snapchat//phan (Français)

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"si nous suspectons quoi que ce soit à propos de vous et du garçon porté disparu, vous ne serez pas relâché d'ici aussi rapidement," la voix rocailleuse traversa l'esprit de phil, et il opina doucement, fixant le sol. du coin de son œil, il pouvait voir l'expression déçue sur le visage de la mère de dan et le regard rancunier de son père, ses traits tendus par la frustration. il resta silencieux, ne faisant pas vraiment attention à l'officier de police qui lui ordonnait de rester hors de problèmes et de les informer si il savait quoi que ce soit sur dan, le menaçant maintes fois que si ils trouvaient la moindre preuve sur phil, ce serait la dernière fois qu'il verra le monde hors de sa cellule de prison.

vingt minutes plus tard, phil était sur le trottoir, traînant faiblement des pieds à un rythme lent. il n'avait aucune idée de quoi faire. ses yeux lui brûlaient toujours, ses mains tremblantes et ses cheveux poisseux collés sur son front. son corps était léthargique, il ne savait même pas comment il faisait pour marcher. ses pensées fusaient, mais elles étaient vides à la fois, son cœur lui criait de retourner voir dan, de retrouver le confort de ses iris couleur caramel dont il avait tant rêvé, mais son cerveau refusait l'idée.

il ne savait pas si il voulait retourner vers dan.

être enfermé dans une pièce blanche de plâtre pendant huit jours avait détraqué le cerveau de phil et son raisonnement était irrationnel. les premiers jours, c'était comme si son corps ne pouvait pas fonctionner sans dan, sa voix relaxante et ses mains douces.

mais alors que les jours se suivaient, son cœur s'était éteint, et la paranoïa l'avait frappé encore et encore, avec force, jusqu'à ce qu'il en arrive à la conclusion qu'il devait laisser dan partir. séparer son chemin de celui de dan et s'éloigner de tous ces problèmes qui étaient venus avec lui. si phil le quittait, dan serait peut-être capable de questionner sa sexualité, de la reformuler et faire plaisir à ses parents. peut-être qu'il pourrait se marier et avoir des enfants un jour, avec une personne qui n'était pas phil, et peut-être que ce dernier pourrait passer à autre chose que cet amour qui les détruisaient à petit feu réciproquement. peut-être que c'était le seul moyen pour qu'ils soient tous les deux heureux.

dans son esprit tordu, ça lui paraissait logique mais il n'était pas sûr de pouvoir rester sur sa décision dès qu'il imagina le sourire complété de deux fossettes de dan et sa peau dorée.

il ignora l'image dans sa tête, continuant à marcher douloureusement jusqu'à son appartement, ses jambes manquant de se dérober sous lui si il continuait à avancer. son ventre vide gargouillait et il pouvait sentir la bile monter dans sa gorge, le menaçant à chaque instant. les yeux de phil firent l'évaluation du périmètre, remarquant la neige comme du talc sur les trottoirs et routes. il faisait extrêmement froid, l'air mordit la peau de phil mais il était parti beaucoup trop loin pour le remarquer.

dix minutes plus tard, phil vit le bâtiment familier, sa vision devint floue et il se sentit malade. il ignora son estomac qui se retournait et commença à monter les escaliers, poussant sa porte d'entrée avant qu'une douleur aigüe ne traverse son crâne. l'endroit lui rappelait tellement le garçon aux cheveux bruns, et les souvenirs étaient comme des coups de poignard dans sa tête. une partie de son esprit lui criait de retourner avec dan, mais la plus petite partie, anxieuse et bête, lui disait de rester loin de lui.

il était tiraillé entre ses pensées, et sa gorge se resserrait. sa tête lui faisait mal et ses mouvements étaient tremblants alors qu'il ferma la porte de l'appartement et se laissa tomber contre celle-ci.

il devait laisser dan partir.