Il nous quitte

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J'avais devant mes yeux ma carte rudimentaire, essayant de comparer avec une carte actuelle, où pourrait bien se trouver la croix qu'il y avait sur le mur de la grotte. J'avais longuement scanné les deux cartes pour être le plus précis possible. Malheureusement je n'avais réussi qu'à trouver une zone de plusieurs kilomètres de diamètre et il nous fallait alors sonder la zone. De plus, j'avais fait ces recherches dans l'avion et avoir le visage baissé sur ma tablette m'avait rapidement donné la nausée. En effet, j'avais eu un grand mal pour conserver le peu que j'avais mangé au creux de mon estomac à cause des nombreuses turbulences que nous avions dû subir. Le pire étant surement que nous n'avions pas pu être placés les uns à côté des autres car nous avions pris les dernières places disponibles dans l'avion et j'avais été placé à côté d'un homme et son enfant. Le petite ne faisait que hurler, pleurer, ou alors réclamer de quoi se nourrir. Cela ne faisait que grandir de plus en plus de haine en moi, et j'étais incapable de me concentrer sur ce que je faisais. Pourtant j'avais réussi à retrouver ma concentration lorsque le petit trouva le sommeil et que le père s'était mis à regarder je ne sais quoi sur son téléphone portable. C'est durant cette accalmie que j'avais pu trouver la zone de fouille mais c'est aussi durant ce moment que l'avion se mis à vaciller, à tanguer et surtout à s'animer de sursauts. Et c'est évidemment pour cela que j'avais eu vraiment mal au cœur.

J'avais passé un temps indéterminé à regarder le plafond de l'avion avant de me décider à m'endormir. Mon corps avait l'air comme vidé de toute substance depuis que je m'étais réveillé de mon mini coma, sans oublier que parfois mon poignet me faisait souffrir. Sans oublier que j'avais l'étrange sensation d'être devenu un monstre. Je veux dire qu'autour de moi, le monde vivait sans jamais se demander ce qu'il faisait là, s'il devait continuer à vivre ou s'il devait laisser tomber. Vous savez, je n'avais jamais prévu qu'un jour je tuerai un homme, et à présent j'en avais tué des dizaines sans réellement savoir combien. Je me détestais pour le simple fait que je me disais ne jamais devenir comme Namjoon, un tueur, mais j'étais maintenant l'un des plus grands assassins de notre ère. Je savais pertinemment que jamais on ne m'accuserait de ces meurtres en société pour le simple fait que ces mercenaires n'avaient rien à faire sur ce terrain et que cela aurait pu être justifié en tant que légitime défense, mais pourtant ma conscience me hurlait que j'avais tout de même mis fin aux jours d'hommes qui avaient surement tous une famille qui les attendait chez eux. D'ailleurs, quelque chose me tracassait toujours. Je repensais souvent à ces deux hommes qui étaient censé surveiller l'entrée de la grotte où j'avais été enfermé. L'un d'eux, du nom de Hoseok, avait ressenti pour moi une certaine empathie et étonnement cela m'avait touché. Il ne pouvait pas me faire sortir au risque qu'il ne se fasse abattre mais il avait voulu m'aider, me sortir de là. J'aurais simplement voulu le remercier et espérer qu'il n'avait pas par malheur reçu une de mes balles perdues...

« Yoongi, réveille-toi, on est arrivé... »

Jimin secouait gentiment mon épaule alors qu'il s'était faufilé dans ma rangée. Tous, ou presque, avaient déjà quitté l'avion et maintenant je voyais par mon hublot que le soleil brulant d'Egypte caressait le tarmac. J'avais hâte de voir ce pays plein d'histoire et de beauté mais je n'arrivais pas à me presser. J'avais bien trop mal à toutes mes articulations sans oublier que la douleur dans mon poignet s'était réveillée. J'avais alors simplement su ranger mes affaires dans mon sac et me redresser, mais je ne pus me mettre sur pieds. Ce fut donc avec l'aide de Jimin que je pu me redresser sur mes jambes en coton. Mais, il vit parfaitement que je ne pouvais pas tenir par moi-même et que même si j'essayais de le faire, j'en étais incapable pour le moment. Il avait alors passé ses bras autour de ma taille et sans grands efforts il m'avait hissé dans ses bras. J'avais longuement hésité à m'accrocher à son corps, mais la faiblesse qui m'avait soudainement pris me poussa à rouler mes jambes autour de ses hanches et mes bras autour de sa nuque. Celui qui se chargea de mon sac fut Taehyung qui depuis quelques temps était devenu très bavard et qui commentait absolument tout ce qu'il voyait. Par exemple, à cet instant il ne cessait de commenter le fait que c'était absolument normal que je ne puisse pas marcher après un long vol et un coma. D'ailleurs je ne savais pas si cela était pour me rassurer ou m'inquiéter encore plus. Je n'aimais pas être dépendant d'un autre, et encore moins être accroché à quelqu'un pour pouvoir me déplacer, mais pour le coup je n'avais pas vraiment eu le choix.

La Cité Engloutie [Namgi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant