Cher toi,Tu as tenu ta promesse. Tu es resté silencieux depuis ce coup de téléphone auquel j'ai eu droit dans le bus. Les jours ne t'ont pas attendus et ont continué leur chemin sans toi. J'ai continué mon chemin sans toi. Je commence à chercher des appartements, mais je ne crois pas être prête. Prête à vivre seule. Prête à avoir mon propre chez moi. Andréa est d'une patience sans nom envers moi, et elle accepte de m'héberger autant de temps que je le voudrais. Cette fille est une perle. Concernant Nolan, je n'ai pas la moindre nouvelle. Les amis que nous avions en commun ont rompus le contact, et c'est là que je me rends compte qu'ils étaient plus ses amis que les miens. Je me demande ce qu'il a pu leur dire. Ce qu'il peut penser de moi. C'est incroyable, comme deux personnes sont capables de se déchirer du jour au lendemain. Comme on peut passer de couple, à inconnus. Bien sûr, j'en suis l'entière responsable. Nolan était parfait. J'avais tout pour être heureuse. Mais il y avait une ombre au tableau. Je n'aspirais qu'à te vouloir toi. Je m'accroche, de toutes mes forces, à cette minuscule parcelle de vie que nous avons vécus tous les deux. Tu es partit en t'accrochant à ton rêve, et moi, je suis restée en m'accrochant à toi.
J'ai reçu un seul message de ta part, quatre jours avant la demi-finale que vous avez remporté contre les Allemands. Ton message était des plus explicites puisque tu me demandais seulement de te donner une adresse. Je t'ai envoyé l'adresse d'Andréa en te demandant pourquoi, mais tu ne m'as jamais répondu. Depuis ce jour, j'attends que quelque chose se passe, bien que je ne sache pas quoi. Mais rien ne se passe. Seulement les jours, qui nous rapprochent dangereusement de la finale. Je suis fascinée de voir que tu participes à la finale de l'Euro. Et je suis fière, lorsque je compare le garçon que j'ai connu, et que j'ai aimé, au collège, à l'homme d'aujourd'hui, que j'aime encore désespérément. Tu réalises ton rêve sous mes yeux. Tu me prouves, jour après jour, que tu as eu raison de partir. Que nous avons eu raison de mettre fin à notre histoire. Que ce n'était pas en vain. Je ne regrette pas ton départ. Oh, non. Comment le pourrais-je, quand je vois l'homme que tu es, ce que tu fais, la passion que tu inspires ? Comment pourrais-je regretter notre choix lorsque je croise des inconnus dans la rue qui portent un maillot de foot à ton nom ? Tu es devenu ce que tu as toujours voulu être.
- Qu'est-ce que tu écris sans arrêt, dans ce carnet ? me demande Andréa en passant près de moi dans le salon.
Je lève la tête en sortant de mes songes et je croise le regard intrigué d'Andréa. Ses jolies boucles blondes encadrent son visage et ses yeux verts attendent une réponse de ma part. Je referme mon carnet qui t'es entièrement adressé tout en laissant mon stylo pour marquer la page où je me situe.
- J'étais sûre que tu allais finir par me le demander, je réponds en souriant.
- Avoue que c'est intriguant. Alors, j'ai le droit de savoir ?
- Non, tu n'as pas le droit de savoir.Andréa me tire la langue avant de m'annoncer qu'elle part chercher le courrier et acheter du pain. Avant de partir, elle me dit qu'elle veut connaître tout de mon carnet à son retour, et j'entends son rire résonner dans la cage d'escalier. La présence d'Andréa m'apaise. Elle m'empêche de trop penser à ma vie chaotique dont elle ne connaît presque rien. Pour elle, je suis seulement la fille qui vient de quitter son copain et qui se retrouve sans appartement. Elle ne sait rien de toi. Rien de nous. Comme la plupart des personnes qui m'entourent. J'ouvre de nouveau mon carnet à la bonne page, mais en voyant toutes ces lignes sous mes yeux, je ne ressens plus l'envie d'écrire. Alors je ferme mon carnet, le range dans mon sac, et m'approche de la cuisine pour préparer le repas du midi en ce dimanche. Andréa revient dix minutes plus tard, une baguette sous le bras droit et la main gauche pleine d'enveloppes. Je la libère du pain et elle commence à feuilleter le courrier reçu.
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Dear You. (Antoine Griezmann)
Fiksi PenggemarUn amour de jeunesse. Une séparation à contre cœur. Des doutes, des peines, des pleurs. Deux cœurs qui battent. Des retrouvailles. Des interrogations. L'amour. Toujours, l'amour. "Crachons, veux-tu bien, sur ce que nous avons aimé ensemble. Crachon...