L'éveil

3.

- Non mais excuse moi tu te prends pour qui exactement? lançais-je.
- Du calme beauté, on peut s'amuser non?

Son sourire en coin constamment plaqué sur son visage le rendait terriblement agaçant, mais aussi atrocement charmant.

- Beauté? Mais je ne suis pas ta beauté! Je ne sais pas pour qui tu te prends, mais ton petit numéro de dragueur parisien à deux balles tu peux te le garder.

- Non mais Lou, c'est qui ce mec? Me souffla Mathilde. Vous vous connaissez?

A peine sa phrase terminée, mon inconnu s'avanca vers notre table et tendis la main à Mathilde.

- Jules, enchanté. Il faudra dire à ton pitbull de se calmer un petit peu. C'est pas parce qu'elle est en manque qu'elle doit agresser les autres.

Mathilde pouffa de rire et rendit sa poignée de main à Jules.

- Non mais je rêve! Mais dégage, mais barre toi! Tu vois pas que tu es entrain de nous pourrir la soirée? Alors écrase ta clope, efface moi ce putain de sourire malsain de ton visage et DE-GAGE.

J'étais dans un état de haine démesuré. Si il y a bien une chose que je déteste chez les gens c'est l'arrogance, et j'ai bien l'impression que c'est la caractéristique principale de ce cher Jules.

- À vos ordres mon commandant, me répondit mon inconnu, la tranche de sa main plaquée sur son front.

Il écrasa ainsi sa clope, rouvrit la porte du restaurant et se retourna une dernière fois afin que nous puissions distinguer très nettement son majeur pointé vers le ciel.

- Putain, mais c'est qui cette bombe?
- Oh Mathilde s'il te plait, pas maintenant !
- Non mais avoue qu'il est quand même très très sexy !

Ses yeux essayaient de retrouver le beau brun dans la foule à l'intérieur du bar.

- Il est surtout très très con oui!
- Mais tu le connais ou quoi?
- Non mais je l'ai croisé en allant aux toilettes tout à l'heure. Technique d'abordage nulle, vieux sourire sournois, barbe pas entretenue, casquette, bref tout ce que je déteste.
- Et moi je trouve que c'est exactement tout ce qui le rend sexy.
- Le mauvais bad-boy d'un film pour ado, ça te fait rêver toi?
- Oh t'es dure quand même. Non je sais pas il a un truc spécial ce type.
- Ouais, c'est sa connerie qui est spéciale.

D'un commun accord on décida de régler et de rentrer à l'hôtel.

Malgré la douceur de ce mois de Juin, je trouvais la nuit assez fraîche et décida donc de mettre ma veste. Le réflexe premier qui me vint fut de plonger mes mains au fonds de mes poches.  Elles étaient pleines comme d'habitude, de tout et n'importe quoi. Mais une forme bizarre attira mon attention, un petit rectangle assez large. Je le sorti aussitôt et fut surprise de trouver un paquet de cigarette.

- C'est toi qui a mis tes clopes dans ma poche? Demandais-je à Mathilde, en lui montrant le paquet?

Elle regarda le petit objet intriguée.

- Non tu sais bien que je ne fume que des Camel moi, ça c'est des Marlboro.
- C'est à qui alors?
- Bah j'en sais rien moi! Mais si tu les veux pas, je les récupère. Des clopes gratuites c'est pas tous les jours!

Je lui tendis ainsi le paquet qu'elle mit dans son sac.

Après quelques minutes de métro, nous étions enfin arrivées à notre arrêt. Nous n'avions plus que quelques mètres à parcourir avant d'arriver à l'hotel. Mathilde continuait à me parler de ce mec, ce Jules. Et d'un coup je repensa à Matthias.

- Putain, m'écriais-je.
- Quoi? Quoi?

Nous étions arrivées dans le hall de l'hôtel et je plongea automatiquement la main dans mon sac à la recherche de mon téléphone.

- J'ai encore oublié Matthias.
- Bon ok tu l'appelles vite fait mais après on reste tranquilles pour le reste du séjour,

Une fois arrivée dans la chambre, je m'isola dans la salle de bain et composa le numéro de Matthias. Il décrocha après quelques secondes.

- Mon coeur je suis désolée, murmurais-je.
- Ça fait presque 5 heures que j'essaye de te joindre, Lou. T'es folle de me faire ça.
- Je suis désolée, je t'ai dit..
- Ne refais plus jamais ça, j'étais mort d'inquietude.
- J'ai compris Matthias. Désolé on a été prises dans le feu de l'action et j'avais pas le nez sur mon téléphone.
- D'accord, sympa pour moi..

J'attendis Mathilde s'agiter et les premières notes d'une musique retentir.

- Bon mon coeur encore une fois je suis désolé, c'est l'arrivée, l'excitation et tout. Je vais devoir te laisser, je suis crevée, je vais aller me coucher.
- D'accord, à demain alors. Bonne nuit mon amour. Et appelle moi s'il te plait.
- Oui oui ne t'inquiète pas. Bisous, bonne nuit.

Je raccrocha aussitôt et tomba en même temps sur mon reflet dans le miroir. Mes cernes étaient quelques peu marquées, mes yeux verts avaient perdus leurs éclats et mes cheveux bruns étaient ternes. Cela faisait quelques mois déjà que je ne me reconnaissais plus. Où était passé la Lou enjouée, pleine de vie et qui transpirait la joie de vivre? Il fallait vraiment que je me reprenne en main, que j'avance dans la vie et que je trouve une flamme qui puisse me raviver.

- Lou, viens voir!

Je me dirigea ainsi vers le mini salon de notre chambre. Mathilde tenait dans sa main le paquet de cigarette de tout à l'heure.

- C'était pas des clopes là dedans.
- Ah bon? Bah c'était quoi alors?

Elle m'envoya ainsi le paquet que je rattrapa de justesse. Je l'ouvris et tomba sur un bout de papier serviette plié dans 4. Alors que je le dépliais je commençais à apercevoir une écriture au stylo. Ma tête se décomposa quand j'ai pu enfin lire l'intégralité du mot.

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To be continued