Fuck

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Je fais semblant de croire que ça va mieux, mais la douleur dans mon coeur est toujours présente.
Une douleur lancinante, elle danse,  comme les ombres sur les murs, assombrissant un coeur qui était pur.

Elle se tait dans les recoins sombres de l'âme mais le soir venu comme une grande dame, elle apparaît sur le tapis rouge et charme.
Elle sourit gentiment et tourne doucement en me narguant. Puis elle révèle son vrai visage, son sourire changeant pour un rictus effrayant.

Elle me fait mal comme pas permis. Elle m'étouffe encore et je vacille. Vers des pensées noires et embuées. Face à la lune dissimulée.
Je tente de la contourner, de l'éviter et de m'en aller, mais elle m'attrape et me torture. Elle ne s'arrête jamais ce serait contre nature.

Seule dans mon lit je laisse les larmes, disparaître entre mes draps et je dépose les armes. Je ne résiste plus, je la laisse m'envahir, cette peine si intense qu'elle me fait dire, "jamais je ne vais m'en sortir", mais ce n'est pas le pire.

Parfois elle m'emmène si loin, que je quitte ce monde qui nous ait commun, pour rejoindre dans ma tête, des pensées pourtant obsolètes. Je glisse dans les profondeurs de mes souvenirs, dans les abîmes de mes désirs, jamais satisfaits, toujours rejetés, pour mieux réussir, pour mieux vivre.

Et je me laisse emporter par ce courant tourbillonnant, bouillant qui me fait mal mais qui permet à ma peine de s'exprimer, à ma douleur de s'exterioriser. C'est comme si on venait m'exorciser.

Repliée sur mon lit, la tête dans un coussin, j'étouffe mes cris et je me tortille comme sous l'emprise d'une force inconnue, je soupire et transpire en pleurant ce qui est perdu. Je sanglote et agonise telle une âme abandonnée ou délaissée, c'est un cercle vicieux sans fin.

Lorsque je me réveille, les yeux gonflés et le nez bouché, la tête dans du coton et le dos ecrabouillé. Je me sens repartir mais il est temps de se ressaisir.

Le monde attend et les crises du soir, très peu pour eux c'est dérisoire. La nuit passée il faut alors laisser, derrière soi son passé. Il faut abandonner les peines du coeur ou du corps pour y aller encore.

Recommencer une même journée, une même vie bien calculée, métro, boulot, dodo ou d'ailleurs non. Métro, boulot et defouloir.

Toujours faire semblant que tout va bien, sourire en face des gens et pleurer dans leur dos. Tant qu'ils ne se doutent de rien, la vie continue comme un saut, désespéré dans le vide. C'est ainsi que je m'envole comme un oiseau, mais l'oiseau encore est trop beau.

Lui ne viendra jamais s'écraser ou se jeter contre les pierres en bas, il continuera de voler ou atterrira sans aucun mal, sans aucune peine. Il battra des ailes par nécessité, comme un vieux jouet remonté, qui refuserait de s'arrêter, tant qu'il n'aurait pas terminé.

Et je suis loin d'avoir comme l'oiseau des ailes, alors un jour je m'exploserai contre le sol et je serais belle, délivrée de la société conditionnée, car enterrée.

Il faut savoir alors méditer sur sa condition et ses capacités sans jamais rien gâcher. Il faudrait aussi ne pas lâcher, toujours continuer et espérer. Car c'est ce que j'ai n'ai pas fais et je le regrette aujourd'hui. Même si devant moi j'ai encore toute la vie.

Parfois il suffit d'un rien pour être heureux mais ce rien est trop évident pour être le bon. On n'y croit pas, on se dit qu'il nous fera faux bond. Et avec du recul on apprend que ce petit rien aurait put être toute notre vie. Un avenir prometteur, on était avertis.

Si seulement la vie était plus simple.
Si seulement j'avais su voir le bon.
Si seulement je n'avais pas laissé tomber.
Si seulement je n'avais pas rejeté.
Si seulement il n'avait pas fait le con.
Si seulement j'avais pris le bon vol.

Tellement de si et tellement de possibilité. Vis ma vie et tu comprendras que c'est une plaie. Qu'elle est loin de ce qu'on imagine et qu'elle cuisine, comme pour se venger, un plat glacé.

I am thinking about [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant