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Mère: Écoute Yûsra, moi je préfère mourir là maintenant que de voir des larmes couler des yeux de mon fils et de mes filles.

Et là elle a commencé à pleurer. Pleurer. Pleurer, sans même arrêter en passant ses mains sur son visage si triste.

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Et moi je n'ai pas pu me retenir très longtemps. En vrai, je l'a comprends. Je comprends comme c'est difficile pour elle d'avouer ça parce que ce n'est pas une chose facile. À sa place, j'aurai sûrement eu beaucoup de mal aussi.

Mais j'aimerai qu'elle se mette à ma place et qu'elle comprenne que ma situation n'est pas du tout facile. Parce qu'elle ne vivra pas constamment avec le regret, pas une minute ne passera sans qu'elle se sentira mal vis à vis d'Ishâk, elle ne passera pas ses nuits et ses jours à cogiter. Elle ne passera pas son temps à voir Ishâk mal et à se dire qu'elle a mal fait de ne rien lui dire. Tout ceci c'est moi qui vais le vivre !

Et le pire, ce que je crains plus que tout c'est que Ishâk finisse par découvrir la vérité. Il m'en voudrait toute sa vie, c'est certain. Il ressentira grave de la rancoeur pour moi, c'est certain. Et moi ce jour, je ne veux pas qu'il arrive parce que je vais culpabiliser encore plus. J'ai juste à espérer que ce jour n'arrive jamais enfaite...

Je l'a sens impuissante face à cette situation. Ces trois enfants elle les aime plus que sa propre personne, elle pourrait donner sa vie pour eux. Et c'est pour cette raison qu'elle ne souhaite rien dire. Cette histoire est juste trop compliqué pour moi.

Elle est allongée sur ce lit en sanglotant, en suffoquant, les larmes ne veulent plus quitter son beau visage. Moi, je pleure en silence. Je ne veux pas qu'elle me voit triste car ça lui ferai encore plus mal. Elle me fait trop de peine. C'est une femme au grand coeur mais moi je sais qu'elle est assez forte pour supporter cette épreuve.

J'essuie mes larmes et enlève ses mains de son visage. Je m'assois à ses côtés sur le lit puis essuie les larmes sur son visage anéantie. Elle qui passait son temps à sourire, elle qui ne montrait aucun signe de faiblesse, aujourd'hui je vois qu'elle est abattue.

Moi: Calme toi d'accord ? Aucune larme ne coulera sur leur visage parce que tu ne leur diras rien comme tu l'as convenue.

Mère: Je sais que c'est égoïste mais je ne peux pas Yûsra, vraiment. C'est trop dur.

Moi: Je comprends.

Je continue à sécher ses larmes puis dépose un baiser sur son front. C'est fou comme je tiens à elle.

Mère: Je sais que c'est une situation très compliqué pour toi et que tu te sens très mal de mentir à Ishâk...

Moi: Oui, c'est vraiment dur mais je respecte ton choix. Ce que j'ai vraiment peur un jour, c'est qu'Ishâk l'apprends. Il m'en voudrait trop.

Mère: Il ne sera pas au courant, crois moi. Comment veux-tu qu'il le sache ? Peu de personnes le savent.

Moi: C'est vrai, mais je vais pas m'empêcher de me sentir mal. Quand il sera triste, je vais faire que culpabiliser parce que j'aurais eu tout le temps de lui dire.

Mère: Quand tu culpabilisera, tu te rappelera que c'était moi qui t'avais demander de ne rien dire et que tu as simplement suivi mon choix.

Moi: Arrête de parler comme ça...

Mère: C'est la vérité ma fille, bientôt je vais m'en aller. J'accepte parce que je ne refuse rien qui vient de la part de mon Seigneur. Ce que j'ai mal dans tout ça, c'est de laisser mes enfants.

Moi: On fera des dou'as pour toi, je te fais la promesse que tu sera dans mes prières.

Mère: Je sais qu'un jour, je serai oubliée.

Un long chemin vers le repentir... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant