Le secret

Chapitre 11 - Emma

7 ans plus tôt

Après la remise des diplômes, à la fin de mon année à Londres, nous avions décidé de sortir avec trois filles de ma promo. Julie me rejoint.

Nous débutons la soirée dans un pub sympa sur Carnaby Street. Très rapidement, au bout de quelques bières, nous sommes déjà guillerettes.

Un groupe de quatre garçons arrive dans le bar. Nous faisons connaissance et je remarque l'un d'eux, Peter. Ils sont tous beaux gosses mais lui seul dégage quelque chose de plus sauvage. Kate propose que l'on s'affronte au billard : les filles contre les garçons. Ces derniers, présumant de leur supériorité, nous lancent alors qu'à chaque boule rentrée par l'adversaire, l'autre devrait boire un shot cul sec. Au bout de deux parties, nous sommes ivres toutes les cinq.

Peter et ses amis ont prévu de finir la soirée dans une fête privée et nous proposent de les accompagner. Nous nous répartissons dans deux taxis. Peter prend place à côté de moi et m'aide à en descendre. Nous débarquons dans un luxueux immeuble londonien. La fête se passe au dernier étage, dans un appartement dont le salon doit faire dix fois celui de mes parents.

Peter me propose de mettre mes affaires dans un vestiaire, puis il m'invite à l'accompagner vers le groupe. Julie, Kate et Anna ont déjà rejoint les autres danseurs et dès qu'il se dirige vers le buffet, Julie articule « Pas mal le mec ! C'est un bon plan ! » Je lui réponds : « A suivre .... ». Peter revient vers moi avec un verre d'eau et des brochettes de fruits :

« Je pense que vous n'avez pas mangé ce soir. Avec l'alcool que tu as bu, je n'aimerais pas être à ta place demain matin. Bois ce verre d'eau ! J'irai t'en chercher un autre ensuite. Mange aussi quelques fruits ! »

Surprise par le ton avec lequel il s'adresse à moi, je m'exécute sans répondre. Je ne sais que penser de ce mec. Il me plaît et je suis attirée par lui, sans que je puisse expliquer pourquoi, mais sa façon de me parler me hérisse les poils. Ma brochette finie, avant qu'il ait le temps de me proposer son second verre d'eau, je rejoins Julie sur la piste de danse. Peter quant à lui me laisse pour aller à la rencontre de notre hôtesse. Alors que je m'agite les bras en l'air, j'ai l'impression d'être épiée. Julie s'approche de mon oreille et me murmure que j'ai un admirateur. Peter est assis dans un fauteuil face à nous, un verre à la main, et me regarde avec insistance. Quand je croise son regard, un sourire de satisfaction illumine son visage. Je souris à mon tour et décide de lui en donner plus. Je débute une danse suggestive en plongeant mon regard dans le sien. L'effet est immédiat. Son regard devient plus sombre et il croise ses jambes, sans doute pour masquer son érection. Je joue avec le feu, sans la moindre crainte. Je ne suis pas une fille très « bridée », surtout lorsque je suis ivre, et ce garçon me donne l'envie de me surpasser.

Nous sommes à une fête d'anniversaire et la musique s'arrête lorsque le traiteur entre avec un énorme gâteau. Alors que chacun apporte son cadeau et que les serveurs distribuent les parts de gâteau et les coupes de champagne, je m'éclipse à la recherche d'un lavabo pour me rafraîchir le visage. Au fond d'un couloir, je trouve une salle de bain vide et m'y faufile. J'ai l'impression d'être une voleuse et décide de faire vite. J'ai à peine gagné le premier lavabo que j'entends la porte s'ouvrir derrière moi. Je sursaute et me retourne aussitôt. Peter entre à son tour et verrouille la porte derrière lui.

« Ta petite démonstration t'as donné chaud, Emma ? »

Il me fixe avec un regard lourd de désir. J'ai la bouche tellement sèche que je ne peux même pas répondre.

« Elle a carrément mis le feu à mon corps. » dit-il en se rapprochant de moi telle un fauve sur sa proie.

Je suis partagée entre peur et désir. Sa présence, son physique, son regard, sa voix mettent tous mes sens en alerte. Je descends mon regard sur son entrejambes : je ne me suis pas trompée. Ma petite danse a bien provoqué son érection. Il est maintenant debout devant moi et m'oblige à reculer jusqu'à me heurter au lavabo. Je ne peux plus lui échapper. Il me soulève le menton pour que je le regarde dans les yeux :