Chapitre 1 - La chute -

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Alice retira doucement la mèche sèche qui barrait sa vision et ouvrit calmement la fenêtre. Elle monta sur le fauteuil qui y était adossé et bien que petite réussit a se hisser sur le rebord de celle-ci. Il faisait nuit. Mais avec son téléphone elle éclaira son jardin et commença a l'admirer, de plus, la lune venait aussi éclaircir la pénombre. Il n'était pas vraiment tard, aux alentours de vingt-trois heures, elle ne portait pas de pyjama, juste sa robe bleue qu'elle adorait. Ses parents n'étaient pas à la maison, idée qui ne les enchantait pas étant donné ses antécédents...
Elle descendit ne prêtant pas attention, elle se cogna à la rambarde de l'escalier. Elle continua et arriva finalement au jardin, elle jeta un rapide coup d'œil à la porte puis continua. Et là elle suivit le lapin, celui qu'elle était sûre d'avoir vu de sa chambre. Elle avait même pu apercevoir ses yeux rougeâtres briller dans le noir. Et désormais elle distinguait qu'il portait un gilet et tenait une montre a gousset dans ses petites pattes. Pas une seconde lui vint a l'esprit qu'un lapin ainsi accoutré n'avait rien de normal. Et lorsqu'il s'exclama inquiet « Je vais être en retard ! » elle ne trouva pas ça non plus bizarre. Non, elle suivit juste le lapin car elle s'ennuyait désespérément et se demandait où allait-il être en retard.
Il plongea dans un terrier et elle le suivit. Elle pensa alors que la terre lui abîmerait ses habits, mais rien de cela, au lieu quoi elle tomba juste dans le vide. Un trou. Elle descendit, descendit, encore et encore, tout défilait si lentement. Elle ne voyait pas le fond mais pouvait voir divers objets, des tableaux (Ophelia par exemple), des bibliothèques remplis de livres, des horloges, des peluches. Tout s'enmêlait. Elle vit alors des étagères décorées de jolis petits pots, elle eut le temps d'attraper un d'entre eux, piqué par la curiosité de son étiquette : CONFITURE DE...
Et le reste était effacé. Alors qu'elle continuait de tomber, elle ouvrit vite le couvercle sans difficulté et ne pût s'empêcher d'y plonger le doigt. Mais la curiosité est un bien vilain défaut Alice. La voilà qui hurlait en ressortant son doigt et découvrant une pâte ignoble et gluante sur laquelle était agglutiné un horrible insecte, un cafard probablement mais avec de vrais yeux qui clignaient, un nez rouge et une poche qui remuait, les dents claquantes, les lèvres mastiquantes faisant un genre de ‹ chomp chomp ›. Alice haïssait ces bêtes, et encore plus si elles avaient des visages difformes ! Elle jeta alors le bocal sur une paroi et lorsqu'il de brisa de multiples bestioles similaires s'en échappèrent dans des crissements presque humains.
Alice ne savait pas où elle était ni si tout cela était réel, mais elle ne s'en posait pas la question car elle se sentait satisfaite. Sortir de cette routine. Peut-être était-elle folle mais elle pensa même avec une certaine euphorie que tout ceci était magique.
Dans sa chute, elle tenta de s'imaginer où elle pourrait atterrir. Peut-être à l'autre bout de la Terre? Peut-être percerait-elle le noyau puis la croûte terrestre !
Et pouf. Elle fut tirée de ses pensées lorsqu'elle atterrit avec fracas. Ses os transpercèrent son corps de part et d'autres et elle se brisa donc de l'intérieur. L'impact fit sortir ses yeux de ses orbites et sa mâchoire se déboita, lorsqu'elle tenta de pousser un cri, sa langue pendit et elle sentit avec horreur toutes ses douleurs. Ses yeux trainaient non loin, à l'aide de ses bras déchaussés elle les rattrapa à tâtons et les dirigea afin de voir où elle était.
Aux premiers abords, elle était tombée dans un tas de feuilles mortes, elles s'étaient éparpillés tout autour dans sa chute. Elle dirigea ses yeux à droite et à gauche, balayant la pièce (si grande et à la fois si petite), les carreaux étaient en damiers et quelques lustres disproportionnés pendaient au plafond. Des portes longeait les murs, Alice s'empressa de replacer ses os afin d'aller voir si elles s'ouvraient. Dans de nouvelles souffrances elle replaça un à un ses os, la chair pendante laissant apparaitre son muscle à certains endroits tel que les genoux. Lorsqu'elle se leva, elle eut une étrange impression de bien être, elle pensa alors que c'était comme-ci elle venait de se faire masser par un professionnel thaïlandais comme elle avait pû le voir à la télé.
Elle testa toutes les portes, aucune ne s'ouvrit, sans trop d'espoir elle examina à nouveau la pièce et aperçut une petite table au centre de celle-ci. Sur la petite table toute de verre brillant (elle n'osa trop y poser ses doigts, elle se souvint que son père détestait lorsqu'elle laissait des traces sur la table basse en verre du salon) se trouvait une minuscule clé d'or ornementée. Sans tarder, elle fit à nouveau le tour de la pièce essayant toutes les serrures, mais aucune ne collait. Elle remarqua alors tout en bas, un rideau d'à peu près quarante centimètres, elle se mit à quatre pattes (sans se soucier que par derrière l'on pouvait voir sous sa robe) et commença à rigoler. Elle parla alors tout bas :
« On dirait Dyna, me voilà à quatre pattes comme Dyna, c'est assez comique de se comporter comme un chien ! »
Lorsqu'elle tira le rideau elle découvrit une porte aussi petite que celui-ci, elle essaya la clé , la porte se déverrouilla. Mais comment allait-elle passer dans ce si petit trou? Tout d'abord elle tenta de se contorsionner, passant la tête, l'enlevant, tentant de passer le bras et se perdit dans ses propres mouvement, demeurant dans une position grotesque, les fesses en l'air. Ce qu'elle vit fut très plaisant et elle brûlait d'envie de passer de l'autre côté. Elle s'extirpa alors de l'ouverture et revint a la table, comme espérant trouver de quoi agrandir le passage. Au lieu de quoi elle trouva un petit flacon contenant un liquide rosâtre auquel était attaché une étiquette proclamant « BOIS MOI »
Cette bouteille aurait pu contenir du poison mais au point où elle en était elle ne s'en souciait que trop peu. Tout était si étrange mais... Agréable oui.
Elle porta le flacon à sa bouche et en avala le contenu d'une traite.
Diverses saveur se mélangèrent dans sa bouche, petit appéritifs, magret de canard et bouchées de la reine, fraises, jus de raisin et pour finir une forte vodka prit le dessus.

« Comme c'est drôle, je chauffe j'ai l'impression d'être si petite ! »

Alice n'avait pas tort. Elle mesurait désormais au plus trente centimètres.
Elle s'admira quelques instants, si minuscule dans sa douce robe.
Elle s'empressa de courir tel une fourmi vers la porte et comprit bien vite qu'elle eut oublié la clé sur la table.

« Idiote idiote ! » se cria-t-elle.

Elle tenta, en vain, de grimper aux pieds de la table qui étaient bien trop glissant. Un peu las de tous ceci, elle s'asseya et se mit a pleurer à chaudes larmes ne savant pas que faire.

« Espèce de pleurnicharde ! Arrêtes donc ça ! Ça ne sert à rien. »

Alice savait ce qui était bon ou pas pour elle, elle était avisée en matière de conseil, mais ne les respectait jamais.
Elle se souvint de cette fois où elle avait joué au Monopoly seule, simulant la seconde personne (elle avait toujours adoré être plusieurs personnes) et avait triché contre elle même puis s'était faite en réponse gifflée par elle même.

Elle sortit de ses pensées et remarqua sous la table un petit coffre. Comme-ci à chaque fois de nouveaux objets apparaissaient à ses yeux. Elle se rapprocha de celle-ci en s'essuyant les yeux et l'ouvrit. Une magnifique par de fraisier s'y trouvait, sur lequel un bout de papier avec pour inscriptions : « MANGE-MOI » y était posé.
Elle y planta vite ses dents et déçue, constata que rien ne se passait. Elle avait commencé a prendre habitude à toutes ses bizarreries et commençait à les apprécier, au point de trouver la normalité mortelle.
Elle croqua à nouveau le gâteau, le dévorant.

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Je dédie ce chapitre à Troysyx , à notre amitié naissante. Celui qui m'a un peu harcelé pour que je publie et je l'en remercie.

Alice au pays des macabres MerveillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant