laisse partir, tu pose cette aiguille et tu met tes mains sur ta tête ! Hurle l'un des messieurs en tenue anti-émeute.
- Ok.
C'est marrant ils comprennent pas. Ils pensent que je suis un de ces tarés d'à côté mais... enfin bref, j'ai pas toute la journée.
- Je veux qu'on nettoie ma chambre et...
- Oui ?
- De la musique. Vite.
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Le Mélomane : Morceaux de choix
FanfictionJ'ai un don. J'ai une très bonne oreille. Il y en a qui volent, qui tirent des lasers avec leurs yeux ou qui ont simplement beaucoup de fric mais moi, c'est les oreilles. Pas terrible vous dites ? Vous n'avez rien vu... La plupart des personnages a...