Ethan ouvre la porte des toilettes avec une extrême lenteur. Nous sortons le cœur battant de notre cachette. Une fois la porte refermé, Ethan attrape mon poignet gauche et il me tire vers la cage d'escalier. Nous montons les marches quatre à quatre par peur d'être découvert. Ethan s'arrête brusquement en haut des marches. Je heurte violement son dos. Il grimace. Je lève vers lui des yeux désolés mais il n'en prend pas compte. Tout en vérifiant que personne ne rode dans le couloir, il passe son bras droit autour de mes épaules pour éviter que je sois derrière lui et que je le bouscule une nouvelle fois. Cette soudaine proximité me surprend mais me rassure à la fois. Nous avançons dans le couloir la peur au ventre. Ethan se dirige vers la porte de la salle n°32. Après une petite hésitation, il l'ouvre. Mon cœur cesse de battre jusqu'à ce que je comprenne que la pièce est vide. Je m'apprête à soupirer de soulagement quand Ethan souffle :
« Putain... »
Je suis alors son regard et tombe sur le corps d'un homme étendu sur l'estrade de bois clair. Une impressionnante flaque de sang l'entoure et tâche sa blouse blanche. Je le reconnais, c'est monsieur Williams, le prof de physique-chimie. Son corps est criblé de balles, ses agresseurs ne lui ont laissé aucune chance. Les sanglots me gagnent. Lexie m'a dit qu'il avait deux filles de 5 et 8 ans. La main droite d'Ethan se plaque sur ma bouche pendant referme la porte de la salle.
« Chut... silence, s'il te plait... arrête de pleurer..., » souffle-t-il tremblant.
Il me traine vers le premier laboratoire pendant que je tente en vain de retirer l'image de Monsieur Williams de mon esprit. Quand on arrive devant la porte, Ethan pose ses yeux sur moi. Il semble attendre mon autorisation pour l'ouvrir. Résignée, je hoche la tête. Après tout je n'ai pas le choix, le shérif nous a donné un ordre. Et puis maintenant c'est trop tard, je suis déjà hantée par la mort de ma mère et celle de monsieur Williams alors une de plus ou une de moins, la différence ne sera pas grande. Ethan appuie donc sur la poignet et pousse le panneau. La première chose que je vois c'est le canon d'une arme à feu braqué sur nous. Nous avons un mouvement de recule. Incapable d'affronter le regard de la personne qui tient l'arme, je cache mon visage dans la veste d'Ethan. Le souffle court et les larmes dévalant mes joues, j'attends qu'une balle traverse ma chair. Soudain la voix d'Ethan râle nerveusement à mi-voix :
« Putain Mia, fais gaffe avec ça !
- Dé-désole, je... vous m'avez fait peur... »
Je relève la tête. La jolie blonde se tient là devant nous, une arme automatique dans ses mains pendantes. C'est à ce moment là que je comprends les paroles de Léa quand elle disait : « On voit toujours les émotions des gens sur leurs visages. Quelqu'un qui veut tuer n'aura pas la même expression que quelqu'un qui cherche seulement à se défendre. » Mia ne me fait absolument pas peur avec cette arme. Son visage livide et innocent n'a rien d'inquiétant. Son t-shirt clair et ses mains sont tâchés de sang mais je ne ressens aucune crainte. Est-ce que je tiens là le moyen de surmonter ma peur des armes à feu ?
Un peu plus loin, allongé sur une paillasse, Caleb fixe le plafond avec un certain soulagement. Des compresses usagées s'empilent sur le sol ce qui montre l'ampleur des dégâts. Son t-shirt lui a été retiré dévoilant une large plaie d'où sort un flot de sang interminable. Sa peau légèrement bronzé est luisante et sa poitrine se soulève de façon irrégulière :
« Caleb, » souffle Ethan.
Il se précipite vers lui. A ce moment, Josh et Jasmine sortent de leurs cachettes. Josh était derrière la paillasse où se trouve Caleb, et Jasmine était cachée par un coin du mur de la salle. Cette dernière se précipite vers moi pour me faire entrer dans le labo et Mia ferme la porte derrière nous. Jasmine me réconforte comme elle peut mais je la sens tout aussi nerveuse que moi. Je pense qu'elle se rasure plus qu'elle me rassure. Mes yeux sont rivés sur Caleb. Son teint est affreusement pâle et son visage est crispé par la douleur. Mes larmes se mettent de nouveau à couler.
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Rebirth
Mystery / ThrillerLe terrorisme. Généralement, ce mot fait réfléchir, engendre des colères ou des tristesses sans bornes, mais surtout il provoque de la peur. Quand l'on voit toutes ces images d'horreur aux informations, on ne pense qu'à une chose : "j'ai eu de la c...