L'éveil

10.

Il s'assit sur mon lit alors que je fermais la porte dans l'espoir toujours de ne pas réveiller Mathilde.

- Ça voulait dire quoi ça, ton "Tu es contente?" lui demandais-je.

- Je me suis fait explosé la gueule. C'est ce que tu voulais non?

- Non mais attend, on va mettre les choses au clair deux secondes. C'est toi qui m'a envoyé un texto à 5h du mat pour me demander de descendre te voir. Alors maintenant ne dit pas que c'est de ma faute si tu t'es fait défoncé.

- Ça va j'étais bourré, c'est même pas moi qui t'ai envoyé ce texto.

- Ah ouais et quand tu te foutais bien de ma gueule avec ta salope en bas, t'étais encore bourré peut-être?

Il ne me répondit pas. Il n'avait quand même pas honte de venir se plaindre alors que c'était plutôt carrément à moi de lui en vouloir.

- Je suis désolé, lança-t-il.
- Hein? Répondais-je surprise.
- J'aurais pas du faire ça ce soir. C'était complètement débile et con de ma part. C'est Eve qui m'a entrainé dans ses conneries. Elle nous a vu à l'Eden. Elle m'a reproché de te regarder d'une façon dont je ne l'avais jamais regardé elle.

Aoutch, une sensation forte au coeur et au ventre m'envahit pendant une seconde. Qu'est-ce qu'il voulait dire exactement?

- Elle a commencé à me faire une scène, reprit-il, et la seule façon de la calmer c'était de lui prouver que t'étais rien pour moi, que je me foutais de toi.

- Génial, eh bien bravo parce que c'est réussi. Tu t'es bien foutu de ma gueule. T'es qu'un petit égoïste, doublé d'un sournois.
Tu crois que t'as le monde à tes pieds?
Mais putain, personne ne peut te voir, même toi je suis sûre que t'es incapable de te regarder en face. T'es rempli de haine et tu te permets de la déverser sur les autres.

J'étais tellement absorbée par mon discours et énervée de repenser à ce qu'il m'avait fait, que je ne m'étais pas rendu compte qu'il se tenait maintenant devant moi, à quelques centimètres.

Il passa une main derrière ma nuque, l'autre se posa sur ma joue et ses lèvres heurtèrent les miennes. Puis sa langue au bord de mes lèvres comme pour me demander l'autorisation d'y entrer. C'était un baiser très chaud, mais doux à la fois. Violent mais tendre.

Je n'étais plus habitué à ces baisers là.
Avec Matthias nos baisers avaient perdus tout leur sens au fil des années. On s'embrassait pour se dire bonjour, pour se dire au revoir, sans vraiment y mettre du notre. On ne s'embrassait même plus en faisant l'amour.

Ce soir c'est comme si Jules réveillait en moi un feu qui dormait depuis longtemps. Un mélange de haine et d'envie.

Je ne résista pas longtemps à l'envie de lui rendre son baiser. Et nous sommes restés là un bon moment. On ne se lassait pas de se découvrir l'un l'autre. Et j'avais beau trouvé Jules très manipulateur, il y avait quelque chose de profondément sincère dans ses baisers.

C'est moi qui commença par lui ôter son t-shirt. Ce que je découvris en-dessous n'a fait qu'attiser un peu plus l'étincelle qui brulait déjà en moi. Un joli V se dessinait sur son bas ventre, et semblait indiquer qu'encore plus bas, d'autres jolies choses se cachaient. Il était parfaitement dessiné. Ses épaulent lui conféraient une allure d'athlète et cela me fit frémir encore un peu plus.

D'un coup, il me souleva en plaçant ses mains sous mes fesses et me plaqua contre le mur. Dans un élan naturel, je passa mes jambes entour de lui. Nos baisers n'en finissaient plus. Cette sensation qui m'habitait, mon dieu.. Comment n'ai-je pas pu connaitre ça avant? Mais surtout serais-je capable maintenant de m'en passer?

Alors qu'il mettait fin à nos baisers, Jules approcha doucement sa bouche de mon oreille et d'une voix suave me susura :

- J'ai très, très envie de toi.

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