Journey

Jour 2 - Islande - Selfoss

On commence la journée par aller changer nos euros en couronnes dans une banque. On a prévu un peu court niveau budget, pour le séjour. Et ça nous fera l'occasion d'acheter de quoi grignotter pendant la journée. Le passage au supermarché est toujours un moment d'exploration. On achète des boissons dont on ne connait pas l'étiquette, de la viande séchée, une salade et d'autre broutilles pour pique-niquer durant le séjour. On a regardé les restaurants et ils sont hors de prix (et pas terrible d'après les avis sur internet). Ce sera donc pique nique et fast food. 

On note deux choses au supermarché : 

Tout le monde parle anglais, et bien en plus. Un "Hello" à la caisse, on vous annonce le montant en thousand et on vous écoute baragouiner dans votre accent de merde avec une bienveillance et tout à fait remarquable. Sauf en fin de journée, à la caisse. Mais bon, qui est aimable, en fin de journée à la caisse ?

Il y a un rayon complet dédié à la nourriture vegan, bien indiqué et bien présenté. Il y a aussi plus de rayons dédiés aux compléments alimentaires que de rayons de produits frais. Tout est importé ou presque ici, donc ça ne nous étonne pas.

Nous longeons près de Selfoss, en Islande du sud. C'est ce qui nous a semblé le plus accessible, quand on a préparé le voyage, sur google map. La maison d'hôte ressemble à une ferme américaine paumée au milieu d'un champs. Les prairies à cette époque sont jaune ocre.

On se met en route vers le nord. On a repéré plusieurs points d'intérêt sur différentes maps et le premier est très excentré, loin de toute route. On pousse la petite voiture dans un chemin caillouteux, jusqu'à arriver au bout du cul de sac, puis on la laisse là et on poursuit à pied. Au passage, on se prends la pluie sur quasiment tout le chemin du retour et on termine détrempées (mais on s'en fout, c'était beau). On pensait mettre 40 minutes aller-retour, on a mis 1h30.

L'étape suivante n'est qu'a une vingtaine de kilomètres et le paysage a complétement changé. C'est assez fascinant. Un instant on se trouve dans une prairie avec des herbes qui se courbent avec le vent, puis trois minutes plus tard, champs de lave aride, et dans les dix minutes suivante, zone mi-marécageuse, mi-montagneuse. On laisse la voiture en bas d'un bout de montagne et là haut on s'offre un panorama à couper le souffle, sur une vallée qui doit en fait être une rivière. Il y a tellement de vent qu'on ne s'entends plus penser (ce qui fait du bien, parfois).

La suite, c'est une cascade double, dont le lieu est en cours d'aménagement pour accueillir les touristes. Enfin à cette période de l'année, y'a pas foule, mais quand même, on croise âme qui vive pour la première fois depuis notre départ de la ville !

Le reste de la journée se résume en deux mots : routes chaotiques. 

Mais dans le bon sens du terme. On s'enfonce vers le nord et tout se désertifit. Il n'y a plus que des champs de pierre, à perte de vue. L'impression d'être minuscule. Et seules au monde. Et des routes de cailloux. 

Le vent et l'érosion ont creusé des sillons dans le sol et on se demande franchement si on recroisera un bitume praticable. Impossible de dépasser les 20km/h. Mais si, c'est carrossable ! Les Islandais ont une dénomination spéciale pour les routes qui ne peuvent être empruntés que par des 4x4... (F roads) et on n'en a emprunté aucune.  Bon, par contre, la petite voiture citadine, à un peu souffert des amortisseurs (et nous aussi).

Cela dit, se perdre au beau milieu de nulle part et emprunter toutes les petites routes en se disant "Des cailloux ? Même pas peur !" ça permet de faire quelques découvertes... Et cette cascade conclura notre journée... tout en beauté (et en vent).