Au matin, la vue sur la vallée au petit déjeuner vaut le coup d'œil, même si le temps est maussade.
Nous plions bagage et quittons l'agréable petit nid où nous avons passé la nuit pour rejoindre un endroit qu'on voulait vraiment visiter : la bibliothèque publique de Stuttgart.
C'est un bâtiment très récent, avec une architecture très particulière... monumentale sur les 6 premiers étages, et aérienne sur les 5 derniers.
Le toit-terrasse nous offre une superbe vue sur la ville, et reprennent nos considérations post-apocalyptiques : ce bâtiment existe-t-il encore ? Ce nouveau quartier hyper moderne, les sorciers l'auront-ils gardé ? Est-ce ce que cette tour aura survécu à l'apocalypse ? Et c'est beaux quartiers à flanc de montage ? Non, ceux-ci, ils auront disparu sous la végétation... Et la bibliothèque ? Nous n'avons pas encore statué sur le sort de la bibliothèque.
Dans tous les cas, nous prenons conscience de la place de l'architecture moderne dans l'urbanisme de Stuttgart et c'est une donnée avec laquelle on composera, à l'avenir.
Nous en profitons aussi pour affiner notre réponse quant au fait que la Capitale Sorcière soit Stuttgart :
– Il s'agit du centre géographique approximatif de la Fédération — un concept, par ailleurs est très français, comme nous l'on fait remarquer nos hôtes germains : en Allemagne, il n'y a pas de ville centrale, comme Paris. Berlin est la capitale politique, mais chaque Land dispose de bien plus de souveraineté que nos régions françaises.
– Stuttgart à notre époque est la ville des voitures — il n'y a pas moins de deux musées de la voiture dans la ville, le musée Porsches et le musée Mercedes. Dans notre univers et dans la Fédération, il n'y a pas de voitures, car elles sont considérées comme le symbole des dérives qui ont mené aux Cataclymses : il est donc assez cohérent que les sorciers aient symboliquement établi leur centre politique sur les ruines de la Capitale européenne automobile... Non sans l'avoir purgée de tout véhicule.
– Stuttgart est dans les hauteurs : indispensable quand on vit à une époque où le niveau des eaux est plus important — en comparaison à Strasbourg, géographiquement assez proche, aurait pu faire l'affaire, mais dans la vallée Rhin est probablement inondé à l'époque de nos histoires.
Nous prenons la voiture pour nous rediriger doucement vers la France où Maya nous attend en fin de journée. Nous nous arrêtons dans les hauteurs de la ville, au « Solitude Schloss » ou « Le château où tous les mariages de la journée se sont donné rendez-vous pour prendre des photos ». En même temps, c'est vrai, c'est joli, et c'est à 15 minutes à peine du centre-ville.
Nous faisons route vers la France, à travers les montages de la forêt noire, qui alternent entre conifères et vergers. La vue est belle, la route agréable. Pour une fois, on évite de se perdre dans des chemins de traverse !
Dernier détour avant Strasbourg, nous nous rendons du côté de Baden-Baden, et plus exactement à l'hippodrome tout proche : il s'agit dans notre univers, du lieu où l'école de course en Hexoplan de Naola est installée :
Les fondateurs de l'institution, cinquante ans plus tôt, avaient trouvé l'endroit intéressant et s'étaient appuyés sur les anciennes installations en ruine pour construire leurs infrastructures. Cela offrait au complexe sportif un cachet très particulier, dont tous les élèves étaient fiers. On avait baptisé le circuit de Steeple-Chases "L'hippodrome" et l'école tenait son nom de l'un des rares panneaux signalétiques retrouvé près de là : K3760. Les humains avaient d'étranges façons de nommer leurs lieux.
Oui, on s'est arrêtées sur le bas côté pour prendre un panneau signalétique.
Par contre, l'hippodrome était fermé, ce qui n'est pas pratique pour le prendre en photos !