Dear you,
Quatre jours sont passés depuis le premier match de l'euro. Quatre jours longs comme une vie entière. Quatre jours à me demander ce que j'ai bien pu faire. Quatre jours à regretter mes actes. Quatre jours à me les rappeler. Quatre jours à les espérer de nouveau. Ce moment avec toi était inconcevable, et pourtant, il a eu lieu. Tu as été là. Devant moi. Près de moi. Je t'ai touché. J'ai effleuré ta peau de mes doigts. J'ai carressé tes lèvres des miennes. Tu était réel. Tu n'étais pas loin. C'est comme si nous avions eu seize ans de nouveau. Comme si je te découvrais. Comme quand j'apprennais à t'aimer. Nous nous sommes connus. Nous nous sommes apprivoisés. Nous nous sommes aimés. Nous nous sommes quittés. L'ordre logique des choses. Dans l'équation, il n'était pas prévu que tu reviennes, des années plus tard. Il n'était pas prévu que Nolan te remplace, puis que tu remplaces Nolan de nouveau. Tu devais disparaître.
Il faudrait que ta bouche
Ne soit pas mon unique raison.Tu n'as pas disparu. Non, tu n'as jamais disparu. Tu as toujours été là. Dans mon coeur, dans mon esprit, dans mes pensées, dans mes rêves et mes cauchemars. Partout. Tout le temps. Sans répit. Tu ne m'accordais aucune pause. Aucune trève. Aucun moment de paix. Jusqu'à ce soir-là. Jusqu'à cette nuit-là, où tu es revenu. Je me déteste. Je me déteste et je m'en veux de t'aimer encore. J'en veux à mon corps de réagir ainsi au contact du tien. J'en veux à mon coeur de s'emballer dès qu'il croise ton regard. Je t'en veux, d'avoir cette emprise sur moi. Je t'en veux, d'être venu me voir. Et pourtant, pourtant, je n'échangerais cette nuit-là pour rien au monde. Tu m'as aidé à respirer de nouveau. A voir le monde comme il est vraiment. Tu m'as rendu cette part de moi que tu avais emporté si loin, avec toi, à Bayonne.
Il faudrait que j'inonde
De sombres couleurs tes souvenirs.Le retour à Lyon fut incroyablement dur. Non, que dis-je. Pas seulement le retour à Lyon. Bien avant ça. Le seul retour à l'hôtel fut une torture. Te voir me quitter de nouveau pour rejoindre ton taxi. Lire ton message qui a affolé mon coeur. Ne pas prendre l'ascenseur. Monter les marches pour perdre du temps. Serrer entre mes doigts le maillot de foot que tu m'as laissé. Retenir mes larmes en pensant à ce qu'il venait de se passer. Prendre une grande inspiration une fois devant la porte de la chambre. Entendre les respirations endormies de Nolan et de Matt. Ranger soigneusement ton maillot dans mes affaires. Le ranger, ou le cacher ? Aller une nouvelle fois dans la salle de bain. Prendre une deuxième douche. Sentir mes larmes se mélanger à l'eau. Sentir mon corps crier, hurler, le manque de toi.
Il faudrait que je revienne,
Quand je pars m'égarer dans tes draps.Depuis ce jour, depuis cette nuit, c'est le silence radio. Aucun nouveau message de ta part. Bien sûr, j'ai maintenant ton numéro. Bien sûr, j'ai commencé mille messages. Bien sûr, je les ai tous effacé avant de les envoyer. J'ai entendu parler de toi. À la télévision, à la radio, un peu partout. Nous sommes le mardi 14 juin, et demain, vous jouez votre deuxième match de l'euro. Nolan a prévu de retrouver des amis après sa journée de travail pour le regarder. Je suis bien entendu conviée, comme à chaque soirée que fait Nolan, mais pour une fois, j'ai refusé. Je ne peux pas. Je ne peux pas te voir, et le voir, en même temps. Je sais que je devrais lui parler. Je sais qu'il ne mérite pas ça. Je sais que je ne peux pas continuer ainsi. Mais pour ça, j'ai besoin de Judy. C'est pourquoi j'ai déjà réservé mon billet de train pour aller la rejoindre à Mâcon ce week-end. J'ai besoin de la voir avant de prendre la moindre décision.
Il faudrait que je me souvienne,
Comment ne pas avoir envie de toi.La journée du lendemain fut infiniment longue. Je ne sais pas si tu es au courant, mais je travaille dans une agence immobillière. Rien de bien passionnant, je n'occupe qu'un poste d'agent administrative pour le moment. J'ai mis deux fois plus de temps à traiter un dossier car je ne pensais qu'au match de ce soir, qu'à toi, que j'allais bientôt voir. Nolan m'a rejoint, durant ma pause de midi, pour que nous mangions ensemble. Il m'a demandé une nouvelle fois de l'accompagner ce soir, mais je n'ai pas pu m'y résoudre. J'ai pretexté être fatiguée. Ce qui n'est pas vraiment un prétexte. Je suis fatiguée. Fatiguée de tout ça, fatiguée de toi, de moi-même, fatiguée d'attendre la moindre nouvelle de ta part. Tu m'as dit ne pas en avoir terminé avec moi. Tu en as pourtant tout l'air.
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Dear You. (Antoine Griezmann)
Fiksi PenggemarUn amour de jeunesse. Une séparation à contre cœur. Des doutes, des peines, des pleurs. Deux cœurs qui battent. Des retrouvailles. Des interrogations. L'amour. Toujours, l'amour. "Crachons, veux-tu bien, sur ce que nous avons aimé ensemble. Crachon...