Je me redresse vivement sur mon lit, dégoulinante de sueurs froides. Le souffle court, je scrute les alentours, craintive. Je suis dans ma chambre et par les rideaux tirés, je peux voir le soleil qui commence à se lever. Une main sur mon cœur affolé, j'essaie d'avoir une respiration régulière, en vain. Je n'avais encore jamais fait un cauchemar aussi réaliste que celui-là. C'était comme si je revivais la scène. J'étais à nouveau là-bas, je pouvais sentir la fumée de cigarette d'un passant et la bise légère sur mes joues. Et puis elle était là... ma mère était là, encore plus belle que dans mes souvenirs. Elle était souriante et pleine de vie. J'ai réussis à sentir la chaleur de ses bras, à entendre le son de sa voix et de son rire si particulier. Cela faisait tellement longtemps. N'ayant plus la force de me retenir, je me mets à pleurer en silence. Pourquoi cela me fait toujours aussi mal ? J'aimerai tellement tout oublier ou simplement tout recommencer...
Après un coup d'œil à mon réveil, je me lève et sors de ma chambre pour aller prendre ma douche. Il est trop tard pour me rendormir alors autant profiter de ma demi-heure d'insomnie pour me détendre un peu avant d'aller en cours. Une fois habillée et coiffée, je descends les marches en silence pour ne pas réveiller mon père et sa copine, Léa. Je suis contente qu'il est réussi à avancer malgré la perte de sa femme, moi je n'y arrive pas. Rien ni personne ne comblera le vide qu'elle a laissé derrière elle. Cependant, à ma plus grande surprise, j'ai accepté Léa sans trop de peine. En réalité, je ne la vois pas comme ma belle-mère elle est un peu comme la meilleure amie que je n'ai jamais eue. Elle n'a jamais cherché à remplacer ma mère bien au contraire. Elle m'a expliqué qu'elle avait connu à peu près la même chose que moi. Ses parents ont divorcé quand elle avait dix ans et sa belle-mère a tout fait pour prendre la place de sa mère. C'est pour cela que l'on a plus une relation amicale qu'une relation parentale, si je peux appeler cela comme cela. Et puis mon père m'a confié qu'il ne l'aimera jamais autant que maman, alors cela a changé mon regard envers Léa.
Enfin bref, je me dirige vers la cuisine du rez-de-chaussée, plongée dans la pénombre. J'allume la lumière et sort le lait du frigo. Je le verse dans un bol et le met aux micro-ondes. En attendant qu'il soit prêt, je sors le chocolat en poudre du placard en me frottant les yeux. Puis je m'assoie à la table de la cuisine avec mon bol fumant. Tout en mangeant une tranche de brioche je regarde dehors. Aujourd'hui je rentre dans une nouvelle école. Un nouveau lycée, de nouveaux camarades de classe, de nouveaux profs, un nouveau départ. Même si on a été obligé de déménager à cause du travail de mon père en pleine année scolaire, je suis contente. Je n'aurais plus à supporter le regard apitoyé et hypocrite des gens de mon ancien lycée. Sur le coup c'est réconfortant de savoir que les gens compatissent à ma douleur mais au bout d'un moment cela me rendait encore plus malheureuse. Leurs comportements ne cessés de me rappeler la mort de ma mère et je commençais à étouffer. Cela fait maintenant une semaine que nous sommes arrivés sur la côte Est des États-Unis et c'est le premier cauchemar que je fais. Ce doit être à cause de ma rentrée. La dernière que j'ai faite dans une nouvelle ville c'est ma mère qui m'y avait emmené. Mais pour cette fois je vais devoir y aller seule.
Tout à coup, j'entends des pas descendre l'escalier. Je tourne la tête pour voir arriver Léa. Ses cheveux blonds sont totalement décoiffés et ses yeux se plissent à la lumière de la cuisine. Je souris face à son expression adorable. Une fois ses yeux habitués à la lumière et me lance surprise :
« Déjà réveillée ? Ne me dit pas que tu es pressée d'aller en cours, » dit-elle avec un air taquin.
Je souris et secoue la tête de droite à gauche. Elle se penche pour me faire un bisou sur la joue, je l'imite. Elle met la machine à café en route et s'assoit en face de moi. Je finis mon petit déjeuné en silence et je lave mon bol dans levier :
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Rebirth
Mystery / ThrillerLe terrorisme. Généralement, ce mot fait réfléchir, engendre des colères ou des tristesses sans bornes, mais surtout il provoque de la peur. Quand l'on voit toutes ces images d'horreur aux informations, on ne pense qu'à une chose : "j'ai eu de la c...