Vous connaissez ce rien qui vous bouffe, ce néant qui vous aspire, ce vide qui vous plonge dans un profond état de déprime. Je l'expérimente cet état. Régulièrement. Pourtant je n'ai rien demandé. J'aurai même préféré l'éviter mais j'ai été choisie comme testeuse privilégiée. La belle affaire! Je ne pouvais pas refuser.
Quand je suis dans cet état, cet état de rien, cet état inconnu, qui n'a ni nom ni description, je me perds. Je plonge dans mes pensées, essayant de ne pas couler. C'est l'impression de se noyer, d'essayer de remonter et de ne pas y arriver. D'être dans le noir et de ne pas trouver la lumière. De se sentir étouffée, de ne pas pouvoir respirer et de regretter chaque goulée d'air dont on a pas profité.
J'étouffe. Constamment. Je ne suis jamais apaisée, pas même dans mon sommeil. J'ai l'impression de mourir un peu plus chaque jour. Et c'est la réalité finalement, chaque jour est un jour de moins sur l'horloge de la vie.
Parfois, je me dis que je vais stopper l'horloge brutalement parce que j'en ai marre. Mais elle ne fait que ralentir légérement avant de reprendre sa course effrenée. Et c'est à ce moment généralement, que je me mets à écrire.
Ecrire quoi? Peu importe. Pour qui? Pour moi, pour soulager mon coeur et mon esprit mais pour les autres un peu aussi. Si ils sont dans le même cas pour qu'ils se sentent aidés, si ils sont épargnés, qu'ils sachent ce que ça fait.
Parce qu'au délà des périodes de néant, il y a des périodes de bonheur. Mais ce bonheur est toujours remis en cause. On ne l'accepte jamais parce qu'on ne pense pas le mériter et parce qu'on a peur de la suite, peur aussi de ne pas être à la hauteur du bonheur. Tout le monde n'a pas la chance de supporter le bonheur mais tout le monde à la chance de le connaître.
Le bonheur, c'est le soleil qui se lève devant nos yeux ébahis ou qui se couche doucement, nous narguant, disparaissant et fuyant, laissant sa place à la nuit. Le bonheur, c'est un baiser de tendresse, d'amour ou de passion, qui nous réchauffe, nous fait frémir ou brûler de désir. Le bonheur ce sont les fleurs qui poussent au printemps et la neige qui tombe en hiver, notre corps chaud en été et le bout du nez froid en automne, plongé dans une boisson brûlante. Le bonheur c'est aussi simplement de prendre le temps, le temps de vivre, de tester, d'aimer ou de sourire. Et puis le bonheur peut résider partout et nulle part à la fois, il peut être dans un rire comme dans des larmes et il peut autant nous réchauffer que nous refroidir.
Mais ce bonheur, celui-là même qu'on peut se donner la peine de connaître à chaque instant, même dans le pire. Ce bonheur, il m'effraie. Quand je suis heureuse, j'ai peur de perdre pied. Je ne contrôle pas le bonheur. Je contrôle mieux la peine et la douleur.
Cela peut vous sembler triste mais cela peut aussi me rassurer. Et c'est bien la raison pour laquelle j'ai écris tout ça.
Pour me dire que je mérite peut-être le bonheur mais que je ne sais pas l'accepter et que finalement, je suis mieux quand tout va mal que quand tout va bien. Parce que lorsque je suis heureuse, je suis perdue. Perdue dans mes sentiments, perdue dans mes pensées, perdue au milieu de toutes mes peurs. Tout sauf rassurée en tout cas.
Et puis quand on va bien, qui s'intéresse de savoir comment on va?
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I am thinking about [TERMINÉE]
RandomJe pense à beaucoup de choses. Parfois je me perds dans mes pensées alors j'essaye de tout éclaircir en écrivant. 2016-2018