24 septembre 2015
Je crois qu'il est 5 heures, je ne sais pas exactement. Le soleil qui monte tranquillement entre les hauts buildings de Gotham me réveille. Fait chier, j'ai oublié de fermer les volets. Je suis trop fatigué et trop faible pour m'énerver. Je n'ai qu'à regarder le soleil. Cette grosse boule orange qui met un peu de couleur dans ce royaume du verre et de l'acier. Les premiers gens commencent à sortir, on entend les premiers embouteillages. Le bruit d'un train qui part. Des pas dans le couloir. La personne du dessus vient de se cogner le pied contre le coin du lit. Courage, ça nous est tous arrivé.
Je palpe ma nuque. Le sang a coagulé et a formé une espèce de pâte gélatineuse sous mon bandage. C'est pas génial mais je suis une daube pour recoudre à un endroit que je ne vois pas.
J'avais besoin de sommeil. Je me sens déjà mieux.
Faisons le point : j'ai passé quelques temps dans un asile, je suis ressorti grâce à Waller, je suis à Gotham, ma sur est dans la merde, j'ai une nouvelle mission et j'ai l'impression d'oublier quelque chose.
Je me lève. Ma nuque me fait mal. Je vais devoir faire avec. Je m'habille avec un jean et mon hoodie et j'ouvre la porte. Sur le palier, il y a un gros carton qui a l'air plein à craquer. Les affaires. En soupirant, j'emmène le carton sur mon lit et je commence à le déballer. Vous savez, je me sens un peu comme le matin de Noël mais avec une gueule de bois. Je suis claqué mais quelque part ça me réconforte un cadeau. C'est con, hein, puisque c'est les affaires du boulot mais bon, ça me fait plaisir. Sur le dessus est posée mon arme de service. Un Walther PPK avec silencieux et poignée ergonomique. J'ai l'impression de tomber sur une vieille amie. Une amie que j'aurais préféré morte. J'ai trop tué avec elle. Mais en même temps, je ne crois pas avoir vraiment le choix. Je la pose à côté. En dessous est posé un caban noir. J'avais l'habitude de le mettre avant, histoire de me donner un look cool. (Vous avez remarqué que « look cool » ça peut se lire dans les deux sens ?) Je ne pense pas le remettre. Poubelle, donc. Ensuite, il y a un portefeuille avec des permis, des accès, des cartes qui me permettent d'aller un peu n'importe où sur le territoire américain et quelques-uns servent même en dehors. À côté est posée une oreillette, mon seul moyen de communication avec Waller. Je la met dans la poche de mon jean. À côté de l'oreillette, il y a des clés de voiture. Aucune idée de ce que c'est mais je sens que ça va me plaire. Et en dessous de tout ce fatras, il y a une mallette noire. Je sais ce qu'il y a dedans. Un instrument de professionnel. Je l'ouvre. Dedans, il y a de la mousse grise. Et dans la mousse grise, il y a un fusil 22LR en pièces détachées. Et le silencieux qui va avec. Je la referme et la pose sur mon lit. Le carton est vide, il est temps d'aller voir ma caisse.
Vingt minutes plus tard dans le parking sous-terrain de l'hôtel, je suis prêt à partir. J'ai mis un nouveau hoodie noir uni que j'aime bien, ça me donne un air décontracté. J'ai la mallette à la main, le flingue à ma ceinture, l'oreillette en dessous de mon casque. J'appuie sur le bouton des clefs. Une Honda Accord blanche se met à clignoter. Pas mal.
- Pas mal non ?
Hem. La personne qui vient de dire ça lit dans mes pensées et je ne vois personne d'autre dans le parking.
- Si on veut.
Haaaaa mais oui ! J'avais oublié que j'avais une coéquipière. Une japonaise qui plus est.
- Vous ne vous êtes ni présentée, ni montrée. Je croise les bras et j'attends ou tu montres ta propriétaire, petite voix ?
Une femme sort de la Accord. De longs cheveux noirs tirés en arrière, le regard doux, mais pas inoffensif,pas grande, mais pas petite non plus, un masque blanc avec un point rouge lui recouvrant tout le visage jusqu'au nez. Sa tenue de combat est plutôt impressionnante : une étoffe rouge portée en ceinturon, un blouson en cuir noir, des mitaines de combat et un katana magnifique, je n'en ai jamais vu de tel. Rien qu'en la regardant, je peux dire deux choses : elle est dangereuse mais ne l'a pas été toute sa vie et elle cache une grande tristesse derrière une allure fière et noble.
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Le Mélomane : Morceaux de choix
FanfictionJ'ai un don. J'ai une très bonne oreille. Il y en a qui volent, qui tirent des lasers avec leurs yeux ou qui ont simplement beaucoup de fric mais moi, c'est les oreilles. Pas terrible vous dites ? Vous n'avez rien vu... La plupart des personnages a...