「 ͟͟͞͞➳」 Sombre confusion

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CHAPITRE 04

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                   Le linge sale qui lui avait été confié devait être lavé, plié et rangé, dans un court délai d'à peine quelques minutes, juste à temps pour Amanai. Elle multipliait les allers-retours en direction de la source, où elle nettoyait minutieusement, chaque bout de tissu sali par les hôtes de cette maison. Sa charge de travail était si élevée qu'au moindre mouvement, elle était essoufflée, sans compter l'aide inexistante de ses chères collègues, absentes au rendez-vous. Elle ne leur en voulait pas, loin de là, puisqu'elle agissait avec amour et bonté, pour remercier ses hôtes de l'avoir accueilli dans leur grande surface d'habitation, même si à la base, elle était ici par défaut.


" Amanai, presse-toi, la table n'attend plus que toi ! "

" Excusez-moi, je fais de mon mieux, j'arrive ! "


Sous les ordres de l'homme qui supervisait les tâches ménagères du domaine, elle s'exécutait parcourant les longs couloirs boisés menant à la salle à manger, là où les riches propriétaires l'attendaient, pour le service du dîner. Elle avait laissé son linge derrière elle, pour remplacer celles qui à la base devaient jouer le rôle de servantes, au repas du soir.


Mais comme d'habitude, tout lui revenait, puisqu'elle était Amanai, tout simplement Amanai. Et une fois que les plats bouillant étaient repartis sur la petite table de bois, accompagnée de son plus sincère sourire, elle se retirait, vaquant de nouveau à ses occupations ménagères, avec en guise de remerciement, une incontestable fatigue.


Ce n'était qu'après 22h00 passé, à l'heure du coucher, que ses collègues revenaient à elle, avec un semblant de culpabilité. Amanai venait de terminer l'intégralité des tâches ménagères, et maintenant qu'elle était disponible pour son temps personnel, elle se permettait une toilette nocturne, s'apprêtant encore une fois à quitter le domaine.


" Amanai ? Où est-ce que tu vas comme ça ? " L'arrêtait l'une des servantes.

" Comme ça ? Je vais évidemment m'occuper du cimetière, comme tous les soirs, pourquoi cette question ? "

" Tes cheveux, je veux dire, tu ne les détaches jamais... "


Il n'était pas dans ses habitudes de sortir apprêtée ainsi, ses longs cheveux détachées épousant son doux visage raffiné. Son cou orné de quelques bijoux abandonnés par la famille chez qui elle résidait ainsi qu'un beau et long kimono, qui mettait en valeur chacun de ses attributs. Ce qui interpellait immédiatement ses collègues, intriguées de la manière dont elle s'était vêtue, avait-elle un rendez-vous galant hors de ce domaine ?


" Oh ce n'est rien, je n'avais pas le temps de les attacher, je reviens très vite, c'est promis. "

" C'est ça, à plus tard. "


La voir défiler le sourire aux lèvres était insupportable pour ces femmes, envieuse à l'idée qu'elle soit convoitée par quelqu'un, bien avant elles. Amanai, la pauvre esclave oubliée de tous n'avait pas le droit d'être mariée avant elles, il en était hors de question. Son charme naturel les laissaient l'envier, de par leur malveillance constante, envers ce petit soleil qui malgré son statut, vivait heureuse.


Qui voudrait bien d'une fille envieuse et bonne à rien comme elles l'étaient ? Il fallait à tout prix percer le secret d'Amanai, et ce n'est pas le temps qui leur manquait. Bien des idées les préoccupaient... De son côté, Amanai rejoignait le cimetière cloîtré au fond du village, aux portes de la forêt, dans l'insouciance de ses collègues, qu'elle appréciait malgré elle, sans avoir conscience du dégoût qu'elles éprouvaient à son égard.


Sous la brume dissimulée autour du chemin de pierre qu'elle empruntait quotidiennement, une brise glaciale se levait, comme chaque soir, dans les alentours de 23h00, annonçant la venue tardive de la nuit. Le bruit des cigales accompagnait ce lieu atypique où un silence de mort régnait. Des lors où elle passait le seuil de cette ancienne grille délabrée, elle était apaisée, par l'ambiance spirituelle que lui provoquait ce lieu.


Sur les fleures qui ornaient les tombes, spécialement placées par elle, de petites lucioles jaunes s'y échappaient, transformant cette ambiance morbide en un petit paradis, créé de toute main. Comme à son habitude, elle déposait le petit sac de toile, qui l'accompagnait lors de chacune de ses virées nocturnes, contenant tous les outils dont elle avait besoin, pour travailler la terre.


Et son attention se portait immédiatement sur le compartiment vide du sac, où était sensé se trouver son petit carnet, où elle notait chacune de ses avancées quotidiennes.


" C'est ça que tu cherches ? "


La voix masculine percutant ses tympans la laissait de nouveau sursauter, prenant conscience qu'elle n'était pas seule ce soir-là, puisqu'il était là. Cet homme avait la fâcheuse habitude de surgir derrière elle, et cette fois-ci, en lui remettant l'objet tant convoité par ses pensées. Elle brandissait délicatement le petit carnet puis s'inclinait légèrement en avant, par respect pour la personne qu'il incarnait. Avant de faire disparaître ce dernier dans son sac, détournant du regard perçant qu'il lui portait.


" Je ne vous avais pas remarqué, mes excuses... Je pensais l'avoir égaré, comment pourrais-je vous remercier... " Cherchait-elle l'information manquante à sa phrase.

" Muzan. "

" Merci Muzan-sama... Je me nomme Amanai, Mori Amanai. " S'inclinait-elle de plus belle.

" Enchanté, Amanai. "


La supériorité qui lui était destinée n'avait point besoin de se faire entendre, puisqu'elle l'avait prononcé d'elle-même, Muzan-sama. Heureux de pouvoir mettre un nom sur son en-cas tant convoité, il étirait légèrement ses lèvres, de sorte à démontrer son enchantement mutuel. Puis ses yeux descendirent sur la personne qu'elle était, remarquant cette fois-ci, l'allure soignée dont elle était dotée.


Amanai avait toujours été charmante, chaque soir où il l'observait, mais cette fois-ci, elle l'était d'autant plus, et cela ne faisait qu'aggraver son cas, puisque Muzan perdait patience, à l'idée de la dévorer. Elle avait ce don de mettre ses sens à rudes épreuves, et ce n'est pas en s'apprêtant ainsi qu'elle mettrait toutes les chances de son côté, bien au contraire.


" Votre peau est rayonnante, étonnant que vous ne soyez pas couchée à cette heure si tardive, vous risquerez d'être cernée. "

" Je vous remercie de penser a mon bien être, mais voyez-vous, ce cimetière a besoin d'un vrai rafraîchissement... "


Il décelait à travers son visage, chaque parcelle de son rude quotidien, qui lui annonçait les dures journées qu'enduraient la jeune femme, au sein du domaine où elle résidait. Cette jolie bouche, ces longs cheveux noirs ainsi que ces beaux yeux bleus, elle avait tout pour raviver ses sens, et les rougeurs déposées sur ses joues affirmaient qu'elle n'était pas insensible au charme du démon, loin de la.


Le silence qui les séparait démontrait bel et bien les pensées qu'ils pouvaient éprouver l'un envers l'autre, juste en se contemplant. Amanai venait même à se demander comment un si bel homme comme Muzan pouvait lui prêter tant d'attention en un simple regard déposé sur ce qu'elle était, l'attention qu'elle n'avait encore jamais eu.

FIN DU CHAPITRE 04

𝐀𝐊𝐔𝐌𝐀 𝐍𝐎 𝐓𝐒𝐔𝐌𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant