- Chapitre 10 - Fumée bleue -

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Comme on le sait tous très bien, Alice se réveilla douloureusement en fixant le plafond, elle reconnut alors celui du docteur. Elle referma vite ses yeux en sentant son oeil gauche lui lancer horriblement. Elle grogna faiblement et se souvînt. Cet horrible rustre l'avait frappé sans qu'elle en sache la raison. Son premier réflexe fut de de lever et de frapper le premier mur qu'elle vit. Elle ne ressentit aucune douleur et tout ce qu'elle voulut faire à ce moment était retrouver cet homme afin de le dévorer. Elle tourna en rond dans le bureau qui lui semblait trop petit et perdit patience. Elle hurla à tue tête le nom de son docteur ayant perdu tout contrôle et il finit par arriver allerté par les cris de sa petite protégée. Il dit à l'infirmière de rester à l'entrée en cas de besoin et lui referma la porte au nez. Il avança dans une démarche sûre et sereine qu'ont tout les hommes de son genre, toujours prêts à vous annoncer la pire des nouvelles. Il fut déçu de voir qu'une nouvelle blessure venait s'ajouter au corps d'Alice. Avait-on déjà vu une poupée si abîmée? Peut-être que ces blessures étaient le discret chemin menant à son charme. L'argile de sa peau semblait s'effondrer, les brûlures, les plaies, les hématomes. C'était une guerrière qui se suffisant en regardant la vie lui asséner des coups. Alice s'assit et pleura comme elle savait si bien le faire.

« Allons, allons. Ce n'est rien. » déclara le docteur.

Elle le fusilla alors du regard, ses petites et sombres iris le fixant avec fureur. Le fantôme de ses jours heureux se détacha de son corps, laissant le docteur avec un électron instable et chargé négativement.
Il s'approcha d'elle avec le plateau de soins qu'il posa délicatement. La petite fureur s'en emparra et le jeta à l'autre bout de la pièce. Le docteur ne pouvait pas s'énerver.

« Veux-tu que tu que je te laisses? Tu sais que j'ai une pièce spéciale pour les patients comme toi?
- Eh bien allez-y. Enfermez-moi comme vos fous dans cette pièce à relents de vomi.
- Le désires tu vraiment ? Infirmière? appela-t-il alors en haussant la voix pour se faire entendre.
- Non... Désolée, je suis en colère. S'il-vous plaît, soingez-moi, j'ai mal.. »

Mais le docteur se devait de se faire respecter. Il devait lui montrer son autorité, sa supériorité dans le jeu. L'infirmière sans visage arriva une seringue à la main.

« Je vais vous buter ! Se mit à hurler Alice. Je vais casser chacun de ses doigts ! »

L'infirmière soupira et alors que le docteur retînt Alice se débatant avec une force inestimée, celle-ci réussit à lui planter l'aiguille. Elle s'enfonça dans sa chair libérant un sédatif. Avant de se calmer définitivement elle eût encore le temps de s'exprimer en une déferlante d'insanitées en rigolant :

« J'irai baiser votre mari après vous avoir tué, haha ! Et vous, je vous arracherai la queue ! »

Le docteur ne put s'empêcher de s'imaginer cette scène en souriant. Si elle comptait l'arracher il aurait encore fallu qu'elle pose les dents sur celui-ci.

Il fit partir l'infirmière et regarda quelques instants Alice. Il replaça une de ses mèches passant sur son front et se posant sur ses lèvres. Il continua son mouvement e' passant son pouce sur sa lèvre inférieure naturellement rose. Puis il y posa son index et joua avec l'ouverture de ses lèvres. De toute manière elle ne sentait jamais rien. Il finit par s'arrêter et fit emmener Alice dans sa chambre.

Alice dans un profond sommeil causé par la grande dose de sedatif qui lui avait été injecté reposait de travers dans son lit aux draps blancs. Ses blessures étaient à nouveau bandées. Elle ne sentait plus son oeil lui lancer. Elle était dans une confortable paralysie. Elle sombrait dans ses éternels rêves trop réels à nouveau.

Ses yeux s'ouvrirent. Elle était de nouveau dans cette étrange forêt mais désormais elle la considérait familière et pas plus étrange qu'elle. Le ciel orange virait en un bleu océan usait. Le ciel lui parut être une mer sur laquelle se reflettait le couchant. L'éclat coloré des feuilles était terni par le ciel sombre. Malgré la pénombre elle pouvait distinguer une robe d'un bleu pale lui arrivant aux genous, un tablier par dessus celle-ci, elle se demanda alors pourquoi elle en portait un.

« Tu en auras besoin. »

Cette voix, lente et longue, sortir de nul part et la surprit. Elle ricocha dans les arbres en écho.
Elle tourna la tête dans tout les sens afin de voir d'où elle venait. Rien. Mais lorsqu'elle retourna la tête elle vit alors une géante chenille d'un bleu magistral. Apparue. Une chenille qui fumait.

« Excusez-moi qui êtes vous ? demanda-t-elle piquée de curiosité.
- Qui es-tu toi?
- Je suis...
- Je sais qui tu es ! Alice fit l'impasse sur ces propos alors inutiles échangés.
- Pourquoi en aurais-je besoin ? jugea-t-elle bon de demander en oubliant les délires de cette chenille sûrement ayant bien trop fumé.
- Car tu vas être tachée, la chenille rejeta sa fumée au visage d'Alice. Tanpis, ce monde était déjà bien trop étrange, quelques fumées ne lui feraient rien.
- Tachée par quoi?
- C'est toi qui l'a mis ce tablier, tu devrais savoir.
- Désolée mais... Alice était quelque peu perdue. Je viens d'arriver, alors je ne sais pas. suis-je d'abord ?
- Que trop de questions, un nouveau rejet de fumée. Tu devrais savoir, regarde bien, tu es la mieux placée pour connaître cette endroit, toi et ta so...
- Quoi?! Taisez-vous ! Vous ne dîtes que des idioties ! s'énerva Alice.
- Demoiselle, vous savez qu'il est mauvais de se droguer ? Regardez-vous. Vous vous énervez. Et cessez donc d'arracher la peau de votre bras. »

Alice ne comprit pas tout à fait jusqu'à ce qu'elle s'apperçut qu'elle avait enlevé son bandage et avec la peau de son bras brûlé. Ses muscles scintillait hors de sa chair. Elle essuya le sang de ses mains sur son tablier et remit son bandage grossièrement.

« Ta soeur... »

Alice ne laissa pas la chenille finir et se jeta sur elle. Elle pressa son corps gluant et fragile entre ses mains, bien qu'énorme elle réussit à la faire tomber. Complètement au dessus de la pauvre chenille, elle continua à la mettre en charpie dans des lambeaux d'un corps suspect. Las, la chenille plus qu'un amas de chair, Alice s'alongea à même le sol chaud encore du sang bleu et dégoûtant et décida de faire une pause avant de continuer son aventure.

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Alice au pays des macabres MerveillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant