Confrontation estivale

10EME CHAPITRE - CHARLIE

Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit, se repassant en boucle la conversation qu'elle avait eu avec Jason. Elle reprenait tout en reconsidération, se mettant à la place de Jason et essayant de visualiser comme lui avait vécu, des Etats-Unis, leur histoire et plus elle y pensait plus elle arrivait à se convaincre qu'il avait dit vrai. Néanmoins une petite voix dans sa tête persistait à lui dire qu'elle avait réagi comme il le fallait, qu'elle avait toute les raisons du monde d'être fâchée contre lui encore plus aujourd'hui.

Elle avait eu envie d'aller parler à Glenn, de tout lui raconter mais elle savait qu'il plaiderait en faveur de Jason et qu'il lui dirait les mêmes choses que Jason lui avait dit la veille au soir. Elle était perdue, elle ne savait pas quoi penser, pas quoi faire, ni comment réagir. Elle était envahie de plusieurs émotions à la fois et avait incontestablement besoin de parler à quelqu'un. Mais personne n'allait lui dire ce qu'elle avait besoin d'entendre, ce qu'elle avait envie d'entendre. Ils avaient tous participer à leurs retrouvailles et supporterait tous Jason parce qu'ils avaient vu la façon dont leur séparation avait agi sur Charlie, qu'il ne pouvait plus en être ainsi et de ce fait, ils devaient se réconcilier. Jason n'avait cessé d'aller vers elle et elle n'avait fait que le repousser, mais comment faire autrement ? Il l'avait si bien décrit en disant qu'elle était fière, digne et obtus. Plus que ça elle était rancunière. Mais comment pardonner à quelqu'un à qui vous teniez tant et qui vous a fait à ce point souffrir ? C'était impossible ! Et Dieu sait qu'elle voudrait pouvoir passer au-dessus sa rancœur mais elle n'y arrivait pas. Elle savait qu'un ami pardonne tout mais l'ami ne blesse pas.

Les larmes lui montaient aux yeux mais elle ne voulait pas les laisser prendre le dessus, elle avait déjà bien assez pleuré comme ça cette nuit. Elle se leva de son lit pour aller faire un tour et au moment où elle ouvrit la porte de sa chambre, Jason était dans l'encadrement, prêt à frapper.

- Il faut que je te parle.

Elle hésita entre passer de force devant lui pour fuir la conversation ou l'écouter. Finalement c'est lui qui trancha : il rentra dans sa chambre, ferma la porte et fit quelques pas avant de se retourner vers elle.

Il avait l'air fatigué et dépassé par les évènements. Elle supposa que comme lui, il n'avait pas dormi de la nuit. Charlie remarqua également la trace que ses doigts avaient laissée sur sa joue droite, elle ne pensait pas avoir frappé aussi fort mais fut contente de voir qu'elle n'avait pas lésé sur la force de sa claque et s'avoua que tout de même, cela lui avait fait un bien fou.

Il était hésitant et ne semblait pas savoir par où débuter, cependant son attitude changea du tout au tout lorsqu'il commença à parler. Il était sûr de lui et ne pouvait pas s'arrêter de parler, en outre il l'empêchait de l'interrompre en répondant à ses questions silencieuses :

- Je veux juste que tu écoutes ce que j'ai à te dire. Je sais que je n'aurais pas dû... dire ce que je t'ai dit hier soir, ni même t'embrasser, c'était déplacé mais il fallait que tu sache, parce que je n'ai pas dit ça pour t'amadouer ou quoi que ce soit d'autre. Cette situation, honnêtement je ne peux pas. Ça me fout en l'air de savoir que tu me déteste, qu'après 10 ans tu m'en veux encore pour... des tas de raisons, que je suis prêt à t'accorder ! Mais je ne veux pas que dans 10 ans on n'en soit encore au même point alors qu'on s'est dit les choses et qu'on a la possibilité de les arranger, parce que oui on peut le faire. Tu peux dire que je suis égoïste, égocentrique, que je ramène tout à moi, que je fais ça dans mon propre intérêt et encore plein d'autre chose, et c'est sûrement vrai, je ne te contredirais pas, mais je ne veux pas passer le restant de mes jours à me demander et si ? Charlie, on s'en ait déjà voulu une fois parce qu'on n'a pas su gérer la situation, on sait ce qu'on a à faire maintenant alors... Je suis prêt à tout, littéralement, pour te prouver qu'on peut être... complices comme on l'était avant, je ne reproduirais pas les mêmes erreurs deux fois, je peux te le jurer, mais je ne peux pas tout faire tout seul, il faut tu y mettes du tient. Je ne dis pas que se sera facile, loin de là, mais, qui ne tente rien à rien.