Nous sortons du cagibi le cœur sur le bout des lèvres. La main de Lexie est dans la mienne et je la serre, stressée comme jamais je ne l'ai été. Ses doigts sont aussi entrain de me broyer les os. Nous suivons Ethan qui se trouve à deux mètres de nous. Il avance avec une certaine aisance dans un silence complet. Je crois comprendre pourquoi il est surveillé de près par le shérif Jones. Il a dû commettre des cambriolages ou quelque chose qui y ressemble. Mais j'y pense, s'il surveillé c'est qu'il a été arrêté, donc il a forcément dû commettre un délit ou pire. Je n'en reviens pas de mettre ma vie entre les mains de ce type. Après tout je ne sais rien de lui et puis même Lexie n'avait jamais entendu parler d'un sous-sol accessible par les élèves.
En file indienne, nous pénétrons dans la cage d'escalier. Là, Ethan marque un arrêt. Instinctivement je regarde derrière moi par peur d'y trouver quelqu'un. Je me retourne quand je sens Lexie tirer sur mon bras. Nous descendons lentement et prudemment les marches. Mes jambes tremblantes sont en coton. J'ai l'impression que je vais tomber à chaque instant. La pression est énorme, presque insoutenable. Arrivée en bas des marches, Ethan jette un coup d'œil vers le hall. Soudain il se plaque contre le mur et nous ordonne en silence de l'imiter. Nous obéissons le cœur battant. Mon souffle se coupe quand j'entends des pas se rapprocher. Je regarde Ethan en proie à une panique indescriptible. Il fixe un instant les marches avant de dire dans un souffle paniqué :
« Il va falloir courir. »
Quoi ? Il veut qu'on remonte ? Hors de question, on sera à découvert. Et puis si on s'enfuit on aura plus de chance d'y rester, j'en sais quelque chose. Peut-être que si ces hommes nous trouvent là, sans rien tenter, ils ne feront rien. Ils nous forceront à rejoindre les autres et la seule chose que l'on perdra ce sera notre liberté. Mais en y réfléchissant, je ne sais pas ce qui est le pire : perdre ma vie ou ma liberté. Je presse mon corps contre le mur complètement en proie à la panique, je ne veux pas bouger. De toute façon, je ne peux pas. Ethan nous incite à le suivre. Lexie finit par accepter. Pas moi. Ils me regardent tous les deux paniqués. Les pas se rapprochent. Lexie m'attrape le bras mais je contracte mes muscles pour qu'il reste en place. Des larmes brulantes et silencieuses coulent le long de mes joues. Je sais ce qu'il va se passé. Je leur fais « non » de la tête. Alors Ethan pousse un soupir agacé et apeuré avant d'attraper mon autre bras sans délicatesse. Je grimace. Mais au moment où ils s'apprêtent à me trainer à l'étage, une voix grave s'élève. Nous sursautons tous les trois et nous nous figeons :
« Eh ! Attends ! »
Les pas s'arrêtent et la personne se retourne. Je peux sentir le souffle chaud et saccadé d'Ethan sur ma joue. Ses doigts comme ceux de Lexie sont crispés autour de mes bras. La même voix ordonne au loin :
« Il faut vérifier les extérieurs. Apparemment, il a un escalier de secours sur le côté nord, je pari qu'il y en a deux ou trois de planquer là-bas. Moi je vais voir dans le garage.
- Ok. »
Les deux personnes s'éloignent à notre plus grand soulagement et c'est de nouveau le calme plat. Après m'avoir jeté un regarde noir, Ethan risque un œil afin de s'assurer qu'il n'y plus personne. Je sais ce qu'il me reproche et je ne suis pas une référence dans ce genre de situation, mais je ne le laisserai pas contrôler mes actes. Je ne veux pas revoir une personne mourir. J'ai déjà donné.
Enfin, il nous fait signe de le suivre. A peine remise de mes récentes émotions, je me laisse entrainer par Lexie. En face de nous, une rangée de casiers nous offre une cachette relative. Nous sommes juste invisibles, au moindre bruit nous sommes démasqués. Je me force donc à respirer lentement. Ethan ouvre une petite porte à la droite des escaliers prudemment. Je n'avais jamais vraiment fait attention à cette porte. Il faut dire qu'elle n'est pas grande et elle est passablement cachée par celles de l'escalier. Soudain un grincement terrible jais des gonds. Dans d'autres situations, ce grincement aurait eu un effet négligeable sur nos états d'âmes mais aujourd'hui, il a un effet dévastateur. Nos yeux s'écarquillent, nos souffles se coupent. Ethan a stoppé son mouvement mais il le reprend aussitôt quand il entend du mouvement derrière les casiers. Mon cœur bat la chamade Il fait signe à Lexie d'entrée puis il me tire par le bras comme si je n'étais pas capable de comprendre ses signes. Franchement la situation est risible, je dirais même que c'est un comble pour moi. Derrière la porte se trouve un escalier en collimation qui semble descendre dans les ténèbres. Sans lâche mon bras, Ethan ferme la petite porte. Nous sommes plongés le noir complet. Au début je voulais dégager mon bras, mais après réflexion je me suis ravisée, même si mon égo en prend un coup. Je ne peux pas prendre le risque de perdre Lexie et Ethan dans cette situation. Nous descendons quelques marches avant qu'Ethan nous arrête. Je le sens se penché. Je l'entends chercher quelque chose à l'aveuglette puis il se relève. Tout à coup, une lumière jais. Lexie lâche un hoquet de surprise. Ethan imperturbable éteint et rallume plusieurs la lampe. On dirait une sorte de code. Puis il replace la lampe à sa place et il finit de descendre les marches en me lâchant la main. Prise d'une bouffer de panique je me serre contre Lexie qui m'attrape la main. Nous débouchons dans une vaste pièce faiblement éclairé par de petites fenêtres en haut des murs. Elles doivent être au ras du sol quand on les voit de l'extérieur. Un peu partout se trouve pleins tuyaux plus ou moins imposant qui s'entrecroisent et sortent par des trous dans les murs, près du plafond. C'est un endroit lugubre qui ne me met définitivement pas à l'aise. Soudain une silhouette se dessine au bout d'une allée bordée de tuyaux. J'ai un mouvement de recule, « Non, non pas ça... » Ma peur resurgit. L'homme de tout à l'heure a dit qu'il allait vérifier le garage. Et s'il avait trouvé une porte qui relit le garage et la chaufferie ? Au bord de l'évanouissement, je fixe la silhouette inquiétante. Ma main moite serre celle de Lexie. Ethan s'est arrêté et fixe longuement l'ombre. Nous sommes cachées par son imposante carrure qui semble nous protéger. Tout à coup, une voix hésitante demande :
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Rebirth
Mystery / ThrillerLe terrorisme. Généralement, ce mot fait réfléchir, engendre des colères ou des tristesses sans bornes, mais surtout il provoque de la peur. Quand l'on voit toutes ces images d'horreur aux informations, on ne pense qu'à une chose : "j'ai eu de la c...