Jour 24 - Les milles îles et Frontenac

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De Kingstone, nous ne verrons pas grand-chose d'autre que le ferry que nous prenons en fin de matinée direction l'île Wolfe (du nom du général qui l'a découverte, je crois), la plus grande île du nord du lac Ontario. On a un peu de mal à se dire que ça fait trois jours qu'on longe cette étendue d'eau sans en voir le bout !

L'île Wolfe se résume en deux mots : fermes et éoliennes. Le paysage agricole peine à nous émouvoir. On se rend dans la réserve naturelle de la Big Sandy Bay. Je trouve un peu méchant de nommer une réserve naturelle "La baie de la grosse sandy"... Puis je comprends que "sandy" ça signifie sableux... 

Et, en effet, au terme d'un petit chemin qui traverse un marais et une forêt, on arrive sur une belle plage. Le Lac est à perte de vue.

 Le Lac est à perte de vue

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Cette nuit, nous n'avons pas de chambre réservée : on aimerait planter la tente

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Cette nuit, nous n'avons pas de chambre réservée : on aimerait planter la tente. À défaut, on dormira dans la voiture. 

On s'est renseignées sur internet, il y a une réserve naturelle à une heure d'ici et le camping sauvage y est autorisé pour un prix raisonnable par nuit (24$). 

On quitte la plage, on reprend le ferry, on roule et à 16h40 on arrive devant l'accueil de la réserve... qui fermait à 16h30. Dépitées, on regarde quand même à l'intérieur et un monsieur nous fait signe d'entrer. Nous rencontrons Christopher, le garde du parc, avec qui nous commençons la conversation ainsi :

"Hi, first we are French, so we are very sorry for our accent...

- Oh ! Je parle un peu français..."

Et s'en suit une longue conversation qui mêle les deux langues. Christopher, dans le français qu'il a hérité de sa grand-mère strasbourgeoise et de sa mère immigrée au Canada, nous explique qu'a Frontenac, les campements ne sont pas accessibles en voitures, mais à pied ou en canoé. On grimace. Le premier camp est à 40 minutes et nous n'avons pas les sacs adaptés pour de la randonnée. La nuit sera là dans une heure trente et on se voit déjà repartir pour trouver un spot pour la voiture. On lui explique dans notre anglais de spanish cow qu'on espérait juste planter la tente à côté de la voiture... Mais que c'est pas très grave, on va trouver ailleurs.

On n'a pas trouvé ailleurs. Christopher nous a montré un emplacement juste à côté du centre d'accueil où planter notre tente, à la condition de l'avoir pliée à 7h30 au plus tard. Et nous voici donc à camper dans une réserve naturelle canadienne un 27 octobre, en face d'un lac. On ne pouvait rêver mieux... et pourtant ! 

La tente plantée, nous enfilons nos lampes frontales et sur les conseils de notre guide, nous lançons dans une petite boucle d'un kilomètre et demi

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La tente plantée, nous enfilons nos lampes frontales et sur les conseils de notre guide, nous lançons dans une petite boucle d'un kilomètre et demi. Marcher en pleine forêt à la nuit tombante est une expérience assez indescriptible. On y découvre un paysage et une ambiance inconnue, grisante et apaisante à la fois. 

De retour au campement, notre guide est toujours là

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De retour au campement, notre guide est toujours là. Il nous demande si on est bien équipée pour la nuit (qui s'annonce froide), puis nous indique sur une carte l'endroit où il loge, au cas où on ait un problème... 

Puis, je ne saurais dire comment, la conversation dévie, on se met à discuter de nos vies, des nos pays respectifs, du système éducatif Québécois (plus performant que celui d'Ontario), du prix de la vie, de nos travail-passion (il est 20h passé et il est toujours à son travail à discuter avec nous), de la peur qui règne en Europe en ce moment, de l'évolution des mentalités au Canada, de... 

Bref, un improbable moment pour une rencontre que nous ne sommes pas prêtes d'oublier. On échange nos mails, on se dit bonne nuit, on s'invite à passer à la maison, lors de nos prochains voyages, et on va se coucher. 

Cette nuit, il est prévu -3°.

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