L'éveil

2.

L'avion amorçait sa descente et Mathilde regardait la ville lumière par le hublot.

- C'est vraiment magnifique, murmure-t-elle.

J'étais fan de Paris, j'avais un amour presque physique pour cette ville. M'y promener, m'y perdre, m'y balader engendrait chez moi, un sentiment immense de bien-être. Cette ville me faisait ressentir quelque chose, et je crois que c'est tout ce que je cherche en ce moment.

Après avoir récupérer nos bagages, je me rendis compte que je n'avais même pas prévu Matthias. Je décida donc de nous prendre en photo, Mathilde et moi dans le hall de l'aéroport pour lui envoyer.

À Matthias -
Un petit bisou de Paris, mes parents nous ont offert quelques jours de vacances dans la ville lumière pour souffler un peu. Je pense fort à toi ❤️

Je décide ensuite de ranger mon téléphone et de commencer à profiter pleinement de ces quelques jours qui nous étaient offerts.
Après avoir pris un taxi, être arrivées à l'hotel, avoir découvert une chambre d'hotel complètement incroyable (média) nous décidons enfin de sortir dîner.

C'était vendredi soir, la ville était plus bouillonnante que jamais. Les gens étaient en terrasse, ils rigolaient, buvaient des coups. Ils profitaient de la vie. Et le simple fait de voir ce bonheur, suffisait à me remplir de joie.

Alors que l'on s'essaya à la terrasse d'un restaurant choisi complètement par hasard, Mathilde lâcha :

- Eh bah dis donc, ça fait un moment que j'avais plus vu cette petite étincelle dans tes yeux. Que vous arrive-t-il ma chère Lou?

- T'es bête, dis-je en rigolant. Je sais pas, je suis bien là, je me sens bien. Je sais pas c'est Paris, c'est d'être là avec toi, ça me fait du bien.

Elle me regarda d'un regard bienveillant en souriant et quelques secondes après nous commandions nos plats au serveur.

- Je vais aux toilettes, tu m'attends?
- Non non je vais me barrer.. Bah bien sur que je t'attends Lou, où veut-tu que j'aille?

Je leva mon majeur en sa direction, et lui tourna le dos. J'entrais dans le restaurant et je me rendis comte que l'ambiance détendue en terrasse, se transformait limite en boîte de nuit à l'intérieur. Je n'arrive même plus à m'entendre penser. J'essaye de me frayer en chemin, sans vraiment savoir où j'allais, ne trouvant pas la direction des toilettes. C'est à ce moment là que je sentis deux mains se posaient sur mes hanches et une tête se rapprochait de mon oreille.

- On est perdue?

Je sursaute et me retourne, prête à en découdre avec ce goujat. Je pose alors le regard sur des yeux sombres, des yeux noirs qui en disent long mais qui en cachent beaucoup. Une barbe de trois jours, un sourire en coin, une casquette vissée sur la tête et un bomber kaki.

- Sérieusement? Il y a encore des mecs qui abordent comme ça en 2016?

Ma réplique semble l'amuser, il me lâche un sourire franc qui fait apparaître une dentition parfaite.

- Du calme pitbull, j'aimerais juste que tu te décales, tu bloques le passage là.
- Ouais bah, il y a d'autres façon de faire passer le message non?

Je me décala alors, et mon inconnu me fit un signe de tête en guise de merci.

Alors qu'il se fondait dans la foule, je n'ai pas pu m'empêcher de le suivre du regard. Il finit par arriver aux côtés d'une jolie blonde, coiffée d'un chapeau feutre bordeaux, plus parisienne tu meurs. Il se tourna alors vers moi, et comprenant que je le regardais encore, m'adressa un clin d'oeil accompagné d'un petit sourire en coin alors qu'il passé son bras autour de la jolie blonde. Je leva les yeux au ciel, et continua à chercher les toilettes.

Une fois de retour à la table, Mathilde commença à raler.

- T'es sérieuse? Ça fait 25 minutes que je t'attend! T'as foutu quoi ?
- Il y avait la queue aux toilettes, désolé..
- T'as reçu des messages et des appels je crois!

Je chercha alors mon téléphone au fin fond de mon sac.

Matthias - 3 appels manqués - 6 messages non lus.

- Merde! J'ai complètement oublié Matthias, il a essaye de me joindre plusieurs fois.
- Oh c'est bon, qu'il te lâche un peu!
- Mathilde..
- Non mais Lou, serieux.. Tu sais très bien ce que je pense de votre couple, je vous adorais mais là tu ne peux pas nier qu'un truc s'est cassé.. Et lui il ne se bouge pas pour recoller les pots cassés.
- Je ne suis même pas sûre qu'il se soit rendu compte de quoi que ce soit..
- Bon alors c'est toi le problème? Tu l'aimes encore au moins?
- Oui.. Enfin je crois.
- Ouais donc tu ne l'aimes plus, ne cherche pas plus loin.
- Dis pas n'importe quoi, on ne peut pas ne plus aimer quelqu'un comme ça, ça fait 5 ans quand même..

- En tout cas moi ça ne fait que 10 minutes, mais je t'aime déjà ma belle.

Mathilde et moi nous retournons aussitôt pour trouver la provenance de cette voix enjouée et sûre d'elle. Je vous le donne dans le mille, mon regard se posa bien évidement sur mon inconnu, clope au bec, entrain de nous scruter toujours son petit sourire en coin.

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