NEYLA
Je me réveille, en sueur. J'ai mal dormi. Il a fait un carnage hier soir. Les coups s'enchaînaient sans répit, comme si quelque chose l'avait énervé encore plus. Comme si sa colère s'était décuplée.
Soudainement, je sors de mon lit, enfile des vêtements propres, me nettoie le visage, puis sors sur le palier.
Je suis folle. Complètement folle à lier. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je devrais rentrer. Mais quelque chose me pousse à ouvrir cette porte. Je saisis la poignée, la tourne doucement.
La porte s'ouvre, grinçant par endroits, découvrant une pièce quasiment vide. Seuls un canapé, une petite télé et une table basse la meublent.
Sur le parquet gît un homme. Nassim. À ses pieds, un miroir brisé, sûrement à l'origine du bruit d'hier soir.
Je m'approche doucement de lui en refermant la porte derrière moi.
J'ai peur. Extrêmement peur. Peur qu'il se réveille et me saute dessus, mais également peur qu'il soit mort.
Je m'agenouille près de lui. Il est seulement vêtu d'un pantalon de jogging, sa tenue me gêne un peu.
Je prends son pouls, il est en vie.
Soulagement.
Je dégage ses cheveux bruns de son visage et l'observe quelques secondes.
On dirait un cadavre. Mon Dieu. Cela doit faire des mois qu'il n'est pas sorti.
J'observe ses mains, en sang. Ses phalanges sont éclatées, des petites croutes commencent à se former. Elles disparaîtront sûrement des qu'il recommencera à frapper le mur.
Le mur.
Je lève la tête, et vois ce fameux mur. Le blanc immaculé est taché de sang marron même, le rendant impur.
Je décide de laisser Nassim où il est, je n'arriverais pas à le bouger. Il a vraiment l'air musclé. Je vois une fine couverture bleue et des coussins sur le canapé. Je les attrape, puis positionne un des coussins sous sa tête, et le recouvre du tissu.Je vais dans la cuisine pour lui préparer à manger. Une fois les pommes de terre sautées et les courgettes prêtes, je les dépose dans une assiette, que je recouvre pour les garder au chaud. Je prépare également un verre d'eau, puis repars m'occuper de lui. Après avoir nettoyé les morceaux brisés du miroir, je décide de repartir. Je dois aller au travail, mais j'essaierai de repasser demain.
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Haine
RandomLe regard noir, la mâchoire contractée. Je frappe, encore, encore, sans relâche. Mes phalanges s'ouvrent, le sang tâche le mur. Mais je continue de frapper, jusqu'à me briser les os. @sireliss