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Deux mois sont passés depuis ma rentrée mouvementée. J'ai tissé une amitié solide avec Lexie. Je n'irais pas jusqu'à dire que nous sommes devenue inséparables mais presque. La preuve quand elle a été absente deux jours à cause d'une gastro, je me suis ennuyée à mourir en cours. Heureusement que Tim, le petit ami de Lexie, était là pendant les pauses et les repas. J'ai rencontré Tim le lendemain de mon arrivée. C'est un blondinet aux larges épaules et d'après Lexie c'est un joueur de violon hors pair. Il m'a d'ailleurs promis de me jouer un morceau un de ces jours. J'attends ça avec impatience. Je m'entends super bien avec lui, il est drôle et vraiment adorable avec moi. A ma plus grande surprise, il connait la langue de signe. D'après ce qu'il m'a dit, quand il avait dix ans il est parti dans une colonie de vacances où été mélangé des personnes muettes et des personnes lambda. Je dois dire qu'il est plutôt doué, alors on s'efforce tous deux de l'apprendre à Lexie et je dois dire qu'on sent sort pas mal.

Il y a environ deux semaines, nous avons été tous les trois à la mer pour nous changer les idées et pour oublier le temps d'une journée le stress des cours. C'était une idée de Lexie et je dois dire que l'on s'est bien éclaté. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressentit ce sentiment de liberté au milieu des vagues. Se laisser porter par l'eau en fixant l'horizon qui nous semble infinie fait parti des petits bonheurs de ma vie. En résumé, même si je suis rentrée sans une once de bronzage, j'étais souriante et heureusement comme jamais d'avoir des amis comme Lexie et Tim.

Sinon du côté de ma famille, Léa a réussi à décrocher un travail à la superette de Johnson City. Ce n'est pas grand-chose mais Léa est quelqu'un qui se contente de peu. Mon père quant-à-lui a connu un moment de « célébrité ». Bon, je dois avouer qu'il était furtif mais ça a flatté son égo. Je m'explique, il y a environ trois semaines le cadavre d'un étranger à la ville a été découvert dans une des nombreuses forêts qui bordent Johnson City. Une enquête criminelle a été ouverte et mon père s'est rendu compte que ce meurtre avait un rapport avec un autre meurtre à Portland. Les autorités de Portland ont alors débarqué à Johnson City avec les médias. Le shérif Jones et mon père ont eu le privilège de passer à la télé à leur plus grand bonheur, même si c'était pour parler d'un cadavre. L'affaire a été confié à la criminel de Portland et le calme est revenu presque aussi vite qu'il est parti dans notre campagne.

Je pense que c'est inutile de dire que j'ai eu vraiment la trouille quand on m'a dit qu'un tueur était dans les parages. De plus, aux dernières nouvelles, il n'a toujours pas été appréhendé. Mon père m'a dit de ne pas m'inquiéter parce qu'il est sûr que le tueur n'est plus dans les parages, c'est trop risquer pour lui. Depuis j'essaie de rester calme et d'oublier toute cette histoire sordide en me concentrant sur mes cours et sur mes nouveaux amis.

En parlant d'amis, Lexie me donne un coup de coude. J'ai un léger sursaut. J'étais complètement à l'ouest et je n'ai pas suivit un mot du cours d'anglais dans le dernier quart d'heure. Je reprends mon stylo et essaie de me reconcentre sur le prof. Mais Lexie me chuchote moqueuse :

« Alors, tu rêvais de quoi ? »

Je fronce les sourcils faussement fâchée avant de me mettre à rire en silence. Puis je sors une feuille de classeur vierge et lui écrit :

« Je rêvais de rien d'intéressant. »

Elle me sourit. Elle saisit son stylo et tire la feuille vers elle :

« Pendant que tu dormais les yeux ouverts, j'ai pensé à un truc. Ça te dit une sortie shopping avec moi ce week-end ? Tim m'a invité chez lui pour me présenter à ses parents et je n'ai rien à me mettre. »

« Oh c'est super ! T'es pas trop stressée ? »

« J'ai une trouille monstre d'y aller mais je ne veux pas décevoir Tim. Alors tu veux bien venir ? Je vais avoir besoin d'un soutien émotionnel. »

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