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Prise d'une panique incontrôlable, Lexie se mit sur ses pieds et nous ordonne de la suivre. J'essaie de la retenir, persuadée qu'elle se jette dans la gueule du loup. Mais elle écarte son bras pour éviter ma main et continu de descendre les marches. Je regarde Ethan, le suppliant de faire quelque chose pour la résonner. Celui-ci lève les yeux au ciel comme s'il se fiché de ce qu'il risque d'arriver à Lexie. Mais il finit par lui lancer nonchalamment :

« Reste là. Tu vas te faire tuer.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? crache-t-elle. Moi, contrairement à toi, je ne reste pas tranquillement assis pendant que les autres se font descendre ! Je ne pense pas qu'à moi, ça s'appelle l'altruisme, ça te dit quelque chose ? »

Je fais les gros yeux, choquée par toute cette méchanceté qui ne lui ressemble pas. Je ne la pensais pas capable d'être aussi dure envers quelqu'un. Peut-être que les récents événements l'ont trop mise sous pression et la rendent facilement irritable. Quoi qu'il en soit, Ethan n'est pas décider à se laisser marcher sur les pieds et rétorque sur un ton sec :

« Je sais parfaitement ce qu'est l'altruisme mais je ne confonds pas ce mot avec « suicide » ! Je ne pense pas que ton Tim veuille embrasser un cadavre alors réfléchit avant d'agir ! Et puis tu n'es pas la seule à avoir quelqu'un qui t'es cher prisonnier de ces psychopathes. »

Sur ses mots, il se lève et écrase avec colère sa cigarette sur une des marches en métal de l'escalier de secours. Il s'appuie ensuite sur la rambarde pour passer ses mains dans ses cheveux châtain. Lexie s'est partiellement retournée vers nous près de la porte qui mène au premier étage, les yeux embués de larmes. Ceux-ci font l'aller-retour entre Ethan et moi, perdus. Consciente que les paroles d'Ethan étaient à coup sûre juste mais aussi particulièrement rudes, je lui dis :

« Il n'a pas tout à fait tord, Lexie. Il faut que nous trouvions un moyen de prévenir ton père avant que ça ne se termine mal. C'est beaucoup trop dangereux d'aller délivrer Tim seuls. On risque notre peau et ça ne fera qu'empirer la situation. Il faut attendre que la police intervienne, on n'a pas le choix. »

Lexie baisse la tête avec tristesse. Je descends les quelques marches qui me séparent d'elle et la prend dans mes bras nerveux. Elle passe les siens autour de ma taille et se met à pleurer sur mon épaule. Mes doigts glissent dans ses cheveux blond et soyeux pour essayer de la calmer.

Soudain des voix se font entendre dans la cour et elles se rapprochent de l'escalier de secours. Sans que je comprenne ce qu'il m'arrive, Ethan nous empoigne et nous fait entrer dans le bâtiment. Le fait de revenir au premier étage, aussi près de ces « psychopathes », comme a dit Ethan, ne me rassure pas le moins du monde. Je me mets à trembler comme une feuille dans les bras de Lexie. Celle-ci regarde autour d'elle paniquée. Soudain des pas se mettent à claquer sur le balatum dur du lycée. Mon cœur s'emballe. Ethan m'attrape le bras et m'entraine vers le couloir sans-issue de gauche, à l'opposé des bruits de pas. Je réussis à prendre la main de Lexie pour éviter qu'elle ne reste au milieu de couloir, totalement à découvert. Ethan ouvre bientôt une petite porte dans un renfoncement du mur. Je n'ai pas le temps de voir grand-chose mais avant qu'Ethan referme la porte, j'aperçois le charriot de l'agent d'entretien. Une fois dans le noir complet, on n'entend plus que nos respirations haletantes.

« Ne bougez pas, ne parlez pas et surtout restez le plus calme possible, » murmure Ethan d'une toute petite voix.

Ma respiration est de plus en plus saccadée et tremblante. Je ferme les yeux et je m'assoie à même le sol. Mes jambes ne sont plus capables de soutenir le poids de toute l'angoisse qui me ronge. Mes mains grippent mes chevilles et je pose mon front sur mes genoux. J'essaie de laisser mon esprit divaguer loin de ce local sinistre mais chacune de mes pensées me ramènent à l'instant présent. Des larmes silencieuses se mettent alors à courir sur mes joues brulantes pour atteindre mon menton tremblotant. J'entends les pas s'approcher, encore et encore. Puis ils s'éloignent petit à petit jusqu'à ce qu'il ne reste plus que leurs échos. Je pousse un profond soupir de soulagement. Nous avons eu une nouvelle fois de la chance mais pour combien de temps encore ? Tout à coup de la lumière jais. Je relève la tête et me rend compte qu'il s'agit du téléphone d'Ethan. Il éclaire Lexie puis moi. Je le vois hausser les sourcils quand il se rend compte que je suis par terre mais il ne dit à ce sujet. En revanche, il nous annonce :

« Il faut qu'on aille au sous-sol.

- Impossible, dit alors Lexie. Il faut qu'on sorte du bâtiment pour y accéder et puis ça nous avancera à quoi ? Ça ne nous aidera pas à libérer les autres et encore moins à prévenir mon père. »

Ethan lâche un petit rire moqueur. Puis il dit avec un air malicieux :

« Tu es beaucoup trop sage pour connaitre tous les recoins de ce lycée. Le sous-sol est l'endroit parfait pour sécher. Les profs et le dirlo ne pensent jamais à aller voir là-bas. Et puis c'est pratique pour fumer, on est au chaud.

- Tu fumes dans la chaufferie ! s'exclame-t-elle.

- Chut ! Tu vas nous faire repérer, » fait-il en regardant la porte.

Après un instant de silence, il reporte son attention sur Lexie :

« Et puis je ne suis pas le seul à le faire », réplique-t-il comme s'il était accuser à tord de quelque chose de grave.

Je finis par me lever et je regarde Lexie. Elle ne semble vraiment pas d'avis pour aller à la chaufferie. Pour ma part, je la vois comme un bunker où je pourrais mit cacher en attendant que tout cela cesse. Mais il faut sortir du local. Et si on se retrouvait nez-à-nez avec un de ces hommes armés ? Ethan continu son explication à voix basse :

« Je suis quasiment sûr qu'il doit y avoir deux ou trois élèves planqués là-bas. Plus on sera nombreux mieux on arrivera à sortir de là. »

Lexie ne semble toujours pas convaincue et me jette un coup œil. Je baisse la tête ne sachant que faire. Elle pousse un long soupir alors je relève la tête commence à bouger mes doigts mais elle me stoppe :

« Attend, Ethan éclaire-la, je ne vois pas ce qu'elle dit. »

Il s'exécute sans broncher. Je plisse les yeux face à la lumière vive de son téléphone et recommence ma phrase :

« On sera plus en sécurité là-bas. Je pense que ça vaut le coup de tenter quelque chose si ce n'est pas trop loin d'ici. »

Lexie retranscrit à voix haute ce que je viens de dire et le visage d'Ethan se crispe légèrement. Je fronce les sourcils. Il baisse les yeux et se gratte la nuque, nerveux :

« Il faut qu'on aille à côté du local d'entretien du rez-de-chaussée.

- C'est une blague ? demande Lexie.

- Mais on peut y arriver, continu-t-il confiant. Il suffit de prendre notre temps et de faire attention.

« Mais il n'y a pas des hommes dans le hall qui attendent l'arrivée de la police ? Comment on va faire ? On n'est pas invisible. »

- Qu'est-ce qu'elle a dit ? »

Lexie traduit une nouvelle fois et Ethan me dit :

« Ils surveillent les fenêtres. Automatiquement, ils nous tournent le dos et puis ils seront derrière les casiers, la porte est juste à côté de l'escalier. »

C'est quand même risqué. Je suis septique mais Lexie semble convaincue. Si on rate notre coup, on est mort.

[Et voilà ! Alors ? Qu'en pensez-vous ?
Merci d'avoir lu et n'oubliez pas de laisser un petit commentaire mignon et un vote s'il vous plaîtà la semaine prochaine bisous ❤]

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