Lors que nous avons évoqué notre envie de promenade à nos hôtes, ils nous ont immédiatement conseillé de nous rendre aux deux lacs, ce que nous faisons... et nous ne serons pas déçues !
Arrivée sur place, cependant, petite déconvenue : nous pensions pouvoir nous baigner, mais un beau panneau jaune indique que c'est interdit. Il est accompagné d'une coupure de presse relatant une mort par noyade récente. Efficace. À défaut de nager, on marchera.
(Y'a des champignons partout, mais celui ci, on ne le mangera pas, non, non, non !)
La première heure descend du Lac Blanc vers le Lac Noir, dans un charmant petit chemin qui contourne la montagne. Idéal pour se mettre en jambe. Nous atteignons le Lac Noir en moins d'une heure. Il est midi, nous mangeons à l'auberge sur les rives - de la truite de la vallée, à peine sortie du vivier.
Nous apprenons que les deux lacs ont été utilisés durant de nombreuses années comme un réservoir à énergie potentielle. En gros, on produisait de l'électricité (comme sur un barrage) en vidant le lac Blanc dans le lac Noir en période de forte demande, et on utilisait l'électricité produite en surplus en période de faible demande (la nuit, par exemple) pour pomper l'eau du lac Noir et la remonter dans le lac Blanc - et ainsi recharger le réservoir à énergie potentielle. On comprend mieux les risques de noyades : il y a de gros trous au fond du lac qui créaient des tourbillons puissants.
La balade de l'après-midi s'avère nettement plus sportive : on a contourné la montagne le matin, nous allons maintenant la gravir ! La machinerie de nos corps souffle et chauffe sous l'effort, et ça fait du bien, d'autant qu'en haut, la récompense est au rendez-vous.
Sur cette roche indiquée comme "l'observatoire", nous détaillons la vallée en contre bas. Il y a un mois, nous avons écrit une scène se déroulant dans les Vosges. Le personnage détaille une vallée où a donné rendez-vous à quelqu'un. D'ici nous nous rendons compte combien il est difficile de localiser une personne dans la vallée - il y a des arbres partout et on ne doute pas que dans 300 ans et sans la main de l'homme, la forêt aura conquis les quelques trouées de prairie en contrebas. Notre description ne tient pas la route, se dit-on.
La solution nous apparaît quelques minutes de marche plus loin : nous escaladons un nouveau promontoire rocheux, avec vue sur le lac qui en hiver doit être gelé. Voilà. C'est d'ici que l'Once attendra l'Informateur de Stuttgart, dans trois cents ans. Sur ce rocher, précisément.
Le chemin, après plus d'une heure de montée, serpente sur les crêtes. Nous faisons un détour pour rejoindre la source du lac, à laquelle nous remplissons nos gourdes, puis entamons une descente que nous sommes heureuses de ne pas avoir eu a monter !
(si si, il y a bien un chemin...)
Nous croisons un couple dans l'autre sens, à mi-parcours à qui nous souhaitons bon courage. L'homme sourit et nous réponds : "Oh ne vous inquiétez pas, on fait ça tous les lundis, c'est notre promenade de la semaine". Y'a pas à dire, vivre à la montagne, ça entretient !
Le lendemain c'est relâche. On écrit, on joue, on retourne à Strasbourg ou nous avons rendez-vous avec CyrielleBandura que nous rencontrons "IRL" pour la première fois et avec qui nous passons l'après-midi à discuter écriture, role play forum, aventures éditoriales, autour d'une bonne tasse de thé.
Le soir, nous revoyons Maya pour la dernière fois du séjour et mangeons chez elle. Ai-je déjà précisé qu'elle cuisine merveilleusement bien ?