Bien sur, le docteur avait fait son travail. Il avait susuré au subconscient d'Alice dans sa transe qu'elle était bien ici. Qu'elle était en sécurité. Que tout irai bien. Qu'elle allait bien. Qu'elle était une fille des plus appréciables. Qu'elle allait être soignée. Qu'elle ne ferait pas de bêtises.
Bien sur, tout n'allait pas marcher. Alice était la patiente la plus coriace du docteur. Et il se félicitait lorsqu'il réussissait à la paralyser dans un confort irréel pendant au moins une semaine. Son esprit était des plus vifs, et bien qu'il lui dictait toutes ces pensées, Alice perdurait à avoir un libre arbitre instable et dangereux. Ce qu'il comanditait arrivait, mais parfois sa conscience se réveillait en avance. Mais jamais elle n'aurait pu se souvenir de quelconques séances. Et ce sentiment de flottement à la suite de celle-ci lui perdurait. Le docteur se frottait les mains de savoir que sa jeune patiente détraquée les appréciait. Il pouvait lui faire dire certaines choses mais bien souvent, son esprit très au retrait ne laissait rien s'échapper. Le docteur lui, jouait de son talent. Morale et éthique lui était des mots inconnus depuis longtemps. Une fois la porte de son cabinet fermé, seul une paire d'yeux divins eut su ce qu'il s'y passait. Il pouvait en revanche se balader aise au travers du royaume onirique d'Alice depuis qu'elle l'avait créé. C'est-à-dire le soir de la mort de ses parents. Et cette première séance d'hypnose depuis lui permit dans savoir un peu plus sur ses rêves et absences désormais encore plus fréquentes dans ce milieu inconnu. Elle lui dit qu'il s'apellait " Le Pays des Merveilles " mais que jusque là personne ne le lui avait dit, qu'elle le savait juste comme on eut su que l'eau mouillât. Le plus exquis dans son amusement tordu était qu'il n'avait même pas besoin de lui inculquer sa folie puisqu'elle était née depuis bien longtemps chez elle et à réaparaissait subitement. Et c'est bien pour cela qu'il aimait autant Alice.
Et toutes ses séances, tout ses actes étaient le fruit d'une manipulation filée obsessionnelle qu'il préparait jours après jours.
Alice ouvrit les yeux, ses cils chassèrent l'air et sa bouche s'ouvrit légèrement en un o comme-ci elle découvrait un nouveau monde. Son corps jusque la figé tel une poupée de porcelaine se mit à se mouvoir, d'abord bougeant des doigts puis le bras, et le son être entier. Elle se leva.
« Alice. Asseyez-vous donc. Comment vous sentez vous?
- Bien.
- Bien comment?
- Reposée, énergique. J'ai faim, elle regarda un peu ailleurs.
- Cela tombe bien, il est l'heure de dîner et vous devez aller au salon commun avec les autres, il la regarda tout souriant et se leva.
- Je... Je ne sais pas si j'en ai envie, elle bredouilla.
- Tu dois. Ne t'en fais pas, il posa délicatement sa main sur son épaule.
- Je vous reverrai? Demanda-t-elle baissant la tête et le regard évitant celui du Docteur.
- Demain même. Ne vous inquiétez pas. Tout ira bien. Les employés ne vont rien laisser vous arriver. »Le docteur la raccompagna jusqu'à sa chambre. Ses valises avaient étaient défaites puisque quand elle ouvrit son placard elle vit son linge soigneusement rangé. Essentiellement du blanc, du noir et du bleu, sa couleur préférée. Elle saisit un vêtement au hasard et alla prendre son bain. Elle s'assir dans la baignoire simple qu'elle découvrit, laissant longuement l'eau couler sur son corps comme si elle allait laver également son âme. Elle enfila une robe noir dont le col montait jusqu'au haut de son cou qui était sublimé par un petit caméo. La robe était douce et se boutonnait jusqu'au bas de ses jambes.
Elle descendit les escaliers le coeur serré et croisa des personnes, la dévisageant. Lorsqu'elle posa son premier pied dans le salon principal elle sentit tout les yeux se tourner vers elle, et pourtant, aucun ne daigna lui prêter une réelle attention si ce n'est que quelques curieux. Mais elle se sentait comme une gazelle jetée en pâturage aux lionnes. Elle traversa le salon et passa l'arche d'entrée menant aux tables et au service. Elle se dirigea vers celui-ci. Son attention était bien trop portée sur l'éventuel jugement des autres, elle se mordait frénétiquement le coin de la lèvre. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas été confronté à une telle situation " publique ". Elle traina son corps jusqu'au service se s'insinuant dans la pièce tel un serpent. Elle devina le procédé sans que personne ne lui dit, saisit alors un plateau et des couverts puis se dirigea vers l'homme aux cheveux amassés dans une Charlotte. Elle décrocha un timide "Bonjour" par politesse bien que n'ayant pas envie de parler. Elle voyait de l'autre côté les autres affluer, tous au même moment comme s'ils fussent programmés.« Nouvelle ? lui demanda l'homme les yeux écarquillés d'intérêt.
- Oui... lança-t-elle sans motivation.
- Tout ira bien. Mangez bien. Bonne appétit. »L'homme lui souriait avec beaucoup de gentillesse. Elle se dit que si tout le monde lui disait que tout irait si bien c'est que au contraire tout allait déjà mal.
Elle aurait voulu s'asseoir seule à une table mais elles étaient toutes prises. L'une d'entre elle avait une place disponible en son bout, elle s'y installa alors furtivement. Elle joua avec la nourriture dans son assiette et séparant les aliments et les triant en petit carés puis elle se rendit compte qu'elle mourrait de faim. Elle mangea alors comme un ours. Elle était plongée dans son assiette et bien trop timide pour regarder autour d'elle. Elle ne vit donc pas l'homme d'au moins deux mètres aux cheveux proprement coiffés et rasés sur le côté s'approcher d'elle d'un pas lourd. Elle entendit un lointain «EH» et releva alors la tête et tout ce qu'elle vit ce fut un point se dirigeant en sa direction. Puis elle ne le vit plus et elle s'évanouit.
Elle avait généré la colère de cet homme car elle tapait sa jambe frénétiquement au sol.
« Il ne t'arrivera rien » qu'ils disaient, elle, elle savait bien que si.
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Alice au pays des macabres Merveilles
HorrorRéalité (nc.nf) : Caractère de ce qui est réel, de ce qui existe effectivement. « Tout ceci est dans ma tête, donc cet endroit est réel puisqu'il existe au biais d'une réalité. »