Xelto, de retour ?

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Après quelques minutes à l'air frais, nous arrivons et descendons de la calèche. Tout le chemin je n'ai cessé d'appréhender cette soirée, mes doigts jouent frénétiquement avec le tissu de ma robe. C'est la première fois que je vais entrer dans le château d'Orna. Pourtant je devrais être un peu plus détendue étant donné que je le connais d'extérieur ce château. C'est ici, dans sa coure, que je m'exerce aux arts militaires depuis de nombreuses années aux côtés de l'armée royale. Cependant, je n'ai jamais eu le privilège de pénétrer dans cette bâtisse aux façades qui intiment le respect par leur blancheur et leur travail architectural. Je ne sais qu'une seule chose ce soir : je dois faire honneur à mes parents. Même si pour cela, je dois me confronter au regard des autres, je le ferai car ils ne m'ont jamais abandonnée. Nous nous rapprochons du hall d'entrée et y entrons. J'observe l'intérieur : un grand escalier habillé d'une moquette bleue marine siège au centre de la pièce. Un nombre incalculable de personnes se tient dans cet endroit. Ces dernières sont toutes aussi belles les unes que les autres. Tant mieux si cela peut m'empêcher d'être choisie par le prince... Je jette un regard tout autour de moi furtivement et constate qu'aucun regard appuyé n'est braqué sur moi. Peut-être que ma mère avait raison tout compte fait, ça va bien se passer. Il suffit que je reste jusqu'à l'apparition des membres royaux, effectue quelques danses et je pourrai enfin partir. Ainsi ai-je programmé ma soirée. Je repère sept gardes dans l'immense pièce où nous nous tenons. Au loin, au fond de la salle, un soldat de mon régiment se tient au garde à vous. Je me dirige vers lui en me faufilant au milieu du monde. Lorsqu'il me distingue enfin, son visage sérieux se déride pour laisser place à un grand sourire que je lui rends sans peine. Je lui fait une révérence maladroite puis sourie toujours. Enfin je le retrouve... Xelto est mon aîné depuis quelques années, il est mon camarade d'entraînement et mon meilleur ami.

- Et bien qui aurait cru que tu te vêtirais comme une fille un jour !Raille-t-il fort.

Je lui lance un coup de poing dans l'épaule en prenant une mine vexée pour répondre à son attaque.

- Moins fort gros idiot ! Moi qui ne voulais pas attirer l'attention avec toi c'est raté...

- Mais je sais que tu adores que je t'embête ma petite tornade !

- Ce n'est pas vrai ! Et puis arrête de m'appeler comme ça !J'ai grandi durant ton absence. Au fait... Cela m'étonne que tu aies mis si longtemps à revenir de la guerre cette fois-ci. Je me suis dit que tu avais dû périr sur le champ de bataille depuis le temps car il faut toujours que je te protège pour que tu restes en un seul morceau d'habitude... Tu te souviens de la dernière fois que jet'ai combattu, tu as perdu à plate couture. Si moi je peux te battre... Imagine l'ennemi. Et la défaite passe mieux depuis au fait ?Je questionne grand sourire et provocatrice.

- Toujours aussi fine dans tes approches la terreur ! Moi aussi tu m'as manqué et je te ferai remarquer que tu as triché la dernière fois que l'on a combattu ! Tu avais graissé mon pommeau quand j'avais le dos tourné petite insolente !

- Bien sûr ! Raconte cela à quelqu'un d'autres... Je suis assez fière de moi car il a mis un temps fou à comprendre comment je l'avais désarmé si facilement. Ceci lui avait valu quelques moqueries de nos camarades. En attendant messire Xelto, moi au moins, je ne suis pas obligée de faire de la garde statique ce soir...

Il grogne et avant qu'il puisse dire quoi que ce soit je lui tire la langue sachant pertinemment qu'il préfère de loin les batailles aux soirées de paraître comme celle-ci.

- Espèce de peste.

Il me tend les bras heureux, je lui rends l'accolade et lui murmure :

- Bon retour parmi nous... Tu m'as manqué...

- Toi aussi, j'espère que tu n'as pas fait trop de bêtises pendant mon absence.

Je me recule, adopte le sourire le plus insolent qu'il m'est possible d'esquisser puis réplique.

- Bien sûr que non, je suis sage comme une image quand tu n'es pas là. C'est toi qui me pousse à enfreindre les règles. Je ne peux m'empêcher de faire des bêtises en ta présence, comme cela je te fait sombrer avec moi dans les remontrances.

Il s'apprête à trouver une répartie quand soudain les trompettes claironnent. Je me tourne vers le son, les membres royaux descendent l'escalier central. Le couple royal ainsi que le prince sont tous trois richement vêtus. Tout le monde s'incline en signe de respect sur leur passage. Et ainsi les portes de la salle du bal s'ouvrent. Nous suivons le rythme en nous dirigeant dans la salle de réception. Xelto reste à cette fameuse porte car ce soir il n'est là que pour la sécurité. Je lui fais un signe de la main pour lui dire que je repasse tout à l'heure. Quand enfin je me rapproche, le roi a déjà entamé son discours. Mince.

- Maëlan, mon fils et prince héritier, me succédera un jour, mais avant cela il doit être accompagné d'une épouse. C'est pour cette raison que le bal est organisé ce soir.

De mieux en mieux, le prince nous considère comme de la marchandise qu'il va trier et choisir pour passer sa vie avec une greluche... Il n'y a pas plus humiliant comme situation... J'entends des "Oh!", "Ah !","Bravo ! Vive le prince !" toutes les filles gloussent en secouant leur éventails. Elles rient plus que de raison. Qu'est-ce qu'elles peuvent être pathétiques. Je donnerais tout pour partir maintenant et tout de suite. Mais qu'est-ce que je fais là ?!

- Place à la danse chers amis. S'exclame le roi en s'asseyant sur son trône en velours rouge, encadré par de l'or, au côté de la reine.

Je cherche un siège pour m'asseoir afin de me retirer de la piste de danse n'ayant pas de cavalier. J'entrevois mes parents danser en riant, s'ajoutant à la farandole. Je suis contente de les voir si heureux. Je regarde Xelto entrain de charmer une jeune femme. Ah celui-là ! Toujours aussi séducteur ! Heureusement que son travail d'origine était de surveiller la salle...

Les jacassements incessant des pimbêches se rapprochent. Elles doivent toutes suivre le prince comme son ombre en rêvant qu'il deviendra leur mari. S'en est désespérant en y repensant. Tout ce manège en est même dégradant pour la gente féminine ! Comment espérer un quelconque respect des hommes avec des idiotes pareilles ? Je reste dans mes pensées un long moment sans toute fois réussir à définir la longueur. J'analyse que les insupportables voix ont cessé. Je reviens à la réalité, aucun bruit ne se fait. Je relève la tête tombe nez à nez avec le prince.

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Bonjour ! Voici le chapitre 2 de Au coeur du pouvoir. J'espère qu'il vous a plu. Dans la journée je pense publier le troisième.

Qu'en avez-vous pensé ?

La personnalité de Shanarielle vous plaît-elle ?

Et Xelto, que pensez-vous de lui ?

A bientôt dans un nouveau chapitre ! ♥

Au coeur du pouvoir ~pause Baccalauréat ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant