La Cité Engloutie [Namgi]

Destination Grenade

Il était tard maintenant et Namjoon venait de se voir passer les menottes aux poignets, or c'est là que tout s'était décidé à se compliquer. En effet Jimin devait dormir, il était épuisé suite à la double plongée de la journée, et je devais avouer que j'étais dans le même état. Il nous avait alors fallut trouver un moyen de garder Namjoon auprès de nous pour qu'il ne dise pas à son patron où nous nous trouvions, mais tout cela en le gardant correctement attaché pour ne pas qu'il se décide à nous tuer. La meilleure solution aux yeux de jimin avait été de me laisser seul avec lui, car j'avais un lit deux places et qu'il pouvait y mettre Namjoon, mais aussi car il pouvait me retirer mon arme. Je m'explique, là où il laissait l'explorateur il fallait qu'il n'y ait aucunes armes présentes, juste au cas où, et lui ne pouvait se séparer de ses armes c'était trop risqué. Bien évidemment j'avais râlé et m'étais offusqué que l'on me laisse cet homme dans mon lit, mais à vrai dire je n'avais pas bien le choix. Jimin attacha donc les menottes à la tête de lit à me côtés, ainsi l'explorateur aux tendances meurtrières était allongé à mes côtés, pestant contre le monde entier. Puis, mon petit garde du corps retourna au lit, tentant de refermer au mieux la porte cassée derrière lui. Ainsi, le silence reprit dans la pièce et le malaise me mordit les entrailles. J'avais remonté la couverture jusqu'au niveau de mes oreilles rouges de honte, avait retiré mes lunettes et avait tenté d'ignorer la respiration lente à mes côtés. Cette soirée avait été trop lourde en émotions, beaucoup trop lourde. J'avais cru prendre une balle dans la tête, mourir asphyxié, j'avais perdu mon premier baiser, et maintenant je devais partager mon lit avec cet homme, ce manipulateur. Je m'en voulais comme jamais d'avoir participé à ce baiser idiot. Je pensais que l'attirance était réciproque mais évidemment l'explorateur était un bourreau des cœurs et savait se jouer du monde si aisément que c'en était triste.

« Hey, Yoongi. »
« Quoi ? »
« Tu peux me remonter les couvertures ? »

Je me mis en position assise sur le lit, observant son corps tremblotant à cause du froid. Je pris donc la couverture et la positionnait sur son corps. Puis, sans qu'il ne me le demande j'étais descendu du lit et m'étais assis au sol face à ses chaussures. Les yeux encore embrumés je les lui avais retirées et m'étais remis au lit. Je voulais dormir, juste dormir, pour oublier que ma nuit avait été un calvaire complet. Je ne voulais que cela, rien de plus, mais lui n'était pas décidé à me laisser me reposer.

« Yoongi, tu peux me détacher les bras ? »
« Non, je compte me réveiller demain matin et garder la vie encore quelques années, en plus la porte n'est pas fermée et tu risques de t'enfuir. »
« Alors, détache-moi seulement de la tête de lit, je ne sens plus le bout de mes doigts dans cette position. »

Je soufflais exaspéré, mais au final j'avais connu cela. Un jour, j'avais dormi les bras levées au-dessus de ma tête, et au bout de quelques heures de sommeil, je n'étais plus capable de bouger mes membres car le sang n'y circulait plus. A nouveau, j'étais ressorti du lit, de ma trousse j'avais sorti les crochets que j'avais utilisés plus tôt, et je me mis à crocheter la petite serrure les menottes. Après avoir retiré une main des menottes il put rabaisser ses bras et caresser la peau rougie de ses poignets. Vous savez, si j'avais été totalement réveillé j'aurais sûrement rattaché son poignet, mais tellement mon lit me manquait je ne fis que ranger mes crochets dans ma trousse. Puis, je m'étais à nouveau glissé dans mon lit, remontant les couvertures sur mes épaules. C'est alors que j'entendis Namjoon se lever. Paniqué je m'étais assis dans le lit mais je le vis seulement refermer les portes du balcon, et pousser un peu plus la porte de la chambre, ainsi les bruits venant du couloir ne nous parvenaient plus. J'avais souris à son initiative, frottant mes yeux encore endormis et couverts par la brume de ma myopie. Je le vis pourtant se remettre sous les couvertures dans le lit avant de bailler doucement. Il n'avait pas l'air de vouloir s'enfuir et je trouvais cela bien étrange, mais à vrai dire, qu'il s'enfuie ou non je m'en fichais. Il allait surement dire que nous plongions sur la mer Égée mais dès demain nous prendrions un avion vers la destination qu'indique la carte. En effet j'étais certain de trouver la destination dès le lendemain matin, ainsi nous pourrions prendre l'avion dès l'après-midi. Et je me disais que si l'autre explorateur disparaissait nous avions encore plus de chances de trouver le trésor avant eux. Mais non, il avait l'air de compter à rester dans mes draps pour s'y reposer cette nuit.