Prédébut [TaeKook]

Chapitre 15

- Vraiment, ça me fait mal de vous dire ça les gars, dit le garçon en face de nous en adouciçant un peu sa voix et en baissant les yeux, mais c'est mon rôle en tant que leader. C'est absolument pas contre vous, je suis sincèrement content que vous soyez heureux mais vous avez à peine la quinzaine et-

Arrête... Je le sais déjà...

- Et les couples, à cet âge là, ça dure rarement toute la vie. Le plus important pour nous sept c'est la musique c'est pour ça que ...

T-tu, t'en sais rien... Moi je suis sûr de ce que je ressens.

- Mais ils sont heureux! Pardon, je sais que c'est pas toi qui parle...

Dit Jimin en s'insurgeant. J-Hope nous lacha Jungkook et moi puis ce dernier se rapprocha de moi et lorsque nos mains se frôlèrent, il agita doucement ses doigts, je les lui saisit, entremêlant les miens aux siens. Je sentis le regard de mon dongsaeng chercher le mien mais je fixais le sol, la tête baissée, incapable de la relever.

- De toute façon ils sont pas idiots, si jamais ça ne marche pas entre eux, ils se quitterons en de bon termes, c'est plus des gamins non plus!

- Je le sais mais on ne devrait pas courir le risque c'est trop dangereux pour l'avenir du groupe, crois moi. Et crois moi aussi lorsque je dis que j'aimerais fêter leur union plutôt que d'avoir à dire ça mais la meilleure solution pour préserver le groupe, sur ce il tourna la tête vers nous, c'est que vous vous sépariez, maintenant, avant de trop vous attacher.

Du verre se brisa, et un des morceaux transperça mon cœur. A ces mots, la bulle de cristal douce et claire dans laquelle Jungkook et moi avions doucement emménagés venait d'éclater en mille petits morceaux d'un noir intense. Je restais figé, tenant fermement la main de mon partenaire, incapable de prononcer un mot.

Trop tard...

Cruel. Je n'en voulais pas à Ramponster, il n'y était pour rien. C'est moi qui n'aurai pas du tomber amoureux, sur toutes les personnes présentes sur terre, c'était lui que j'aimais. J'avais toujours la tête baissée et je sentis mes yeux s'humidifier, ma vision se troublait. J'entendis Jungkook renifler, se retenant autant qu'il le pouvait de pleurer. Cruel. Se séparer maintenant, alors que tout avait fini par s'arranger. Passer toute ma vie à ses cotés sans avoir le droit de l'aimer. Se séparer maintenant alors que nos attaches étaient si fortes, voila ce qui était pire que de se séparer car l'amour que nous nous portions s'était éteint.

Personne n'osait parler, les regards passant tour à tour de Rapmonster à nous. Jungkook pris une longue inspiration, ses pensées devaient être les mêmes que les miennes, finalement c'est lui qui avait raison, jamais nous n'aurions du céder, puis il posa sa tête sur mon épaule. Lentement, Namjoon s'approcha de nous, et dans un silence funèbre, saisi nos deux poignets avant de séparer nos mains, rompant le dernier lien qui nous unissait.

Jungkook laissa échapper un sanglot, je n'osais pas le regarder, des larmes coulant à présent sur mes joues.

- Je suis...

Je n'attendis pas que Namjoon termine sa phrase pour sortir de la pièce, n'ayant plus aucune envie d'entendre ni de parler à personne. Je sortis directement du bâtiment sans aucune affaire et marchai droit devant moi faisant de mon mieux pour retenir mes larmes devant les passants.

Tout était réellement fini entre lui et moi. Nous allions vraiment devoir vivre sous le même toit, dormir dans la même chambre, chanter, danser, tout cela en étant amis. J'avais l'impression que l'on appliquait un poids énorme sur ma poitrine, tellement lourd que je m'arrêtais sur le parvis d'une maison dans une ruelle nue de monde.

Fini les déjeuners au parc après les cours, cette joie que j'éprouvais en l'apercevant en uniforme aux portes de mon lycée, les batailles d'eau dans la salle de bain après la danse, ses lèvres délicieusement sucrées... A ce moment là, toute trace de sentiments positifs avaient déserté mon corps et semblaient ne jamais pouvoir y retourner.

Cela faisait un peu plus d'une heure que j'avais quitté l'agence et mon corps s'était calmé, je commençais réellement à ressentir le froid de décembre. Je ne voulais pas retourner à l'agence chercher mon manteau où je risquais de croiser mes camarades et je n'avais aucune envie non plus de mettre les pieds au dortoir. Je voulais seulement appeler Jungkook et juste me blottir contre lui, sa seule présence me réconfortait mais c'est précisément ce qui m'était défendu.

Je fini par me lever et mettre mes mains dans mes poche d'une desquelles je sortis un six mille won, assez pour un café. Non loin de la maison où j'avais élu domicile pour un bref moment, on apercevait un petit bar dans la rue passante non loin et c'est dans celui-ci que je me rendis. J'y suis resté longtemps, deux heures peut-être, ou trois. Quoi qu'il en soit, je fus tiré de mes songes par mon téléphone.

Mes yeux éteints pivotèrent pour regarder l'écran: Jimin. Je ne décrochai pas, l'envie de parler toujours absente. Peu après, mon téléphone vibra pour m'annoncer un message vocal, j'expirai longuement puis me décidais à l'écouter:

"Allô? C'est Jimin, bon, je comprends que t'ai pas vraiment envie de décrocher... T'es où? On commence à s'inquiéter, il est bientôt vingt-trois heures. L'ambiance au dortoir est vraiment morbide, tout le monde marche sur des œufs, personne n'ose vraiment faire ni dire quoi que ce soit... Jungkook ne se sent vraiment pas bien, je pense qu'il à vraiment besoin de te voir... Tae..."