e p i l o g u e

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   Le froid retombait sur la ville fantôme, la brume aux lourds souvenirs pesant sur les silhouettes des quelques habitants. Le regard perdu sur les enfants qui rentraient de l'école, Hoseok laissait ses poumons se remplir de l'air amer du mois de mars, une odeur âcre chargée de colère lui chatouillant les narines. La veste en jean enfilée sur ses minces épaules, il ne frissonait pas, gardé au chaud par la vie de son ancien propriétaire, existence vaine et ralentie par un malheureux incident. Le brun toussa doucement, essayant par la même occasion de chasser les quelques sanglots qui se construisaient à l'arrière de sa gorge serrée.

   Un soupir s'échappa de ses lèvres alors que son corps s'appuya contre la rambarde en fer noir, offrant alors au jeune homme un angle de vue plus profond. Plus rien n'avait d'excitant, aucun évênement ne s'immiscait dans sa vie morne et terne, comme le mois qui s'annonçait de la même saveur morose que l'année précédente. Hoseok se sentait vide, comme une coquille à laquelle on avait arraché tout contenu. Ses rêves. Son espoir. Ses envies. Ses sentiments. Jungkook.

   À quoi bon ?

   Un point orange s'anima dans le paysage pourtant fixe et Hoseok se concentra sur celui-ci. La baie vitrée face à la sienne se trouvait entrouverte alors qu'une touffe rousse passa à travers l'embrasure. Un corps mince, une allure presque menue prenait place sur le balcon en pierre bleue, auparavant lieu emblématique de l'existence de son amant. Il observa son vis à vis, jeune, un air innocent et béat peignait les traits arrondis de son visage bouffi. Les yeux sombres de l'inconnu se plantèrent dans les siens, écarquillés par la surprise qui montait en lui. Le garçon lui sourit, ses lèvres pleines arquées en un sourire véritable, dénué de toute tromperie.

« Bonjour ! Je viens d'emménager »

   Hoseok balbutia un murmure incompréhensible, presque muet depuis quelques mois et retourné par le rictus du roux. Puis il reprit ses esprits, s'éclaircissant la voix avant de reprendre.

« Bienvenue »

   L'autre sourit un peu plus, ses yeux disparaissant presque dans le processus.

« Moi c'est Jimin. J'aime beaucoup ta veste, elle te va bien ! »

   Jungkook n'avait pas tord.

   La vie est un cycle.

PAPER PLANE » hopekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant