Je change de musique. We didn't start the fire de Billy Joel. Pas mal. Je commence à courir, le voleur a au moins vingt mètres d'avance. Les passants s'écartent, toujours avec cet air indifférent. « Harry Truman, Doris Day, Red China, Johnnie Ray
South Pacific, Walter Winchell, Joe DiMaggio
Joe McCarthy, Richard Nixon, Studebaker, Television
North Korea, South Korea, Marilyn Monroe »Du coin de l'oeil je vois un flic. Il porte la main à sa ceinture. Pas bon. Il agrippe la crosse d'un petit calibre. Pas bon du tout. Je ne veux aucun mort, je vais donc avoir deux choix : devancer le voleur et le plaquer au sol avant que le flic ne tire ou je me jette sur le flic mais le voleur arrive à s'en tirer. Première solution.
« Rosenbergs, H-Bomb, Sugar Ray, Panmunjom
Brando, The King And I, and The Catcher In The Rye
Eisenhower, Vaccine, England's got a new queen
Marciano, Liberace, Santayana goodbye »J'accélère, je me jette en avant. J'arrive à l'attraper à la taille, il tombe à la reverse. J'entend une détonation. Des cris. Je me retourne, le flic est mort, une balle dans la tête.
« We didn't start the fire
It was always burning
Since the world's been turning
We didn't start the fire
No we didn't light it
But we tried to fight it »En me relevant, je vois le SDF qui me suivait s'engouffrer dans une ruelle. Bon, ce flic était sur le point de buter un simple voleur à la tire, je ne vais pas le pleurer. Mais bon, je dois dire que c'est quand même pas trop mon style. Enfin, je n'ai plus qu'à partir discrètement sans demander mon reste, je suis censé rester « tranquille ». Et puis je ne sais pas ce qui m'a pris de courir après ce type.
On frappe à la porte de ma chambre. J'avoue avoir la flemme de me lever de mon lit, j'essaye de dormir un peu. Je regarde l'heure sur mon téléphone. 21 : 12. J'avais rendez-vous avec Waller il y a trente minutes. Fait chier ! Je me lève en panique, j'enfile mes basket et mon hoodie en renversant un vase sur le tapis de la chambre. Je suis stressé je fait n'importe quoi ! Bon, j'enroule le tapis pour cacher les morceaux de verre, je me passe une main dans les cheveux et j'ouvre. C'est crâne d'oeuf qui ouvre ( crâne d'oeuf ça me paraît bien comme surnom ).
- Monsieur Tone, une voiture vous attend, je vous prierais d'enfiler ceci. Il me tend un costume impeccable. Après tout, pourquoi refuser ?
- Je suis à vous dans 10 minutes.
Je regarde l'heure de mon téléphone. 21:30. La berline a fait vite, je suis devant « Le paon », un restaurant français de cuisine moderne. Derrière moi, il y a crâne d'oeuf avec un 9mm silencieux caché derrière un grand caban noir ( tout pour plaire ce crâne d'oeuf ). Je pousse les grands battants de la porte vitrée et j'entre dans le hall. Très classe. Tellement classe que j'entend la 7e symphonie en A majeur Op. 92 « Allegretto » de Beethoven. Tellement classe qu'il y a un tapis rouge, un guichet en marbre avec un petit français avec une moustache bien taillée derrière et un lustre en cristal qui pend du plafond, voyez ? Sauf que pour vous, il n'y aura pas deux « men in black » devant la salle du restaurant et un crâne d'oeuf qui vous suit. L'un des types sort un flingue et le braque sur moi, le deuxième sort un détecteur de métaux. Je sort mon téléphone, mes écouteurs et je déboucle ma ceinture. Il passe le détecteur d'abord sur mes pieds, puis remonte lentement et se met à clignoter vers ma tête ( Ça se sent que je passe une journée de merde ? ). Le type fait une drôle de tête. Il devient tout pâle, de la sueur commence à perler sur son front. Je pense que c'est pas bon signe. Il recule et me dis un petit : « Bonne soirée, monsieur. » Quelque chose ne va pas. J'entre dans la salle. Vide. Sauf Waller, tranquillement installée à une table. Ça y est. Ils ont dû me placer un GPS dans la nuque. Surtout, garder son calme. Je vais retirer ça au plus vite. Et au plus vite, ça veut dire avant de dîner avec Waller. Je prend un couteau à viande qui est posé à côté d'une assiette. Je tourne les talons. Crâne d'oeuf a remarqué. Il porte automatiquement la main vers son arme. Le plan est simple : aller dans un endroit où je serais seul, sans caméra nu micro et j'enlève le truc de ma nuque. Simple, rapide et efficace : j'aime. Un peu douloureux, je sais. Mais bon, je veux être capable de disparaître. Donc la meilleure salle pour effectuer l'opération dans ce restaurant serait... les toilettes.
- Excuse-moi Crâne d'oeuf, je dois aller faire un tour au petit coin.
- Pardon ?
- Désolé, j'ai oublié que je parlais. Bon, je dois aller me vider la vessie, je reviens. Tu pourrais pas me dire où c'est ?
Il s'écarte et me laisse retourner dans le hall. Là au lieu de sortir en prenant à gauche, il faut passer derrière le guichet à droite, pousser la porte et faire son affaire. Je me regarde un instant dans la glace au dessus du lavabo. J'ai vraiment une sale gueule. J'enlève mon costume et le met sur le bord du lavabo. Je me tourne pour essayer de trouver la cicatrice de l'opération. C'est bien dans ma nuque que l'appareil est placé. Je sors le couteau, je regarde la lame. Puis je repasse là où l'opération avait été faite, je coupe les fils qui retenaient ma peau. Ça fait mal si vous ne savez pas. Je m'apprête à plonger deux doigts dans la plaie qui s'est rouverte quand crâne d'oeuf entre dans la pièce. Il reste scotché devant la scène. Là, deux options s'offrent à moi : le buter ou le mettre KO. Sachant que c'est un connard, je prend le couteau et le jette de toute me forces vers lui. J'atteins son épaule, il s'écroule contre le mur. Il tente désespérément d'attraper son arme mais c'est peine perdue. Je me jette sur lui et dégaine son arme. La suite n'est pas vraiment difficile à imaginer.
Une fois crâne hors-piste, je me rends compte que j'ai perdu pas mal de sang et que ça commence à pas très bien aller. Je ne pourrais pas recoudre la plaie, je vais devoir trouver un truc. Mais avant toute chose, enlever le GPS. Je plonge mon index et mon majeur dans la plaie, avance délicatement et là je touche un objet métallique. J'essaye d'attraper ses coins. C'est bon. Je tire lentement vers l'arrière. Ça fait très très mal là. Je grogne très très fort. Je serre le manche du couteau avec mes dents. Je continue. C'est bon. Je laisse tomber le couteau dans le lavabo. Je déchire un pan du manteau de crâne d'oeuf et le presse contre la plaie. Je pose l'objet devant moi. Ce n'est pas un GPS ni un émetteur radio. C'est un explosif. Un moyen de « persuasion ». Maintenant ça me revient, Waller avait parlé d'un projet. Utiliser une équipe de super-criminels contre leur volonté. La Task Force X. Je suis le premier. Le premier du Suicide Squad.
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Salut les gens ! Vous savez quoi ? On a presque atteint les 200 vues ! Un gros merci ! J'espère que vous avez aimé cette partie même si elle était plus courte ! Mais préparez-vous au face à face avec Waller !
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Le Mélomane : Morceaux de choix
FanficJ'ai un don. J'ai une très bonne oreille. Il y en a qui volent, qui tirent des lasers avec leurs yeux ou qui ont simplement beaucoup de fric mais moi, c'est les oreilles. Pas terrible vous dites ? Vous n'avez rien vu... La plupart des personnages a...