Je n'arrive pas à croire que je fais le mur, ce soir, encore une fois. Ça ne m'étonne pas, c'est Louis qui a insisté.
- Mais t'as déjà été détendu dans ta vie ?
Je roule des yeux et soupire bruyamment. Il rit, se tourne vers moi en lançant ses mains en l'air. J'attrape le volant de mes mains et c'est à son tour de rouler des yeux. Il veut nous tuer !?
- Relax...
Il se gare au bord du trottoir et nous descendons. Il me tend son bras que j'attrape sans protestations. Quel chance elle aura sa copine !
- T'as d'autre potes que moi qui viennent ?
Un frisson me parcourt le corps. Mes amis ne mettraient jamais les pieds ici, comme je me le répète souvent. S'il me pose cette question, c'est qu'il ne compte pas sur moi pour le suivre et le gêné toute la soirée... Franchement, c'est blessant mais je suis assez compréhensive ; je ne suis qu'une simple adolescente.
- Oui.
Il ne répond rien et m'entraîne à l'intérieur. Il a gobé mes paroles sans questions. Et c'est bien encore une chose que j'adore chez Louis ! En même temps, qu'elle étudiante n'aurai pas d'amis avec qui venir à une soirée comme celle-ci ? Moi. Mais il ne doit pas le savoir.
- Je vais me chercher un verre. Fais comme chez toi !
[...]
Pour ne pas dire faux, et sans exagération, je n'ai pas revu une seule fois Louis depuis que nous sommes arrivé à cette fichue fête. Plus précisément, depuis deux heures et quarantes-trois minutes.
Je ne comprend toujours pas comment j'arrive à vouloir venir dans ce lieu. Ça empeste l'alcool et la transpiration, le sol est collant dû au nombre de boissons renversés, les toilettes sont bondés, des couples font des choses pas très catholiques sur le canapé. Je n'aime pas cet endroit. Pourtant j'ai besoin d'y aller.
Je sors, comme à mon habitude, prendre l'air. Il est glacial mais supportable. Je préfère de loin être ici que sur le canapé ! Je bois une énième gorgée du liquide. Pour ma part, il n'a pas l'air d'avoir le même effet que sur les autres étudiants. J'en suis à mon quatrième et je me porte pour le mieux.
- C'est pas vrai !
Je me retourne et apercois une fille devant moi. Elle porte une robe simple verte - une couleur que je n'aurai jamais osé porter - qui lui va à merveille, des longs cheveux bruns et bouclés s'étendent sur sa longueur ainsi que des talons noir assez haut.
- C'est infesté de monde, soupire-t-elle.
Ne comprenant pas si elle parle seule ou qu'elle m'adresse la parole, je me retourne à ma position initiale. Une main se pose sur mon épaule. Elle me lance l'air blasé :
- J'viens de rompre, montre toi un minimum...
- Un minimum quoi ? On se connaît pas et je me fais chier à mourir depuis que je suis là ! J'ai horreur de cet endroit et pourtant je ne me plains pas parce que je viens juste pour le voir alors qu'il...
Sans comprendre d'où venait cette montée d'adrénaline, j'explose en larme devant le regard perdu de la jeune fille. C'est ça, les effets de l'alcool ? La fille se rue vers moi et me rattrape avant ma chute.
- Déprimons à deux, c'est mieux.
Je réussit à sourire en me répétant sa rime et on s'assoit donc toutes les deux sur le sol froid et légèrement humide. Je pose ma tête sans gêne sur son épaule, sentant son réconfort se poser sur moi. Elle ne semble pas y voir d'inconvénients.